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News de Chine : les 7 champions chinois

News de Chine : les 7 champions chinois

Il y a huit mois dans le numéro 108 de SCMag nous célébrions les 1307 champions cachés allemands, ces PME (Mittelstand) souvent familiales et centenaires qui avaient conquis les premières places dans le monde.

Avec la Chine, dans l’économie numérique, ce sont d’autres champions que nous pouvons célébrer mais contrairement à ces champions allemands, aux GAFA occidentaux (Google, Apple, Facebook, Amazon), les BATX chinois n’existaient pas il y a quinze ans mais les ont rattrapés ou sont déjà  en train de les dépasser.  Mais qui sont-ils ces champions ? Nous allons essayer d’y voir un peu plus clair. NB : Etant donnée l’opacité certaine des informations en valeur et en date qui nous viennent de Chine, tous les chiffres qui suivent ne sont qu’indicatifs et ne sauraient être repris dans une étude plus scientifique.

 

Tencent

Tencent peut paraître mystérieux pour beaucoup d’entre nous. Mais lorsque nous apprenons que dans sa gamme de produits il propose une combinaison de WhatsApp, Facebook, Apple Pay, Google News et Slack et qu’il s’agit de WeChat avec ses 900 millions d’utilisateurs mensuels on y regarde d’un peu plus près. We Chat n’est lui-même qu’une émanation du portail QQ.com, et Tencent le site des enchères PaiPai.com et de nombreux jeux en ligne.

Faut-il s’étonner que Tencent qui aurait une capitalisation boursière de près de 200 milliards de dollars dépass  déjà Toyota (177) et vienne titiller Alibaba ?

 

Baidu

Quelquefois baptisé le Google chinois Baidu, qui avait aussi commencé par créer un moteur de recherche, peut revendiquer la 4ème place pour son nombre de visites derrièree Facebook, Youtube et (encore)  Google. Se diversifiant  à l’image de Google et allant même comme Amazon proposer la livraison de produits frais dans 60 villes chinoises, Baidu vécut une progression météorique. Mais, en 2016, il connut une année noire : un étudiant mort après avoir subi un traitement illégal dans un hôpital proposé par un lien sponsorisé de Baidu, des info-publicités présentes Illégalement dans des forums thématiques, le départ de nombreux cadres dirigeants et même, du jamais vu, une baisse du CA pendant un trimestre.  Baidu prit conscience qu’il fallait nettoyer les écuries d’Augias, surtout s’il voulait se donner une image de respectabilité internationale. Et pour cela il fit appel à un ancien VP de Microsoft, Qi Lu pour présider le Groupe et en être le CEO.

Mais c’est surtout dans le domaine de l’Intelligence Artificielle que Baidu veut marquer son empreinte. Avec une centaine d’ingénieurs dans la Silicon Valley, Baidu met sa plate-forme dédiée au véhicule autonome à la disposition d’autres acteurs de l’industrie, comme Mercedes,  en open source.

 

Didi

Parrainé par Tencent et Alibaba, Didi (Chuxing), qui est le service de VTC le plus populaire en Chine, compterait 300 millions d’utilisateurs. Lorsqu’UBER voulut ajouter la Chine à  son terrain de chasse, DiDi ne s’émut pas outre mesure et continua à  dérouler son programme en travaillant aussi directement avec les chauffeurs de taxi en plus des opérateurs indépendants et en proposant même du covoiturage avec Didi Bus ! Après avoir perdu  un milliard de dollars en 2015, Uber dut passer sous les fourches caudines de DiDi et lui céder Uber China. Aujourd’hui, Didi gère 14 millions de trajets par jour, soit 7 fois plus que ce que réalise Uber dans le monde entier ! Après un investissement de 1 milliard de dollars d’Apple en mai 2016. après avoir levé 7,3 milliards de dollars, ce qui le valorise à 28 milliards de dollars, DiDi semble être sur la bonne voie. (Voir aussi SC Mag N°°107).

JD.com

Moins connu à l’étranger que son concurrent chinois Alibaba, JD.com est pourtant l’un des trois plus gros sites de commerce sur la terre. Foin d’Amazon et d’Alibaba et de leur prétention à faire du moins cher à n’importe quel prix, (y compris en trompant les consommateurs (voir SC Mag 113), JD a décidé de s’adresser aux clients chinois qui privilégient la qualité et l’authenticité et peuvent acheter des produits des plus grandes marques internationales.

