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Les chansons à Augan

Les chansons à répondre

Lorsque, enfant de choeur, j’attendais  à la porte de l’Eglise les mariés accompagnés de leur grande famille (les cousins à la mode de Bretagne) et de leur voisins et amis, ils arrivaient après avoir fait jusqu’à 4 kilomètres à pied. Pour garder l’entrain et le rythme, ils chantaient des chansons à répondre qui commençaient souvent par « c’est en dix ans » puis continuaient par « c’est en 9 ans etc.). Ces chansons n’accompagnaient pas seulement les mariages et les « retours de noce » mais aussi les évènements importants tels le conseil de révision qu’il fallait passer à Guer à 12 km de là. Avant le vélo, puis le car, puis la voiture individuelle c’est à pied qu’il fallait y aller. Et quoi de mieux qu’une chanson à répondre ?

En voici quelques unes dont je me souviens encore 60 ans plus tard et d’autres que Léonie BRUNEL continue encore à chanter dans nos fêtes.

 

A la recherche de l’âme sœur

C’est en dix ans, petit papillon blanc (bis)

Petit papillon blanc, couleur de l’aubépine

Tes yeux, tes couleurs

Feront-elles mon bonheur ?

 

C’est en dix ans, petite hirondelle (bis)

petite hirondelle, ah, dis-moi donc

Si les filles sont belles, où nous allons (bis)

 

conseil de révision2En allant passer le conseil de révision

C’est en dix ans, nous allons passer (bis)

Nous allons passer dizaine par dizaine

Chacun va montrer son p’tit mobilier

 

 

belle tu m'écrirasAprès le conseil de révision en partant à l’armée

C’est en dix ans, belle tu m’écriras (bis)

Belle tu m’écriras, des nouvelles les plus belles

Et tu m’enverras de l’argent si j’en ai pas.

 

Amour déçu

C’est en dix ans que tu m’as trouvé belle

Tu m’as ravi ma beauté ma fraîcheur

A 18 ans, je n’ai pas su te plaire

D’autres que moi, ont su faire ton bonheur

 

Leur faire la cour ?

leapfrogY a cor’ dix filles dans l’bourg d’Augan

Qui tapent du pied quand l’amour les prend (bis)

Qui tapent du pied qui sautent en haou

Comme des grenouilles dans le ruissiaou (bis)

 

Y a cor’ dix filles dans l’bourg d’Augan

Pour les embrasser il faut d’l’argent (bis)

Moi j’en ai embrassé une, mais elle m’a coûté 100 francs

Ah, je m’en souviendrai des filles Ah, je m’en souviendrai longtemps (bis)

 

Promesses

C’est en dix ans, ils s’en vont les amants (bis)

Ils s’en vont les amants, bien doucement

Sur l’herbe du printemps, passer leur temps (bis)

 

Les marier (chanson communiquée par léonie BRUNEL (à voir sur Dailymotion)

J’ai dix enfants à marier, pas un sou à leur donner (bis)

A comment, comment, comment, marierai-je, marierai-je?

A comment, comment, comment, marierai-je, tous mes enfants?

 

lit clos ouvertC’est en dix ans, je m’en irai

J’entends le bois du lit craquer (bis)

Qui craque, j’entends le bois du lit qui craque

Ohé, j’entends le bois du lit craquer (bis)

 

C’est en dix ans, les voyez-vous ces jeunes gens (bis)

Les voyez-vous ces jeunes gens

Bras d’sus, bras d’sous se promenant,

Vous les reverrez l’an prochain

Promener leur gosse par la main (bis)

 

Au revoir par Léonie BRUNEL

Il est dix heures et demie sonnées,

On va dire bonsoir, on va s’en aller (bis)

Le soleil est couché, la lune va lever

On va dire bonsoir, on va s’en aller (bis)

 

Chanson des gars de Campénéac en filerie à Augan

 

Chanson des gars de Campénéac en filerie à Augan

d’après le Comte Xavier Fournier de Bellevue

 Ce fut dans la cour de la métairie de la Porte du Bois-du-Loup qu’eut lieu vers 1585 le fait qui donna naissance à la fameuse « Chanson des gars de Campénéac »

Les gâs de Campénéac aimaient beaucoup courir les assemblées et les « fileries« ; ils aimaient aussi beaucoup les luttes, et avaient presque toujours le dessus sur les habitants des paroisses voisines, ceux d’Augan en particulier. Ceux-ci résolurent de se venger de leurs défaites; mais, n’osant pas se mettre en avant, ce furent les filles d’Augan qui vengèrent l’honneur de leurs compatriotes, en jouant un bon tour aux gâs de Campénéac.

Un jour qu’il y avait danse à la ferme de la Porte du Bois-du-Loup, tous les gâs, pour être plus libres de leurs mouvements, avaient déposé leurs  » galicelles  » (sorte de paletots en castor à longues basques que portèrent les hommes du pays de Ploërmel jusque vers 1860; les galicelles étaient de couleur brune ou noire, et leurs boutonnières étaient cousues de fil rouge). Les filles d’Augan, à la dérobée, prirent les galicelles des gâs de Campénéac et les jetèrent dans le puits de la ferme de la Porte; et, à la fin de la danse, à la nuit venue, force fut aux gâs de Campénéac de s’en aller en gilet, après avoir dit en vain aux fillettes « d’Augan » : « Rendez les galicelles aux gâs de Campénéac »

Les Auganais, fiers de ce tour, firent une chanson sur cette aventure; et ce fut la chanson dite  » des gâs de Campénéac.  »

Voulez-vous ouïr chanter chansonnette jolie ?

Des gâs de Campénéac, coureurs de filerie,

Coureurs de filerie, au Bois-du-Loup s’en vont;

Courant la filerie ont reçu un affront.

 

Ils marchaient deux à deux en cadets de noblesse (bis).

S’ti-là qu’à la grand’barbe (2) i mache le premier,

On voit bien à sa marche que c’est un couturier.

 

Ils disaient en allant  » Garçons, prenons courage,  »

Des fillettes d’ Augan j’aurons le cœur en gage;  »

Mais surtout prenons garde et puis parlons plus bas

Car buisson a oreille et il nous entendra.  »

 

Quand ils sont arrivés, ils se sont mis en danse (bis),

Pour prendre la cadence ont dépouillé leurs draps,

L’zont donnés à des filles qui ne les aimaient pas.

 

Celles-ci les ont jetés dans le puits de la Porte

Puis y ont mis dessus des épin’s et des roches,

Des épin’s et des roches tant elles en ont jetés

Que jusqu’au fond du puits ell’ les ont fait couler.

 

Quand fut le matin jour, la compagnie déloge (bis),

La compagnie déloge, chacun serrait ses draps (3).

Sinon ces pauvres diables qui ne les avaient pas.

 

« Les fillettes d’Augan, rendez nos galicelles « (bis),

Rendez nos galicelles rendez-les hardiment:

« Si vous sont reconnues vous coût’ront de l’argent. »

 

Nous les ferons bannir au prône de grand’messe;

« Cell’s qu’en seront saisies rougiront comme braise;

 » Oh! qu’ell’s auront grand honte quand le curé dira:  »

Rendez les galicelles aux gâs de Campénia.  »

 

1 -Voir au sujet de cette chanson :  » La Chanson des gars de Campénéac « , par M. de la Borderie : Galerie Bretonne, t. Il, p. 255, 18 pages; et  » La Chanson des gâs de Campénéac « , par le marquis de Bellevüe: Bulletin de la Société Archéologique d’Ille-et-Vilaine, année 1908, p. 311, etc.

(2) Voici l’acte de sépulture de ce Badouel, tel qu’il est inscrit sur la registre de la paroisse de Campénéac :  » Le corps de François Badouel, dit la  » grand’barbe « , âgé de 105 ans, a été inhumé en l’église, proche l’autel du Rosaire, au deuxième rang, le 23e jour de mars 1666, après avoir reçu les Sacrements de l’Église.  » Supposant qu’il avait 25 à 28 ans lors de la scène du Bois-du-Loup, cela donnerait comme date à la  » Chamson des gâs de Campénéac  » de 1585 à 1589.

(3)  » Draps  » :  » vêtements « .

Une variante ajoute que les  » gâs de Campénéac « , furieux de ce tour, auraient voulu s’en prendre aux gâs d’Augan, et, les traitant de voleurs de ruches et d’habits, auraient engagé avec eux une bataille à coups de bâtons. Mais, les bâtons des pauvres dépouillés ayant été sciés à moitié par le vieux bonhomme de la ferme de la Porte, ils furent non seulement volés, mais battus, et naturellement pas contents. Leur mécontentement devint de la colère quand la farce dont ils avaient été victimes eût été mise en chanson. Aussi, depuis, on ne pouvait chanter impunément devant eux la  » chanson des gâs de Campénéac « , que des rixes fréquentes et parfois sanglantes rendirent bientôt célèbre et populaire. Beaucoup de chansons et de cantiques des XVIle et XVIIIe siècles furent mis sur cet air; on en parla même à la Cour, où l’on prétend qu’un gentilhomme du Pays d’Augan la chanta aux rois Louis XIV et Louis XV.

