News d’ici et d’ailleurs pour le mois de novembre 2014

By | 9 novembre 2014

Dans la revue Supply Chain Magazine de novembre, vous avez pu lire  plusieurs des news ci-dessous. mais, faute de place, d’autres n’ont pu y figurer. Les voici dans leur intégralité.  De retour du Congrès de l’APICS à la Nouvelle Orléans: AK47 l’Adieu aux armes, les transports sur la sellette, le coût de la complexité. Mais aussi : l’anti route du rhum, je travaille pour vous. Vraiment?

  APICS en 2014

Pour la 24ème fois en 25 ans, j’ai assisté au Congrès de l’APICS qui se tenait à la Nouvelle Orléans du 18 au 21 octobre 2014.

APICS SCC1L’APICS, dont l’acronyme signifiait initialement American Production and Inventory Control Society, vient de décider de ne plus le décoder mais d’être et de rester APICS tout simplement.

A juste titre à mon avis car sa toute récente fusion avec le Supply Chain Council – le créateur du modèle SCOR – aurait dû encore conduire des consultants à se creuser les méninges pour chercher une nouvelle paraphrase.

Au cours des 25 années passées nous avons pu constater beaucoup de changements tant dans l’APICS que dans ses Congrès :

  • Une présence essentiellement masculine, blanche et américaine qui accueille maintenant près de 30% de femmes, de nombreux noirs et hispaniques et des participants de plusieurs dizaines de pays de la Corée à la Russie et l’Afrique du Sud.
  • sonia daviaudUn Board of Directors avec trois femmes et trois étrangers, dont une française, Sonia DAVIAUD, exceptionnellement reconduite pour la troisième année (photo). Si APICS a élu une Présidente, elle n’a pas encore franchi le gap de la couleur. Mais, en 1995, elle élisait Selim NOUJAIM, un francophone venu du Liban, que nous eumes le plaisir d’accueillir en France.
  • Un passage de la monoculture avec la certification CPIM – Certified in Production and Inventory Management – vers d’autres certifications, d’autres formations et une ouverture croissante vers les métiers de la Supply Chain.
  • De timides ouvertures vers les autres langues avec un dictionnaire en espagnol, en chinois (tous les deux sans suite) et plusieurs éditions en français (stoppées en 2011).
  • Une difficulté à sortir de la croisade MRP, pour intégrer les nouvelles approches (JIT, TOC, Lean …) difficulté qui se manifeste aussi avec un dictionnaire qui n’est mis à jour que tous les 3 ans (alors que je prônais une mise à jour en temps réel).

En revanche, restent une éthique très forte, un sentiment d’appartenance à une profession qui évolue continuellement et au cours des années passées le plaisir d’avoir pu faire entendre la France, trop souvent inaudible.

L’APICS : une vieille dame qui porte allègrement ses 57 ans.

 Les International  Channel Partners au Congrès de l’APICS

J’étais assez inquiet de savoir dans quel état j’allais retrouver la Nouvelle Orléans après Katrina. Dans le quartier des hôtels et le French Quarter tout semble être redevenu normal, encore que sur Canal Street certains rez-de-chaussée sont encore en cours de rénovation.

Mais pas le temps  de s’attarder car le samedi avant même que le Congrès ne démarre nous étions déjà invités au Leadership Summit où les International Channel Partners eurent droit à la présentation des réussites de pays aussi divers que la Chine, le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Irlande, les Pays Bas, l’Allemagne, le Brésil etc.

FAPICS ayant été exclue par l’APICS, seuls les AEP: Accredited Education Providers étaient représentés: CFGI, Festo en tant que Channels partners et MGCM, en tant que Premium Channel Partner. Mais, de ce fait, la France ne put faire état de ses réussites des années passées alors qu’elle pouvait se mesurer face à l’Inde, le champion toutes categories;

ravy CEOC’est aussi à l’Inde que nous pourrions attribuer la palme du plus grand professionnalisme dont le CEO; Ravi dirige l’entreprise comme une multinationale. Avec une éthique très forte, une équipe de formateurs très performants, des produits – et des tarifs – adaptés, un découpage en régions, un marketing très ciblé, un suivi très personnalisé des prospects et des clients, nous pouvons comprendre comment l’Inde a pu finir par surpasser la France en nombre de diplômés. IL ne faut pas non plus oublier une population anglophone ! Toutefois Ravi dut reconnaître, au milieu d’un éclat de rire général qu’à vouloir féliciter ses clients pour leurs anniversaires, y compris de marriage, il eut bien mal à faire face à un divorce !