En 1665, quatre bourgeois de la ville de Ploërmel apprirent à leurs dépens le danger qu’il y avait à faire entendre cet air aux gâs de Campénéac. Le 19 mai 1665, Jean-François Larcher, seigneur du Bois-du-Loup, plus tard colonel de dragons, épousa Thérèse Mérel, fille de Mathurin Mérel, Sr de Kergal, syndic de Ploërmel, et de Françoise Boscher, De de la Taupe; et, quelques semaines après, le frère de la jeune mariée, Vincent Mérel, Sr de Kérivalan, avocat et receveur des Domaines à Ploërmel, vint, avec trois autres habitants de cette ville, Pierre Charpentier du Harda, syndic de Ploërmel, Bertrand Salaün de Kermoal officier, et Messire Siméon Renaud, aumônier de la Chapelette, au château du Bois-du-Loup, faire visite aux nouveaux mariés. Ils trouvèrent là le recteur d’Augan Messire Pierre Nouvel, homme d’esprit, aimant fort la plaisanterie, et originaire de Campénéac. Ils dînèrent tous ensemble; et, l’après-midi, ils revinrent de compagnie au presbytère d’Augan. Là, le recteur leur fit servir une copieuse collation, où le vin ne manquait pas. Dans la joie du repas, la « Chanson des gâs de Campénéac  » fut chantée, et le malin recteur en prit occasion pour faire un défi aux Messieurs de Ploërmel. Il paria qu’ils n’auraient pas le courage de traverser, en s’en allant, le bourg de Campénéac, en chantant la chanson. Le pari fut tenu et nos quatre héros se disposèrent à l’exécuter. M. Salaün prit le chapelain en croupe, et les autres, enfourchant leurs montures, prirent la route de Campénéac. Arrivés clans le bourg, ils se mirent à chanter la fameuse chanson: mais ils ne la chantèrent pas longtemps. Les habitants sortirent en hâte de leurs maisons, et, devant leur attitude menaçante, les quatre Ploërmelais, saisis d’effroi, piquèrent des deux et prirent de toute la vitesse de leurs chevaux le chemin de Ploërmel. Mais ils n’étaient pas au bout de leurs maux. Le malicieux recteur d’Augan avait, à leur insu, coupé à moitié les sangles de leurs selles, qui manquèrent soudain dans leur galopade; et ils se trouvèrent à terre, tandis que leurs montures continuaient leur course vers Ploërmel, où les malheureux, plus morts que vifs, arrivèrent à pied et fort tard dans la nuit. Cette aventure fut bientôt connue, et mise aussi elle en chanson sur l’air des  » Gâs de Campénia « . Cette chanson se compose de dix couplets; nous l’avons reproduite ailleurs (1).

Une autre aventure, sanglante cette fois, eut encore pour cause, quelques années plus tard, la terrible « chanson ». Des soldats du régiment de Guébriant, alors en garnison à Ploërmel, et ayant pour capitaine Jean-François de l’Hôpital, seigneur de la Rouardais, en Bains, ayant voulu eux aussi essayer de chanter cette chanson dans le bourg de Campénéac, en décembre 1694, furent attaqués par toute la population, armée de fourches et de bâtons. Plusieurs d’entre eux furent blessés et deux même furent tués. C’étaient Yves Mahé, de Fouësnant, et Michel Le Bourhis, de Morlaix, qui furent enterrés le 21 décembre 1694 à Campénéac, où ils sont dits sur les registres « soldats de la milice du régiment de Guébriant ».

Enfin, vers 1764, Jean-Baptiste-René de Couëtus de la Vallée, dont la famille était originaire de Campénéac, et qui était alors cornette au régiment de cavalerie de Royal-Etranger, fit, en traversant le bourg de Campénéac à la tête de sa compagnie, chanter par ses soldats la terrible  » chanson « . Les habitants, trouvant cette fois encore la plaisanterie injurieuse, voulurent lui faire un mauvais parti, et il dut, avec sa troupe, prendre au galop la route de Ploërmel. (1) Bulletin de la Société Archéologique d’Ille-et-Vilaine, année 1908, p. 310 et suiv.

 

News d’ici et d’ailleurs du mois de février 2015

mars past due120 Quand les mois de Mars comptent double

… ses fournisseurs perdent deux mois de trésorerie. C’est la conséquence de la décision de Mars de faire passer de 60 à 120 jours les délais de paiement de ses fournisseurs au Royaume Uni.  Ceci en raison de la pression exercée par les distributeurs pour faire baisser les prix, alors qu’ils bénéficient déjà d’une trésorerie positive. Mars s’est crue obligée de doubler ses délais de paiement, alors que selon une étude récente, dans l’industrie agro-alimentaire, 1400 producteurs sont dans une situation financière catastrophique. Pendant ce temps, TESCO, le Carrefour anglais, met à disposition de ces mêmes fournisseurs un site Tesco-Supplier Network, un réseau collaboratif ( ?) où ils pourront s’exprimer  sur des traitements qu’ils considèrent abusifs.

Entre l’enclume et le marteau, une position bien difficile pour Mars.

 

9,9% A trop voler …

UPS fleetUPS a vu un crash de ses résultats et ce à un point tel que, le 22 janvier, ses actions ont chuté de 9,9% à la suite de l’annonce de ses résultats bien loin de ce que les analystes attendaient.

Et pourtant ce résultat n’aurait pas dû les surprendre. Après qu’UPS n’ait pu, lors de la Noël 2013, livrer dans les délais convenus des dizaines de milliers de clients d’Amazon et d’autres e-commerçants, UPS décida d’investir lourdement pour qu’une telle situation ne se reproduise. Tellement lourdement que les coûts de fonctionnement furent aussi à la hauteur des investissements et que l’opération se solda par des pertes excessives et des actions plombées.

Avec un peu de plomb dans la tête, UPS a commencé par étendre au transport terrestre le principe du poids dimensionnel déjà utilisé dans le transport aérien (voir SCMag N°86 page 76). Puis d’appliquer une technique bien maîtrisée par les chaînes d’hôtels et la SNCF : le yield management.

 UPS, Fedex et consorts avaient-ils oublié que le temps c’est de l’argent ?

 

43% Monter en amazon : un grand écart pour le directeur logistique

benigniAlors que 43% des américains ne souhaitent pas être livrés par des VASP (véhicules aériens sans pilote), alors qu’UPS annonce des pertes, pour avoir voulu trop bien faire et un changement de tarification pour les réduire (voir ci-dessus), Amazon continue à innover. Il y a 15 ans, lorsque j’avais visité son premier magasin qu’il sous-louait à notre client Lexmark à Saran, j’avais espéré pouvoir retirer sur place un des romans anglais que je lui commandais jusqu’alors aux Etats Unis ou en UK. Pas question, un modèle unique était déployé dans tous les pays.

Aujourd’hui le modèle unique a éclaté et notre Global Supply Chain Manager doit faire le grand écart entre les VASP, les livraisons par la Poste ou les nombreux biker à chicagotransporteurs associés, les taxis et un moyen de transport sur roues vieux de plus de 150 ans qu’Amazon remet en selle. En effet, à partir d’un entrepôt qu’il vient d’emménager au  34W entre Madison et Park Avenue, qu’il vente ou qu’il neige, un cycliste viendra vous livrer à domicile; gratuitement dans les 2 heures, ou dans l’heure vous êtes prêt à payer $7,99. Mais vous pourrez aussi aller chercher l’article que vous aurez commandé sur internet voire le retourner et l’échanger.

Mon rêve verra-il voir le jour en France. Pourrons-nous voir un vrai amazonien en chair et en os? (Non je n’oublie pas les amazoniens et amazoniennes que j’ai rencontrés et formés dans une autre vie).

Photos : La Vie est belleRoberto Benigni, Nicoletta Braschi 

365 A vouloir trop (es)croquer la pomme !

apple topsecretN’est-il pas normal de demander un pot de vin après s’être mis à table et quoi de plus naturel qu’un bon sauvignon blanc 2009 de chez Groth dans la Napa Valley ? C’est ce qu’aurait pu penser Paul Devine, le global supply manager d’Apple,  s’il s’était limité à échanger quelques phrases banales avec Andrew Ang.

Il n’y eut toutefois qu’un petit problème.  Andrew Ang était son correspondant singapourien chargé des contacts avec les fournisseurs asiatiques d’Apple. Un correspondant un peu particulier puisqu’il organisait un troc bien huilé. En échange de l’approvisionnement des quelques comptes off-shore – ouverts au nom de son épouse – Paul Devine communiquait à ses fournisseurs asiatiques toutes les informations, et notamment les « target prices », qui leur permettaient de négocier dans les meilleurs conditions. Des pots-de-vin qui dépassèrent le million de dollars !

Un conflit d’intérêts qui s’est traduit par 365 jours de prison et une amende de 4,5 millions de dollars pour chacun d’eux.

 

$27.17 le salaire et la peur

salaire et peurPardonnez ce mauvais jeu de mots encore qu’il recèle un brin de vérité. Il s’agit, pour les opérateurs américains  du taux horaire dans le décile le plus élevé. Si, en l’opposant aux standards français, ce chiffre ne vous dit pas grand-chose, que direz-vous en apprenant que depuis 2003, il est passé de $36,54 à $27,17 soit une baisse de 25,8% . La chute du pouvoir d’achat des opérateurs et la baisse de consommation sont telles que tous les commerces s’en ressentent et se demandent s’il faut continuer à encourager le rapatriement des usines ou, au contraire, en avoir peur.

Nous sommes bien loin de notre SMIC et comprenons pourquoi, dans le classement des pays sur la liberté d’entreprendre (voir ci-dessous), les Etats Unis soient classés premiers pour le critère « labor freedom ». Doivent-ils s’en flatter?

 

accenture3 risques et 3 réponses pour le Supply Chain Manager

Selon une enquête conduite par Accenture auprès de plus de 1000 Directeurs et VP les sources de risques encourus par les Supply Chains sont dans l’ordre l’informatique, les éléments de tarification et l’économie globale. Les secteurs les plus exposés sont la qualité (45%), la planification (39%), les compétences (38%) et les achats et l’approvisionnement (37%).

Là où le bât blesse, c’est que si trois quarts d’entre eux (76%) considèrent que la gestion des risques est importante, seulement 7% estiment que leur investissement a été rentabilisé. Mais n’est-ce pas plutôt une vision à court terme si l’on se rappelle que l’investissement c’est l’échange d’une satisfaction immédiate et certaine à laquelle on renonce contre l’espérance d’un profit futur dont le bien investi est le support. Et si c’est seulement au bout de quelques « quarters » que l’on déclare ce type d’investissement non rentable, on en oublie la finalité : c’est plus une assurance qu’un investissement.

Quoiqu’il en soit, nous pouvons retenir les 3 leçons de ceux qui disent avoir rentabilisé leur investissement :

  1. Faites du management du risque une priorité (une confirmation de ce que nous venons de  dire,
  2. Centraliser la responsabilité du management du risque : c’est au niveau « Corporate » qu’il doit se placer,
  3. Investissez agressivement dans le management du risque en portant une attention toute particulière sur la visibilité de la chaîne logistique étendue et au traitement analytique des données

Une vision beaucoup plus saine que celle de la rentabilité à court terme.

 

Liberté d’entreprendre : La France 5ème ?

liberté fiscaleQuand nos politiciens se flattaient d’une France 5ème puissance mondiale, ils étaient déjà en retard d’un train puisque le Royaume Uni venait de nous dépasser. Mais ils auraient dû prendre connaissance d’un autre classement : celui de la liberté d’entreprendre que propose le  très conservateur  think tank américain Heritage (.org) ). Selon cette étude conduite pour la 20ème année en collaboration avec le Wall Street Journal, la France aurait bien aussi une cinquième place, mais la 5ème dernière  laissant derrière elle le Tchad, la Belgique, la Suède et le Danemark bon dernier.  Vous ne serez pas surpris en apprenant que c’était pour la pression fiscale que nous méritions ce bonnet d’âne et la 178ème place.

– mais ce n’était pas le seul critère, pour juger de la capacité d’un pays à  favoriser la liberté d’entreprendre ?

– bien sûr que non, il y en a 10 autres qui la conditionnent. Ceci va de la corruption – notre meilleur classement avec une 27ème place – à la liberté du travail – un de nos plus mauvais classements avec une 132ème place entre le Bangladesh et la Slovénie. Pour ce dernier critère, «la liberté du travail» les Etats Unis sont en tête devant Singapour et Hong-Kong. Pour chaque critère où le poids du gouvernement se fait sentir nous coulons dans les profondeurs du classement.

– De ce fait je n’ose même pas te demander le classement général de la France ?

– Nous sommes à la 70ème place, coincés derrière le Kazakhstan, le Monténégro et le Portugal mais devant Panama, la Thaïlande, et InidadTobago. Caracolent en tête Hong-Kong, Singapour, et dans un mouchoir l’Australie, la Suisse, la Nouvelle Zélande et le Canada.

– Nous c’est un mouchoir qu’il nous faudrait pour pleurer ! Mais au moins nous avons amélioré notre position ?

– Même pas, puisque nous avons perdu une place par rapport à l’année précédente. Serait-ce une consolation que les USA aient perdu deux places ? Mais eux sont passés de la 10ème à la 12ème place.

– Dur, dur, d’être aussi freinés dans cette liberté d’entreprendre !

– Mais, comme dirait Florent PAGNY, il nous reste  « la liberté de penser » et tant que nous garderons notre liberté de communiquer et de caricaturer nous ne passerons pas pour des charlots.

– Je te retrouve bien là. Mais comment retrouver toutes ces données et les autres ?

– Tu peux les retrouver sur héritage.org, mais j’ai aussi fait une synthèse avec tous les critères et tous les classements pour tous les pays sur un seul Excel de près de 2000 données. Envoies-moi un courriel et tu le recevras avec en prime en surlignage les 5 plus grands pays et la France. En attendant voici déjà le classement général.

liberté d'entreprendre

Bonne année et bonne santé …

Bonne année et bonne santé à vous tous et à tous ceux qui vous sont chers.

Pour certains d’entre vous, les étudiants, ce sera une année de préparation car les études ne sont qu’un moyen et pas un objectif.

Pour  d’autres plus mûrs (et, on peut l’espérer, plus sages) ce devrait être une année de projection de leurs connaissances et experiences vers ceux qui sauront en tirer profit et aussi payer leur retraite :)

Pour la majorité d’entre vous, les « actifs », ce sera une année de réalisation dans un monde difficile où rien n’est acquis et où les risques potentiels ne doivent pas freiner votre dynamisme et votre contribution à l’enrichissement de tous.

Pour vous tous, ce doit être une année d’approfondissement de votre connaissance et  de votre expérience et de leur transfert vers les moins fortunés qu’ils soient en France ou dans les autre pays et notamment les pays francophones.

En effet,  nous savons qu’à l’horizon 2050, le français devrait être le deuxième langue la plus parlée au monde derrière l’anglais.  Le fait de devenir le second n’est certainement pas une raison pour nous « écraser » devant le premier et attraper au vol le premier terme anglais dès qu’il se présente. Pourquoi les « big data » (beurk!) et pas les « données massives » (voir Wikipedia), pourquoi les « unmanned aerial vehicles » ( les UAV) et pas les « véhicules aériens sans pilote », (les VASP), pourquoi la « formule de Wilson » que les américains n’utilisent même pas (1), alors que la formule de la série économique est bien française et plus explicite. Les exemples sont nombreux où nous – y compris moi-même – cédons à la facilité.

Ce dictionnaire qui est l’épine dorsale de ce site se veut être un moyen de communication en français pour nous tous. Il ne se développera qu’avec votre contribution quand vous y accédez, quand vous le faites connaître et encore plus quand vous proposez de nouveaux termes et expressions.

Alors Bonne année à tous et pour ceux avec qui j’échange quelques mots dans leur langue: La mulți ani, Gelukkig Nieuwjaar, Buon anno, Feliz año nuevo, Bloavezh mat, Feliz ano novo, Sana saiida et Happy new year!

(1) A la fin des années 80, je fus tout surpris lorsque Bill BELT, l’expert international en management des operations bien connu en France,  me demanda ce qu’était ce monsieur Wilson dont on ne connaissait pas la formule aux Etas Unis !   Et c’est là que je découvris le pot aux roses!

Bravo aux nouveaux Rois de la Supply Chain 2015

Rois de tout petits royaumes, certes, mais Rois par l’excellence de leur réalisation.

Petit royaume car l’effectif total des trois gagnants communiqué par Supply Chain Magazine (pages 42, 38 et 34) est  inférieur à 1000 salariés contre plus de 150 000 pour les 4 autres concurrents. Représentants de la France diverse avec des implantations en Bretagne, dans le Tarn et en banlieue parisienne.

Tout comme les deux premiers, le troisième Roi se trouva tout surpris de monter sur le podium: BSL (Bretagne Service Logistique) s’appuyant sur une technologie développée par la toute jeune et dynamique SCALLOG optimise l’utilisation des surfaces de stockage et de préparation avec petits robots porteurs qui apportent des étagères devant les préparateurs avec des coûts très réduits. Son application chez l’Oréal, montrait, s’il en était besoin, tout l’intérêt de cette solution.