La palme du plus grand humoriste revint indiscutablement à notre représentant  de l’autre Down Under : la Nouvelle Zélande.

vijayCe fut plus un éloge de son pays et des All Blacks que de ses activités dans le cadre de la NZPICS :

  • Premier pays à avoir donné le droit de vote aux femmes et à avoir atteint le sommet de l’Everest avec Sir Edmund Hillary
  • IL y a plus de « vending machines » au Japon que de Néo-Zélandais
  • 5% de la population sont des hommes, le reste ce sont des animaux
  • Et enfin, en auriez-vous douté, le sport national c’est le rugby avec deux citations.
  • rugby vs. fotballLe football : 90 minutes pendant lesquelles les joueurs prétendent être blessés, avant de passer un but 2 minutes plus tard
  • Le rugby : 80 minutes pendant lesquelles les joueurs prétendent ne pas être blessés !
  • Et bien entendu une démonstration de hakka particulièrement spectaculaire.

La soirée se termina autour d’un excellent ( si, si !) buffet et d’un orchestre de jazz. Une bonne mise en bouche pour les conférences à venir le dimanche matin, dès 8 heures !

 

AK47 Adieu aux armes ?

reaganAprès la Guerre du Golfe, il y a plus de 20 ans, l’APICS choisissait pour sa conférence annuelle San Antonio, le pays d’Alamo et de Davy Crockett, (et des Spurs, ajouterait Tony Parker) et célébrait l’Amérique en armes sur le thème « business is war, prepare to win ! ».sacoche alamo

Ouverture de la Conférence au son du clairon, arrivée de Ronald REAGAN dans une motorcade, discours patriotique ( probablement le même que celui qu’il avait fait la veille à l’association des coiffeurs d’Atlanta) repas (ou plutôt des rations) servies dans des sacoches en tenue de camouflage, les américains étaient aux anges. Lorsque le responsable de l’équipe de Square D, qui venait d’être racheté par Schneider Electric, commença sa conférence en disant : « Oui, nous sommes en guerre » je me demandai si les Français n’allaient pas en prendre pour leur grade, mais c’est avec les mexicains (encore Alamo ?) et une autre usine américaine qu’il voulait en découdre pour préserver les emplois de son usine.

thum ethosDeux décades plus tard, après avoir subi des jongleurs, des comiques, des coaches sportifs, … en conférence plénière, c’est à un autre profil que nous fûmes confrontés lors de la conférence première. Peter THUM, en découvrant la détresse de femmes ou d’enfants qui passaient jusqu’à 6 heures par jour pour aller chercher de l’eau, eut l’idée folle de convaincre les décideurs d’acheter son eau ETHOS pour financer l’accès à l’eau d’un milliard 200 millions d’africains, asiatiques etc. Il ne commença pas dans un garage mais dans la vieille Volvo de sa mère en livrant ses premières caisses d’eau aux supermarchés voisins. Jusqu’au jour où Starbucks décida de n’utiliser que son eau dans ses 3600 boutiques et de mettre à contribution ses 40 millions de clients quotidiens à raison de 0,05 dollar par tasse. Un pari fou qui fut une réussite à un point tel que sous la pression des donneurs d’ordre il dut leur vendre son entreprise.

guns and jewelsDepuis, c’est sur l’incitation de son épouse, l’actrice  Cara BUONO, que Peter THUM, a fait un pari encore plus fou. Il récupère, fond et réusine les AK47 et autres armes qui jonchent les zones de guerre africaines. Avec l’aide de créateurs comme Givenchy, sa nouvelle entreprise, « Fonderie 47 » (en français et en russe dans le texte) en fait des bijoux – dont chacun d’eux porte le numéro de série de l’arme dont il est issu.