Le deuxième roi, Bernard Controls, avec une présentation et une  mise en scène remarquables par la clarté – avec la complicité de Citwell – faisait de la pédagogie et vantait tous les avantages de  la mise en place de DDMRP. Et même si son caractère d’universalité fut contesté et si quelques affirmations furent discutées –notamment sur l’inutilité des prévisions- son application chez Bernard Controls montrait très clairement que cette voie devait être explorée (*).

Le premier, le vrai Roi, fut certes moins flamboyant  dans sa présentation, encore que devant s’attaquer aux flammes .. mais il obtint les faveurs de l’audience en montrant tous les obstacles qu’il fallut surmonter pour introduire le Lean dans le Service Départemental d’Incendie et de Secours du Tarn (SDIS 81).  Lorsque j’étais chez MGCM, lors de deux conférences l’une à Paris et l’autre à Toulouse, nous avions montré comment le Lean pouvait être introduit dans le service public: Justice, Préfecture, Bercy, mais aussi combien cela avait été difficile mais aussi comment ces réussites qui étaient le résultat d’initiatives  locales n’avaient pas été exploitées à un niveau supérieur. Elles restaient – pour reprendre l’expression d’un ancien Directeur industriel de Valeo – des ilots d’excellence dans un océan de médiocrité. Espérons que le retentissement des Rois de la Supply Chain et la volonté de remise en cause qui se manifestent feront sortir notre service public  de la vision courtelinesque et lui permettront de se mesurer au secteur privé et à ses homologues des autre pays. Pour cela, le SDIS81 s’était appuyée sur une Grande Ecole, l’Ecole des Mines d’Albi et sur un prestataire KIMOCE

En conclusion, un bon crû, riche par sa diversité, et une bonne école pour nous tous. Quant à la Soirée, vous avez pu dans la quotidienne  de Supply Chain Magazine, vous en rappeler tous les bons moments de joie et d’émotion.

(*)Après avoir mis en place un MRP sans le savoir – chez IBM, à la fin des années 60, il s’appelait alors RPS : Requirements Planning System, un meilleur nom à mon avis – j’appris à la fin des années 70 que c’était en fait un MRP. Mais c’est en l’enseignant à la fin des années 80, que je découvris qu’était le « vrai » MRP avec ses immenses qualités et ses limites, notamment dans la gestion des stocks. Mais c’est aussi à cette époque que, dans les cours CPIM, j’introduisis la notion de point de découplage et de stock de découplage déjà très utilisée chez Philips et finalement redécouverte dans DDMRP.

 Pendant ce cheminement sur près de 40 ans, je fus confronté à de nouveaux prophètes qui prétendaient apporter la solution définitive et voulaient jeter le bébé avec l’eau du bain.  Au lieu de cela, je cherchais toujours comment les idées nouvelles pouvaient s’ajouter au socle de base pour construire progressivement la pyramide de la connaissance en gestion industrielle. Et c’est ainsi que le kanban, le JIT, le kaizen, le Quick Response Manufacturing, le Lean etc. purent être intégrés dans notre Body of Knowledge (Corps de connaissance) qui fut repris plus ou moins tôt par l’APICS dans ses formations. Deux des limitations de MRP étaient la détermination des stocks (soit un délai soit un montant, point final) et la rigidité des délais (notamment de fabrication). DDMRP pourrait apporter une réponse appropriée, mais là encore il ne faut pas prétendre que c’est LA réponse et qu’il faut jeter …

Les RATH Tommeries : manger N° 3 *

Etre bien dans son assiette, sans en faire un plat!

assiettesNous avons vu  dans les Les RATH Tommeries : manger N°1 et N° 2, l’influence que pouvait avoir le « meneur de jeu » et le nombre d’invités dans le choix, le volume et la durée de notre repas. Mais il est une influence plus pernicieuse celle de la maîtresse de maison ou du cuisinier suivant le cas. C’est celle du choix du contenant.

assiette blancheCommençons par le traditionnel pop-corn. Si on vous donne un (très) grand gobelet vous en consommerez en moyenne 45% de plus. C’est même pire pour nos kids, qui se servent deux fois plus de céréales si nous leur donnons des grands bols. Savez-vous qu’aux Etats Unis il est traditionnel d’utiliser des assiettes de 11 pouces de diamètre (27,5 cm) alors qu’en France nous utilisons des assiettes de 20 cm soit 8 pouces et qu’en surface c’est presque le double (121/64ème) d’aliments qu’ils peuvent y mettre? Et puisque nous en sommes aux mesures américaines Tom recommande d’utiliser plutôt votre empan (main) que votre pied pour trouver la taille idéale de votre assiette!

assiettes rougesMais ce n’est pas seulement la taille de votre assiette qui va conditionner la quantité que vous allez consommer c’est aussi l’absence (ou la présence) de contraste entre les couleurs de l’assiette et celle de votre plat. Selon une étude du très sérieux Journal of Consumer Research, en l’absence de contraste, par exemple un plat de pâtes servi avec de la sauce blanche sur une assiette blanche, vous consommeriez 30%  de plus que si l’assiette était rouge ! Et quand on pense que les pâtes, le pain et la purée de patates sont blancs et pas nécessairement des plus sains …

Faut-il encore dire : qu’importe le flacon …

 

News d’ici et d’ailleurs du mois de décembre 2014

 Joyeux Noël et Bonne Année! On pourrait dire plus laïquement bonnes fêtes de fin d’année. mais alors, si l’on ne veut plus du symbole de Noël (la crèche), pourquoi ne pas non plus supprimer un symbole encore plus fort: le jour de congé ? Et si l’on veut aller jusqu’au bout de cette logique « laïque », il faut aussi supprimer le lundi de Pâques, le jeudi de l’Ascension, le lundi de la Pentecôte, l’Assomption et, bien entendu,  la Toussaint.

Nous pourrons ainsi nous débarrasser du spectre des 35 heures avec une durée hebdomadaire moyenne qui passerait à 36 heures. Nous améliorerons notre compétitivité et notre productivité. Ainsi serons-nous transportés au septième ciel. Pardon! au septième nuage, à moins que ce soit dans le cloud!

NB En dehors de « sus aux mauvaus payeurs » et de quelques ajouts de photos, les News ci-dessous reproduisent celles qui ont été publiées sur SCMag de décembre pages 92-93. Et en dehors, bien entendu, de cette introduction « icono(ël)claste« . 🙂

43% L’internet des objets, c’est quoi ?

internet des objetsVous aurez du mal à le croire, mais 43% des managers des opérations ne voient encore que encore confusément ce qu’est l’Internet des Objets (IdO). De fait, selon une étude de LNS Research ou bien ces 43% ne savent rien sur l’IDO, ou bien ils ne le comprennent pas du tout! Qui plus est, seulement 10% d’entre eux ont commencé à investir dans l’IdO et, sur ces 10%, seulement 6% parce qu’ils y trouvent une création de valeur pour leur entreprise alors que les 4 autres % le font parce que leurs clients l’ont demandé !!!.

Et pourtant, selon Michael Burkett, Managing Vice President de Gartner, l’IdO va aider les chaînes logistiques industrielles à fournir des services plus efficaces et mieux ciblés à leurs clients, « via la capacité des objets physiques à communiquer leur état à un écosystème en réseau qui va lui-même formuler une réponse intelligente ». Ceci va aussi exercer une pression sur les bureaux d’études pour qu’ils réagissent plus vite à la demande de clients qui attendent des produits plus intelligents pour améliorer leur performance.

internet des objetsC’est en tout cas ce qu’ont compris les membres de l’Industrial Internet Consortium (qui réunit Cisco, General Electric, IBM, Intel and Toyota et, depuis peu, ABB, Tata et la Carnegie Mellon University). Ils veulent promouvoir les meilleures pratiques par une plus grande compréhension de l’Internet des Objets.

Et nous, où en sommes-nous ?

 

80% vs. 25% la visibilité ça paye dans les transports ?

visibility w 2 yearsLe 26 octobre 2014, au Supply Chain Event, lors de la conférence de Cap Gemini sur les données et leur utilisation, 4 critères commençant par V furent présentés : Volume, Variety,  Velocity et Veracity. Et je me demandais pourquoi ne pas ajouter la Visibility et ce d’autant plus que, dans cette conférence, la visibilité bout-à-bout était classée deuxième dans les prévisions d’investissement dans les trois ans à venir.

Dans les transports cela ne fait pas de doute et c’est ce qu’une autre étude  de EFT (Eye for Transport) faite auprès de 7500 chargeurs et transporteurs américains a confirmé. A la question « En combien de temps comptez-vous rentabiliser vos investissements dans la visibilité  pour les transports ? » 80% de ceux qui avaient  déjà investi répondaient « sous deux ans » contre seulement 25% de ceux qui ne l’avaient pas encore fait.

A une autre question sur les applications de la visibilité c’est la localisation des moyens de transport qui venait largement en tête avecvisibility 4 transports plus de 80% des réponses contre près de 44% pour le contrôle de la température et la sécurité (prévention des vols). Venait ensuite le contrôle de l’hygrométrie, des moteurs, de la pression des pneus et de l’activité des routiers.

 

 

30,60, 120 Sus aux mauvais payeurs !

Le gouvernement envisage de passer une loi qui obligerait toutes les entreprises cotées en Bourse et les grandes qui ne le sont pas à déclarer chaque trimestre leur délai moyen de paiement et le pourcentage des paiements qui sont faits à 30, 60 et 120 jours. En plus, elles devront publier sur leur site les modalités de e-facturation, les conditions de paiement, les changements aux périodes standards de paiement et les mécanismes de résolution de problèmes en cas de conflit. Faute de le faire, ces grandes entreprises seraient soumises à des amendes dont le montant reste à fixer.

ministre de l'industrieCeci permettrait aux fournisseurs de négocier des contrats acceptables, de challenger des conditions inacceptables et de mieux gérer leur trésorerie. Cette loi devrait aussi exercer une pression sur les entreprises mauvais payeurs en les montrant du doigt et les inciter à mieux se comporter.

Ainsi les PME et encore plus les TPE pourront savoir à quelle sauce ils ne devraient plus être mangés

OOPS ! Ai-je oublié de dire que pour cela il faudra qu’elles commercent avec les Britanniques car c’est en Grande Bretagne que cette loi devrait être promulguée au début de l’année prochaine ! (Photo de Matthew Hancock, ministre de l’industrie britannique).

 

-30° Des robots qui vous emballeront … tout en gardant leur sang-froid

robot powerAvec 1400 exposants et 50 000 visiteurs,  le Salon Pack Expo à Chicago nous a offert de nombreuses surprises.

Chez FANUC un robot palettiseur peut prendre en charge des cartons pesant jusqu’à 315 kg et les mettre sur des palettes deux ou trois à la fois à un taux de 1200 cycles. Mais, plus remarquable, il est capable de gérer des anomalies. Ainsi face à une palette dont les cartons ont été déplacés (par exemple suite à un choc), il sera capable de s’en apercevoir, de sortir les cartons impactés et de refaire une palette impeccable.

baxter robotBaxter proposa un robot collaboratif conçu pour travailler  avec les hommes. Avec ses 5 caméras, son système de positionnement et ses senseurs, il saura protéger son environnement humain. Pas besoin de programmation pour lui dire quoi faire, car c’est l’opérateur qui le prend, littéralement, par la main pour lui apprendre son métier. Très simple d’utilisation et bon marché (moins de 25 000 USD), il veut remplacer des robots plus complexes et 10 à 15 fois plus chers. En moins de 18 mois, plus de 500 ont déjà été installés dans une centaine d’entreprises, dont 30% dans des opérations d’emballage.

robot cool

 

Un robot qui n’a pas froid aux yeux c’est celui que propose Couka Robotics pour le marché des boissons et produits surgelés. Il est capable de porter des charges de 120 à 240 kg (selon le modèle) à une température de -30° centigrades sans nécessiter des couvertures chauffantes ou d’autres systèmes équivalents très énergivores. Le problème ayant été traité à la source on devrait aussi attendre une meilleure fiabilité de l’équipement.

Urobotsmall flexn travail en binôme chez Yaskawa Motoman. C’est ainsi que dans des opérations de transbordement (cross docking) le premier robot va décharger des cartons que le second va reprendre pour les rediriger vers la sortie. Bien appréciable quand les délais de péremption sont courts.

Enfin Schneider Packaging Equipment non seulement propose des robots plus compacts, plus robustes et à plus longue portée, mais il met en aussi avant l’impression 3 D pour produire rapidement les systèmes de fixation et accessoires spécifiques à une nouvelle opération. Vite faits et même moins chers !

Des robots sont plus souples et plus adaptables pour le monde imparfait dans lequel nous vivons.

 

550 Quand Levy Strauss (LS&Co) s’attaque à l’usure …

jean lewis 501… non pas de ses jeans car c’est plutôt dans ses gênes de bien les user (stone-washed)  avant de les mettre en vente, mais à celle que subissent ses 550 fournisseurs. Essentiellement asiatiques, ceux-ci doivent financer leurs fonds de roulement à des taux qui seraient considérés comme usuriers chez nous. Mais ce financement à bas coût ne se fera pas sans contrepartie : les fournisseurs doivent respecter les conditions d’engagement (TOE) de LS&Co., lesquelles mesurent la performance en termes de travail, d’hygiène de sécurité et d’environnement. Pour plus de transparence, c’est L’IFC, (International Finance Corporation)  membre du Groupe de la Banque mondiale qui gérera l’ensemble de l’opération.

Peut-être ainsi éviterons-nous les catastrophes industrielles telles celles qui endeuillèrent le Bangladesh les années passées. Alors que, contrairement aux Européens,  tant de distributeurs Américains avaient prétexté les risques de poursuite pour ne rien faire en direction de leurs sous-traitants asiatiques, l’approche de Levi Strauss montre qu’il y a toujours une réponse intelligente pour  les hommes de bonne volonté .

En somme, un beau cadeau de Noël !

 

43 Les femmes d’abord? Un cad’homme pour Noël? L’a-t-elle bien emballé ?

un cad'hommeC’est une question, la première, qui se posera de plus en plus souvent car les femmes prennent plus que (leur) pied dans un monde encore dominé par les hommes. C’est celui du packaging ou de «la science de l’emballage », le terme « emballage » pouvant paraître un peu réducteur. En effet, de la conception des emballages (primaire et secondaire) à la disposition des cartons sur une palette, nous couvrons un domaine beaucoup plus large que celui dans lequel nous nous embarquerons avec plus ou moins  de bonheur pour les cadeaux de Noël.

  • Est-ce parce que malgré la récession, la sous-traitance de l’emballage a plus que doublé depuis 2008 en s’offrant des marges plus que confortables (de 26 à 31% aux USA)?
  • Est-ce parce que l’emballage ça conserve avec une ancienneté moyenne de 10 ans dans le métier, toujours aux USA ?
  • Est-ce parce que le mode de facturation au volume pour les transports terrestres (voir supplychainmagazine N°86 de juillet/août 2014) va impliquer la reconception de nombreux emballages ?

Toujours est-il que, pour la première année, la Michigan State University’s School of Packaging a accueilli 43 femmes, autant que d’hommes !!! à la rentrée 2014. L’égalité parfaite et probablement provisoire car comment imaginer qu’une fois de plus une citadelle masculine ne va pas devoir capituler devant la gent féminine.

« Ce n’est que justice, me dit mon épouse, car qui est plus douée (sic) pour faire les paquets cadeaux ».

News d’ici et d’ailleurs pour le mois de novembre 2014

Dans la revue Supply Chain Magazine de novembre, vous avez pu lire  plusieurs des news ci-dessous. mais, faute de place, d’autres n’ont pu y figurer. Les voici dans leur intégralité.  De retour du Congrès de l’APICS à la Nouvelle Orléans: AK47 l’Adieu aux armes, les transports sur la sellette, le coût de la complexité. Mais aussi : l’anti route du rhum, je travaille pour vous. Vraiment?

  APICS en 2014

Pour la 24ème fois en 25 ans, j’ai assisté au Congrès de l’APICS qui se tenait à la Nouvelle Orléans du 18 au 21 octobre 2014.

APICS SCC1L’APICS, dont l’acronyme signifiait initialement American Production and Inventory Control Society, vient de décider de ne plus le décoder mais d’être et de rester APICS tout simplement.

A juste titre à mon avis car sa toute récente fusion avec le Supply Chain Council – le créateur du modèle SCOR – aurait dû encore conduire des consultants à se creuser les méninges pour chercher une nouvelle paraphrase.

Au cours des 25 années passées nous avons pu constater beaucoup de changements tant dans l’APICS que dans ses Congrès :

  • Une présence essentiellement masculine, blanche et américaine qui accueille maintenant près de 30% de femmes, de nombreux noirs et hispaniques et des participants de plusieurs dizaines de pays de la Corée à la Russie et l’Afrique du Sud.
  • sonia daviaudUn Board of Directors avec trois femmes et trois étrangers, dont une française, Sonia DAVIAUD, exceptionnellement reconduite pour la troisième année (photo). Si APICS a élu une Présidente, elle n’a pas encore franchi le gap de la couleur. Mais, en 1995, elle élisait Selim NOUJAIM, un francophone venu du Liban, que nous eumes le plaisir d’accueillir en France.
  • Un passage de la monoculture avec la certification CPIM – Certified in Production and Inventory Management – vers d’autres certifications, d’autres formations et une ouverture croissante vers les métiers de la Supply Chain.
  • De timides ouvertures vers les autres langues avec un dictionnaire en espagnol, en chinois (tous les deux sans suite) et plusieurs éditions en français (stoppées en 2011).
  • Une difficulté à sortir de la croisade MRP, pour intégrer les nouvelles approches (JIT, TOC, Lean …) difficulté qui se manifeste aussi avec un dictionnaire qui n’est mis à jour que tous les 3 ans (alors que je prônais une mise à jour en temps réel).