Ces bijoux, vous pouvez les acquérir (45 à 1600 USD) sur le site www.libertyunited.com  et cerise sur le gâteau, vous bénéficierez d’un discount de 20% avec le code « APICS2014 »

Si l’on ajoute que la police de COOK County (dans le Michigan, siège de l’APICS) a décidé lui donner les armes qu’elle récupère sur les truands, peut-on espérer que nous assistons à un début de prise de conscience ?

Adieu aux armes, bonjour bijoux?

 776 Quand des «shippers», des «carriers» et un professeur se rencontrent, qu’est-ce qu’ils s’racontent? des histoires de transport.

challengesLors d’une autre conférence, Les présidents de Con-way Multimodal, Tommy Barnes, de CarrierDirect, Joel Clum et le professeur Karl B. Manrodt, Ph.D.de la Georgia Southern University, nous ont présenté les résultats d’une étude sur les relations entre chargeurs et transporteurs, relations dont on ne peut pas dire qu’elles soient au beau fixe.

Reconduite chaque année, l’étude 2014 réunissait 776 représentants des deux professions dans 16 secteurs d’activité.

Il semblerait que le sentiment que les choses aillent mieux en 2014, soit corrélé au fait que les dépenses ont augmenté de plus de 4% pour 45% des répondants d’entre eux. Et ceci malgré un déficit de 96 000 routiers prévu pour 2015.

D’une année sur l’autre, les challenges restent les mêmes : coût du service, changement des besoins des clients, incertitude de la demande.

goalsMais les objectifs divergent chez les deux partenaires puisque près de 37% des chargeurs veulent réduire les coûts contre seulement 14% des transporteurs, alors que ces pourcentages s’inversent (24% contre 39%) lorsqu’il s’agit de maximiser la profitabilité de l’entreprise.

A la suite de cette étude très détaillée, le panel nous fait 5 recommandations :

1 – sélectionnez soigneusement votre partenaire

recommandations2 – jouez ensemble

3 – collaborez pour gagner (ils sont rares les engagements supérieurs à un an).

4 – travaillez sur les écarts entre l’état actuel et l’état désiré

5 – maintenez une position concurrentielle.

Du bon sens, me direz-vous ? Certes, mais, le partagez-vous ?

NB Pour recevoir la présentation de l’étude complète contactez-nous.

PS A ma question sur l’avenir du Peloton présenté dans le SupplyChainMagazine de juin 2014, le PDG de CarrierDirect, Joel Clum fut formel. La synchronisation des camions avec « Peloton » apportera des avantages significatifs : économie de 5 à10% sur les carburants, moindre usure des moteurs et réduction de la congestion des autoroutes etc. Son arrivée sur les transports longue distance lui parait inéluctable.

La réponse sera-t-elle la même en France avec des parcours moins longs ?

 200% La complexité ça coûte vraiment?

OUI, si l’on rapproche le Code du Travail français (921 pages en 1990, 1 473 pages en 2000 et 1 658 en 2010) contre 200 pour son équivalent suisse et tous les freins à l’embauche qui en résultent y compris des seuils omni-présents.

P&G brand sheddingOUI, si l’on s’en tient à la décision de P&G (pégé en français) de supprimer plus de 60% de ses marques pour se limiter aux 60-70 marques les plus importantes qui font 90% du chiffre d’affaires et 95% des bénéfices. Toutefois rassurez-vous Gillette et Pampers seront toujours là pour prendre soin de vous … ou de vos enfants.

OUI encore à en croire Chris Seifert & Scott Stallbaum de Wilson Perumal & Company qui, dans leur conférence « The Impact of Complexity Costs on Operations Planning » nous ont présenté des chiffres qui devraient nous interpeller. Le plus souvent, 20 à 30% des .produits contribueraient pour 300% des bénéfices ce qui implique que les autres auraient créé 200% de pertes.