En revanche, restent une éthique très forte, un sentiment d’appartenance à une profession qui évolue continuellement et au cours des années passées le plaisir d’avoir pu faire entendre la France, trop souvent inaudible.

L’APICS : une vieille dame qui porte allègrement ses 57 ans.

 Les International  Channel Partners au Congrès de l’APICS

J’étais assez inquiet de savoir dans quel état j’allais retrouver la Nouvelle Orléans après Katrina. Dans le quartier des hôtels et le French Quarter tout semble être redevenu normal, encore que sur Canal Street certains rez-de-chaussée sont encore en cours de rénovation.

Mais pas le temps  de s’attarder car le samedi avant même que le Congrès ne démarre nous étions déjà invités au Leadership Summit où les International Channel Partners eurent droit à la présentation des réussites de pays aussi divers que la Chine, le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Irlande, les Pays Bas, l’Allemagne, le Brésil etc.

FAPICS ayant été exclue par l’APICS, seuls les AEP: Accredited Education Providers étaient représentés: CFGI, Festo en tant que Channels partners et MGCM, en tant que Premium Channel Partner. Mais, de ce fait, la France ne put faire état de ses réussites des années passées alors qu’elle pouvait se mesurer face à l’Inde, le champion toutes categories;

ravy CEOC’est aussi à l’Inde que nous pourrions attribuer la palme du plus grand professionnalisme dont le CEO; Ravi dirige l’entreprise comme une multinationale. Avec une éthique très forte, une équipe de formateurs très performants, des produits – et des tarifs – adaptés, un découpage en régions, un marketing très ciblé, un suivi très personnalisé des prospects et des clients, nous pouvons comprendre comment l’Inde a pu finir par surpasser la France en nombre de diplômés. IL ne faut pas non plus oublier une population anglophone ! Toutefois Ravi dut reconnaître, au milieu d’un éclat de rire général qu’à vouloir féliciter ses clients pour leurs anniversaires, y compris de marriage, il eut bien mal à faire face à un divorce !

La palme du plus grand humoriste revint indiscutablement à notre représentant  de l’autre Down Under : la Nouvelle Zélande.

vijayCe fut plus un éloge de son pays et des All Blacks que de ses activités dans le cadre de la NZPICS :

  • Premier pays à avoir donné le droit de vote aux femmes et à avoir atteint le sommet de l’Everest avec Sir Edmund Hillary
  • IL y a plus de « vending machines » au Japon que de Néo-Zélandais
  • 5% de la population sont des hommes, le reste ce sont des animaux
  • Et enfin, en auriez-vous douté, le sport national c’est le rugby avec deux citations.
  • rugby vs. fotballLe football : 90 minutes pendant lesquelles les joueurs prétendent être blessés, avant de passer un but 2 minutes plus tard
  • Le rugby : 80 minutes pendant lesquelles les joueurs prétendent ne pas être blessés !
  • Et bien entendu une démonstration de hakka particulièrement spectaculaire.

La soirée se termina autour d’un excellent ( si, si !) buffet et d’un orchestre de jazz. Une bonne mise en bouche pour les conférences à venir le dimanche matin, dès 8 heures !

 

AK47 Adieu aux armes ?

reaganAprès la Guerre du Golfe, il y a plus de 20 ans, l’APICS choisissait pour sa conférence annuelle San Antonio, le pays d’Alamo et de Davy Crockett, (et des Spurs, ajouterait Tony Parker) et célébrait l’Amérique en armes sur le thème « business is war, prepare to win ! ».sacoche alamo

Ouverture de la Conférence au son du clairon, arrivée de Ronald REAGAN dans une motorcade, discours patriotique ( probablement le même que celui qu’il avait fait la veille à l’association des coiffeurs d’Atlanta) repas (ou plutôt des rations) servies dans des sacoches en tenue de camouflage, les américains étaient aux anges. Lorsque le responsable de l’équipe de Square D, qui venait d’être racheté par Schneider Electric, commença sa conférence en disant : « Oui, nous sommes en guerre » je me demandai si les Français n’allaient pas en prendre pour leur grade, mais c’est avec les mexicains (encore Alamo ?) et une autre usine américaine qu’il voulait en découdre pour préserver les emplois de son usine.

thum ethosDeux décades plus tard, après avoir subi des jongleurs, des comiques, des coaches sportifs, … en conférence plénière, c’est à un autre profil que nous fûmes confrontés lors de la conférence première. Peter THUM, en découvrant la détresse de femmes ou d’enfants qui passaient jusqu’à 6 heures par jour pour aller chercher de l’eau, eut l’idée folle de convaincre les décideurs d’acheter son eau ETHOS pour financer l’accès à l’eau d’un milliard 200 millions d’africains, asiatiques etc. Il ne commença pas dans un garage mais dans la vieille Volvo de sa mère en livrant ses premières caisses d’eau aux supermarchés voisins. Jusqu’au jour où Starbucks décida de n’utiliser que son eau dans ses 3600 boutiques et de mettre à contribution ses 40 millions de clients quotidiens à raison de 0,05 dollar par tasse. Un pari fou qui fut une réussite à un point tel que sous la pression des donneurs d’ordre il dut leur vendre son entreprise.

guns and jewelsDepuis, c’est sur l’incitation de son épouse, l’actrice  Cara BUONO, que Peter THUM, a fait un pari encore plus fou. Il récupère, fond et réusine les AK47 et autres armes qui jonchent les zones de guerre africaines. Avec l’aide de créateurs comme Givenchy, sa nouvelle entreprise, « Fonderie 47 » (en français et en russe dans le texte) en fait des bijoux – dont chacun d’eux porte le numéro de série de l’arme dont il est issu.

Ces bijoux, vous pouvez les acquérir (45 à 1600 USD) sur le site www.libertyunited.com  et cerise sur le gâteau, vous bénéficierez d’un discount de 20% avec le code « APICS2014 »

Si l’on ajoute que la police de COOK County (dans le Michigan, siège de l’APICS) a décidé lui donner les armes qu’elle récupère sur les truands, peut-on espérer que nous assistons à un début de prise de conscience ?

Adieu aux armes, bonjour bijoux?

 776 Quand des «shippers», des «carriers» et un professeur se rencontrent, qu’est-ce qu’ils s’racontent? des histoires de transport.

challengesLors d’une autre conférence, Les présidents de Con-way Multimodal, Tommy Barnes, de CarrierDirect, Joel Clum et le professeur Karl B. Manrodt, Ph.D.de la Georgia Southern University, nous ont présenté les résultats d’une étude sur les relations entre chargeurs et transporteurs, relations dont on ne peut pas dire qu’elles soient au beau fixe.

Reconduite chaque année, l’étude 2014 réunissait 776 représentants des deux professions dans 16 secteurs d’activité.

Il semblerait que le sentiment que les choses aillent mieux en 2014, soit corrélé au fait que les dépenses ont augmenté de plus de 4% pour 45% des répondants d’entre eux. Et ceci malgré un déficit de 96 000 routiers prévu pour 2015.

D’une année sur l’autre, les challenges restent les mêmes : coût du service, changement des besoins des clients, incertitude de la demande.

goalsMais les objectifs divergent chez les deux partenaires puisque près de 37% des chargeurs veulent réduire les coûts contre seulement 14% des transporteurs, alors que ces pourcentages s’inversent (24% contre 39%) lorsqu’il s’agit de maximiser la profitabilité de l’entreprise.

A la suite de cette étude très détaillée, le panel nous fait 5 recommandations :

1 – sélectionnez soigneusement votre partenaire

recommandations2 – jouez ensemble

3 – collaborez pour gagner (ils sont rares les engagements supérieurs à un an).

4 – travaillez sur les écarts entre l’état actuel et l’état désiré

5 – maintenez une position concurrentielle.

Du bon sens, me direz-vous ? Certes, mais, le partagez-vous ?

NB Pour recevoir la présentation de l’étude complète contactez-nous.

PS A ma question sur l’avenir du Peloton présenté dans le SupplyChainMagazine de juin 2014, le PDG de CarrierDirect, Joel Clum fut formel. La synchronisation des camions avec « Peloton » apportera des avantages significatifs : économie de 5 à10% sur les carburants, moindre usure des moteurs et réduction de la congestion des autoroutes etc. Son arrivée sur les transports longue distance lui parait inéluctable.

La réponse sera-t-elle la même en France avec des parcours moins longs ?

 200% La complexité ça coûte vraiment?

OUI, si l’on rapproche le Code du Travail français (921 pages en 1990, 1 473 pages en 2000 et 1 658 en 2010) contre 200 pour son équivalent suisse et tous les freins à l’embauche qui en résultent y compris des seuils omni-présents.

P&G brand sheddingOUI, si l’on s’en tient à la décision de P&G (pégé en français) de supprimer plus de 60% de ses marques pour se limiter aux 60-70 marques les plus importantes qui font 90% du chiffre d’affaires et 95% des bénéfices. Toutefois rassurez-vous Gillette et Pampers seront toujours là pour prendre soin de vous … ou de vos enfants.

OUI encore à en croire Chris Seifert & Scott Stallbaum de Wilson Perumal & Company qui, dans leur conférence « The Impact of Complexity Costs on Operations Planning » nous ont présenté des chiffres qui devraient nous interpeller. Le plus souvent, 20 à 30% des .produits contribueraient pour 300% des bénéfices ce qui implique que les autres auraient créé 200% de pertes.

Le plus souvent la cause principale est la complexité qui a été introduite au cours du temps : technologie, processus, organisation, produits, marchés, réglementations, sont autant de facteurs qui influent sur nos coûts.  S’agissant des produits, ils en ont même déduit des règles qu’ils ont pu valider lors de leurs interventions dans les entreprises.

complexity costsLe coût de la complexité croît comme la racine carrée du nombre de SKUs (codes articles)

Avec la complexité, non seulement le coût mais aussi le risque augmentent. Ceci induit une remise en cause des méthodes de « coûtage » (costing) traditionnels et la promotion de celle qu’ils appellent bien évidemment le «square root costing»

L’exemple qu’ils prirent – le troisième producteur mondial de bière qui devait faire face à une personnalisation à outrance – réussit à convaincre un auditoire initialement plutôt sceptique.

L’inverse, d’une mise en bière.

 25%  Mamans les pt’its bateaux qui vont sur l’eau ont-ils des jambes?

les ptits bateauxLorsque le prix du fuel crevait les plafonds à $630 la tonne, les armateurs décidèrent tout simplement de réduire la vitesse de leurs porte-conteneurs de près de 25%. Et ceci après avoir pris en compte les pénalités de retard pour les jours. Après que le prix du fuel ait baissé de $150, on aurait pu penser qu’elles auraient repris leur vitesse de « croisière ». Détrompez-vous, car les compagnies maritimes ont pris en compte un autre facteur qui est la surcapacité croissante en EVP d e l’ensemble de leurs flottilles qui les obligerait à rester à quai de plus en plus longtemps. Plutôt que de payer les droits de stationnement résultants, il leur apparaît plus économique de laisser les porte-conteneurs se « promener » sur les océans et réduire ainsi la capacité apparente des navires. Vive le « slow steaming »!

Plutôt des « petites » jambes que des quais? Et ceci au moment où le « vieux » Loic PEYRON bat le record de la route de rhum!

 33% Je travaille pour vous. Vraiment ?

Robot vient du mot tchèque « robota » qui signifie « travail obligatoire » et viendrait lui-même du vieil allemand « arabeit ». pas de quoi se réjouir ? Pourtant pendant plus de 80 ans nous avons vu les robots avec amusement, avec intérêt ou même avec frayeur quand ils se prenaient pour Frankenstein mais pas comme une vraie menace.

robot hopitalEt maintenant, si nous en croyons les analystes de Gartner , dès 2025, 33% des postes de travail des américains seraient tenus par des robots, des drones, et autres machines « intelligentes ». Et ceci dans des domaines aussi divers que le diagnostic médical, la surveillance des installations et des voies de circulation, l’automatisation des ateliers, des magasins, des hopitaux etc.

Pour la France, le cabinet Roland BERGER prévoit que les robots supprimeraient trois millions d’emplois pour la même année mais contribueraient à la création de 500 000 postes.

Nous pouvons toutefois non demander si l’élimination de la main d’œuvre dans des industries manufacturières ne conduira pas à rapatrier des productions qui n’auraient plus de justification à rester dans des pays à bas coût de main d’œuvre.

Mais alors, la situation ne sera-t-elle pas encore pire pour ces pays de main d’œuvre ?

 420 Robots : quand la Chine s’en mêle. Ou quand elle s’emmêle ?

robot voitureC’est la question que l’on pourrait se poser lorsque l’on apprend qu’elle a dépassé le japon pour le nombre de robots installés : 37 000 robots en 2013. Mais cela ne la satisfait pas car 75% d’entre eux ont été fournis par des entreprises non-chinoises. D’où la décision de lancer une campagne de grand envergure avec la création de 420 entreprises qui s’installeront dans plus de 30 parcs industriels dédiés à la robotique.

Objectif ce cette politique : compenser une productivité en berne depuis 2009 et réduire des coûts main d’œuvre déjà trop élevés

La question reste la même que celle posée pour les Etats Unis et l’Europe. Qu’en sera-t-il de ceux qui resteront sur le bord de la route ?

 

 

 

Les Rathommeries : dormir (2) *

Dormir : une nécessité, pas un luxe

ryhhme circadienNous avons vu dans dormir (1) que le manque de sommeil coûterait chaque année 63 milliards de dollars à l’économie américaine rien que du fait de la perte de productivité résultante. Mais savez-vous que le manque de sommeil est aussi très néfaste à chacun de nous individuellement. Ainsi ceux qui pour cause d’apnées fréquentes ont un sommeil perturbé ont 65% de risque de plus de développer un cancer.

sommeil profondTom Rath vous recommande de maintenir la même heure de réveil – « même le dimanche, sinon vous le paierez plus tard » – .pour rester en accord avec votre rythme circadien. C’est ainsi que lors de mes courts déplacements aux Etats-Unis, je prend un café lorsque je me réveille au milieu de la nuit, transforme le buffet du breakfast en déjeuner, le déjeuner en collation/diner et abandonne l’idée de soirées festives. Sans jetlag au retour!

Quant à Tom Rath que nous avions rencontré il y a un an, il se porte toujours bien et son  livre Strenghts Finder caracole toujours en tête du classement du Wall Street Journal.

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News d’ici et d’ailleurs pour le mois d’octobre 2014

Dans la revue Supply Chain Magazine d’octobre, vous avez pu lire  plusieurs des news ci-dessous. mais, faute de place, d’autres n’ont pu y figurer. Les voici dans leur intégralité. 

9%  Les 3PL ça rapporte? Au rapport!

benefits of 3 PL 4 users jpegC’est la réponse qu’apportent CAP Gemini Consulting et la Penn State University dans leur étude « 2015 Third Party Logistics Report ». Dans ce rapport de 66 pages, le 19ème,  ils confirment que les 3PL sont toujours source de profit pour leurs clients puisqu’ils permettent une réduction de 9% de leurs coûts, de 5% de leurs stocks et de 15% de leurs immobilisations logistiques. En revanche, on peut regretter que les coûts logistiques soient exprimés en pourcentage des ventes plutôt que du coût des ventes, il serait plus probablement de l’ordre de 12-15% : chiffre que nous rencontrions déjà dans les années 80.

Quant à la part croissante des 3PL dans les coûts des transports (51%) et des entrepôts (36%) qui s’en étonnerait maintenant ? Mais pour quoi faire?

80%-3%  Pourquoi prendrais-je un 3PL ?

benefits of 3 PL 4 users jpegLes utilisateurs font appel aux 3PL dans des pourcentages qui varient entre 80% et 3% pour une vingtaine d’utilisations qui vont du transport à la gestion environnementale.

Près de 50% leur font confiance en tant que transitaire ou courtier en douane et plus d’un sur trois leur demandera de gérer leur retour, pourcentage qui devrait encore augmenter avec l’explosion des ventes sur internet. Trois sur dix leur sous-traiteront l’étiquetage voire l’assemblage final et les transbordements (cross-docking). Un sur quatre leur confiera la gestion des transports (Transportation Management System) et un sur six la gestion des stocks et la prise en charge des commandes.

Si l’on ajoute toutes les autres fonctions sous-traitées il n’est pas étonnant que seules restent celles qui constituent le cœur de métier de l’entreprise : recherche et développement, marketing, ressources humaines et souvent la production.

 

3  Après Ocean Thirteen, Ocean Three

Ocean three jpeg… avec des batailles qui se passeront à l’échelle mondiale mais apparemment moins violentes. Après P3, la tentative d’alliance, retoquée par la Chine, entre CMA, et les deux compagnies américaines Maersk et MSC, ces deux dernières décidaient de faire cavaliers seuls (sic) sous le nom de M2.