Le plus souvent la cause principale est la complexité qui a été introduite au cours du temps : technologie, processus, organisation, produits, marchés, réglementations, sont autant de facteurs qui influent sur nos coûts.  S’agissant des produits, ils en ont même déduit des règles qu’ils ont pu valider lors de leurs interventions dans les entreprises.

complexity costsLe coût de la complexité croît comme la racine carrée du nombre de SKUs (codes articles)

Avec la complexité, non seulement le coût mais aussi le risque augmentent. Ceci induit une remise en cause des méthodes de « coûtage » (costing) traditionnels et la promotion de celle qu’ils appellent bien évidemment le «square root costing»

L’exemple qu’ils prirent – le troisième producteur mondial de bière qui devait faire face à une personnalisation à outrance – réussit à convaincre un auditoire initialement plutôt sceptique.

L’inverse, d’une mise en bière.

 25%  Mamans les pt’its bateaux qui vont sur l’eau ont-ils des jambes?

les ptits bateauxLorsque le prix du fuel crevait les plafonds à $630 la tonne, les armateurs décidèrent tout simplement de réduire la vitesse de leurs porte-conteneurs de près de 25%. Et ceci après avoir pris en compte les pénalités de retard pour les jours. Après que le prix du fuel ait baissé de $150, on aurait pu penser qu’elles auraient repris leur vitesse de « croisière ». Détrompez-vous, car les compagnies maritimes ont pris en compte un autre facteur qui est la surcapacité croissante en EVP d e l’ensemble de leurs flottilles qui les obligerait à rester à quai de plus en plus longtemps. Plutôt que de payer les droits de stationnement résultants, il leur apparaît plus économique de laisser les porte-conteneurs se « promener » sur les océans et réduire ainsi la capacité apparente des navires. Vive le « slow steaming »!

Plutôt des « petites » jambes que des quais? Et ceci au moment où le « vieux » Loic PEYRON bat le record de la route de rhum!

 33% Je travaille pour vous. Vraiment ?

Robot vient du mot tchèque « robota » qui signifie « travail obligatoire » et viendrait lui-même du vieil allemand « arabeit ». pas de quoi se réjouir ? Pourtant pendant plus de 80 ans nous avons vu les robots avec amusement, avec intérêt ou même avec frayeur quand ils se prenaient pour Frankenstein mais pas comme une vraie menace.

robot hopitalEt maintenant, si nous en croyons les analystes de Gartner , dès 2025, 33% des postes de travail des américains seraient tenus par des robots, des drones, et autres machines « intelligentes ». Et ceci dans des domaines aussi divers que le diagnostic médical, la surveillance des installations et des voies de circulation, l’automatisation des ateliers, des magasins, des hopitaux etc.

Pour la France, le cabinet Roland BERGER prévoit que les robots supprimeraient trois millions d’emplois pour la même année mais contribueraient à la création de 500 000 postes.

Nous pouvons toutefois non demander si l’élimination de la main d’œuvre dans des industries manufacturières ne conduira pas à rapatrier des productions qui n’auraient plus de justification à rester dans des pays à bas coût de main d’œuvre.

Mais alors, la situation ne sera-t-elle pas encore pire pour ces pays de main d’œuvre ?

 420 Robots : quand la Chine s’en mêle. Ou quand elle s’emmêle ?

robot voitureC’est la question que l’on pourrait se poser lorsque l’on apprend qu’elle a dépassé le japon pour le nombre de robots installés : 37 000 robots en 2013. Mais cela ne la satisfait pas car 75% d’entre eux ont été fournis par des entreprises non-chinoises. D’où la décision de lancer une campagne de grand envergure avec la création de 420 entreprises qui s’installeront dans plus de 30 parcs industriels dédiés à la robotique.

Objectif ce cette politique : compenser une productivité en berne depuis 2009 et réduire des coûts main d’œuvre déjà trop élevés

La question reste la même que celle posée pour les Etats Unis et l’Europe. Qu’en sera-t-il de ceux qui resteront sur le bord de la route ?

 

 

 

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