La compagnie française CMA CGM laissée sur le bord de la route – maritime – revient sur le devant de la scène en s’alliant avec une compagnie chinoise la China Shipping Container Lines (CSCL) et l’United Arab Shipping Company (UASC) basée à Abu Dhabi. Totalisant de 7 à 20% de part de marché suivant les lignes, associant une compagnie chinoise, OCEAN THREE devrait rapidement obtenir l’agrément de la Chine. Avec leur 17 porte-conteneurs en commande, totalisant plus de 300 00 EVP, nul doute que la compétition sera rude.

 

5, 16, 45 ? Résilience de la France en SCM: quelle classe et quelle place?

résilience jpegRésilience : capacité d’un produit, d’un système ou d’une organisation à réagir rapidement et à revenir à un fonctionnement normal après avoir subi des perturbations fortes voire des désastres. Référence : dictionnaire de management des opérations et de la chaîne logistique   www.idelog.fr

Si certaines entreprises se sont lancées dans une évaluation de la résilience de leur processus, qu’en est-il de leur pays et comment ces derniers se classent-ils ?

Ceux d’entre vous qui placent encore la France au 5ème rang des puissances mondiales seront heureux d’apprendre que c’est la place qu’elle occupe mais seulement pour la qualité de son infrastructure. Et comme cette dernière n’est que l’un des neuf inducteurs (drivers) du SCM, eux-mêmes regroupés en trois facteurs : l’économie, la qualité du risque et la supply chain, vous imaginez la suite.

En effet, l’agrégation de ces neuf inducteurs ne place la France qu’au 16ème rang des 130 pays étudiés alors qu’elle était encore 14ème en 2013.

résilience france jpgC’est pour la Supply Chain qu’elle obtient le meilleur classement encore que le contrôle de la corruption soit un point faible de notre Supply Chain : comme si l’éthique n’était pas une vertu première en France.

Les classements individuels pour la qualité du risque peuvent surprendre mais les pays ne sont séparés que de quelques dixièmes de points et le classement global reste relativement satisfaisant.

Enfin, une fois de plus, c’est l’économie qui nous plombe avec un risque politique qui nous place derrière la Zambie, la Croatie et le Monténégro ! Une instabilité que nous payons très cher !

Quand on pense que ceux qui s’installent sur la zone franche de Tanger se sont vu garantir une exonération totale de l’IS pendant les 5 premiers exercices puis un taux fixe de 8,75% les 20 années suivantes, on croit rêver.

 

200  Une usine qui ne manque pas d’aire

megaTeslaLe génial inventeur Nikola TESLA, vainqueur contre Thomas EDISON de la guerre des courants (alternatif vs. continu), aurait-il imaginé que 70 ans après que les Etats Unis lui aient organisé des funérailles nationales , un sud-africain/canado-américain, Elon MUSK, allait donner son nom à sa société et à une voiture électrique très innovante ?

Malgré un prix très élevé (60 000 € pour le modèle S), TESLA vendit suffisamment de voitures pour être bénéficiaire en 2013 et surtout convaincre des investisseurs d’investir près de 4 Mds d’euros dans la construction d’une giga-usine de 90 hectares dans le Nevada.

teslaEn 2017, cette giga-usine produira les batteries de ses futurs modèles qui seront assemblés à Fremont (Californie) à un rythme de 500 000 véhicules par an. Une part importante des besoins en énergie sera couverte par des parcs d’éoliennes et de panneaux solaires installés sur le terrain de 200 ha, à proximité immédiate de l’usine.

Grâce à cette méga-usine, avec de tels volumes, le coût au kW devrait baisser de plus de 30% et ainsi rendre plus accessibles des véhicules encore très chers.

 10 ans d’âge

10 ans d'age jpegC’est aux Etats Unis, l’âge moyen des équipements industriels, âge le plus élevé depuis 1938 ! Et ceci, alors que les volumes de production viennent de dépasser ceux de 2007. Les investissements en capital qui n’ont augmenté que de 3% en 2013 ne devraient augmenter que de 3,8% en 2014 alors que la croissance moyenne à long terme est de 8%. Encore plus grave, alors que la production continue d’augmenter, l’investissement en machines-outils a baissé de 2,7% au premier semestre.

Il semblerait que les entreprises continuent à empiler leur cash pour financer des acquisitions plutôt que rénover leur équipement industriel.

Il y a quelques années, visitant un équipementier automobile du Connecticut, avec notre gourou j’avais été choqué par l’âge avancé de nombreux équipements et la saleté de leur environnement. Avec des méthodes qui me paraissent barbares, tels des dispositifs qui retiraient violemment en arrière les bras des opérateurs de presse. Quelle ne fut pas ma surprise lorsqu’on me fit visiter dans le hall voisin un atelier au sol peint en blanc avec des équipements tout neufs pour fabriquer en juste-à-temps des pots catalytiques. Contraste saisissant entre l’atelier des « Temps Modernes » et l’atelier du juste à temps, qui apparemment ne choquait personne au nom d’un pragmatisme bien américain. Je me demandai si en France, nous n’aurions pas lancé un plan à 5 ans pour passer en juste-à-temps tous les ateliers de l’usine à la fois

… et perdre 4 ans d’expérimentation et de validation.

 

8 Mds €  De l’ore dévalué?

mine australie jpegC’est la question que peut se poser la Chine après son investissement dans le minerai de fer en Australie. Il lui aura fallu 8 ans et autant de milliards d’euros – quatre fois le budget initial -pour commencer ses livraisons. Ceci semble remettre en cause le choix par la Chine d’acheter des ressources naturelles tout autour du globe, et surtout en Afrique, pour garantir l’alimentation de ses usines dans le futur. Avec le ralentissement de l’économie et la baisse des matières premières, il semblerait qu’elle n’ait pas fait une aussi bonne affaire que ça. Surtout qu’elle aurait surpayé des ressources de qualité moyenne dont les vendeurs étaient bien contents de se débarrasser. Apparemment la leçon des Japonais achetant de l’immobilier à tour de bras à New York dans les années 80 n’a pas servi.

Aux dernières nouvelles, les mines australiennes devraient perdre des centaines de millions d’euros cette année. Décidément de l’ORE bien dévalué.

 

15%58%  Rester fidèle aux Postes?

poste jpgAlors que la Poste annonce une augmentation de 15% de l’affranchissement de sa lettre rouge, après l’accord du gouvernement, l’USPS (US Postal Service) annonce une réduction de 58% du tarif de ses colis pour les distributeurs avec aussi la bénédiction de l’autorité fédérale.

Plus vieil établissement public américain, l’US Postal fait des pertes depuis le début de la crise, mais s’est lancée dans des actions de grande envergure pour les contenir et même revenir profitable. Ainsi, grâce à de fortes incitations, en 5 ans (2012-2017) ses effectifs auront baissé de 24% (124 000 équivalent temps plein). Pour sa division courrier L’USPS prévoit une baisse de 5Mds € de chiffre d’affaire (10%) et c’est pour la compenser qu’elle s’est lancée agressivement dans la distribution des colis. Avec ces tarifs, de nombreux e-commerçants distributeurs pourront plus facilement offrir les frais de livraison ou les réduire significativement.

Du côté de chez UPS et Fedex, incapables de rivaliser avec son réseau de distribution, ceci fait grincer bien des dents et ils n’entendent pas en rester là.

De belles bagarres en perspective dans un avenir plutôt incertain.

500 000 vs. 250  Des crevettes au goût amer

esclave rthai500 000 c’est en Thaïlande le nombre estimé d’esclaves provenant de Cambodge ou de la Birmanie attirés par la promesse d’y trouver un travail rémunéré sur les chantiers de construction.

250 £ c’est, toujours selon le Guardian, le prix auquel ils sont « vendus » aux armateurs de chalutiers thaïlandais. Ceux-ci vont draguer les fonds sous-marins pour ramasser des poissons trop petits pour être commercialisés mais en partie composés d’espèces nobles. Ils seront tous broyés pour servir de nourriture aux crevettes.

Ces esclaves, non payés pendant des années, mal nourris, sont enchainés, battus, voire même exécutés pour « servir d’exemple» ont racontés ceux qui purent s’enfuir.

500 000 c’est aussi le nombre de tonnes de crevettes vendues par la Thaïlande aux grands distributeurs : Walmart, Texco, Costo, Carrefour et autres Aldi. Si l’on ajoute que ceci passe par la mafia thaï et la corruption des officiels Thaï on peut comprendre que la Thaïlande soit menacée d’être reléguée au même niveau que l’Iran et la Corée du Nord derniers des 188 pays étudiés.

Et de ce fait, elle risque de voir dégrader son statut commercial avec les Etats Unis  et les avantages associés.

Achèterez-vous encore crevettes made in Thailand ? Ou préférerez-vous celles élevées en Bretagne, dans le Pas de Calais ou le Médoc ?