Allant plus loin, son fondateur Richard LIU (Qiangdong) a créé le portail  « Espace France » pour vendre uniquement des produits français à  ses 100 millions de clients. « Du vin, des bagages, des vêtements! ou du lait pour les bébés: les mères chinoises vont adorer », s’enthousiasmait-il lors de son séjour d’une semaine en France. Il propose des produits de grandes marques françaises comme L’Oréal ou Danone mais aussi donne sa chance à des plus petites entreprises comme DermEden, une PME qui vend des crêmes cosmétiques. Et, dans ce cadre JD.com, premier vendeur de vin en Chine, a notamment écoulé 10 millions de bouteilles de vin français en à peine un an.

Mécontent des déllais de livraison de ses fournisseurs et de leur fiabilité(70% des réclamations), JD.com a créé son propre service de distribution et offre une livraison à  J+1 à 600 millions de ses clients chinois et J+2 aux autres.

Doublant son chiffre d’affaires chaque année, quand JD.com s’arrêtera t’il ?

 

Huawei

Contrairement aux précédents champions, Huawei est plus connu notamment par le nom qu’il porte sur ses smartphones et ses objets connectés. où Il s’y trouve  en concurrence avec Apple et Samsung. Dans le B2B, Huawei est un fournisseur de solutions numériques en terminaux, réseaux et cloud, pour les opérateurs, entreprises et consommateurs. Ses produits et solutions sont déployés dans plus de 170 pays.  Avec des bureaux dans 100 pays et comptant 45 clients sur les 50 opérateurs de télécoms internationaux, Huawei est encore plus connu dans le B2B que dans le B2C. Et, ce que l’on sait moins, c’est qu’avec 3 898 dépôts de brevets en 2015 il prend la première place loin devant Qualcom, ZTE, et Samsung. (La France avec 8476 dépôts était le 5éme   pays derrière les USA, la Chine, La Corée et l’Allemagne).

Dans le temps, Huawei a fait l’objet de nombreuses critiques et controverses sur la propriété industrielle, le dumping la corruption et le travail des enfants, mais il semblerait qu’elles aient été progressivement prises en charge.

 

Xiaomi

Fondée en 2010, encore peu connue en dehors de la Chine, Xiaomi est considérée comme l’Apple asiatique. Sa gamme de produits grand public s’élargit continuellement puisqu’elle va des smartphones aux objets connectés, aux TV et même à l’électroménager. Elle s’appuie sur tous ses fans regroupés sous l’étiquette MI, (Mobile Intelligence) pour développer et améliorer ses produits. Son originalité repose sur une relation avec ses clients tellement forte que beaucoup de ses MI fans déjà  contributeurs sont devenus salariés de Xiaomi.   Avec 46 milliards de dollars Xiami est la 2èmee start-up la plus valorisée au monde derrière Uber.

Et le 7ème champion ?

Vous l’avez vu cité dans cet article et il n’est pas question de l’oublier. Mais comme nous voulions initialement l’opposer à  Amazon, Alibaba, avec tous ses satellites, mérite un développement que nous vous proposons d’aborder dans un prochain SC Mag.

Pour UPS ça gaze naturellement

4400+ Pour UPS ça gaze naturellement

Dans le monde entier, ce ne sont pas moins de 4400 camions fonctionnant au gaz naturel comprimé (CNG) ou liquide (LNG) qu’UPS annonce avoir convertis fin 2016 et ceci aussi bien aux Etats Unis qu’en Allemagne, aux Pays-Bas et en Thaïlande.

Même si ce nombre de camions ou tracteurs roulant au gaz naturel ne représente qu’un faible pourcentage de sa flotte, UPS continue son investissement qui avoisine 100 millions de dollars chaque année dans des véhicules et des stations de fourniture et de distribution de gaz naturel.

En 2016, face à l’alternative diesel ou essence, en consommant plus de 230 000 m3 de gaz naturel, UPS a réduit de 100 000 tonnes ses émissions de CO2 et … fait des économies. Un pied de nez au Président énergivore.

Quand Adidas dope ses ventes en Russie

Supply Chain 4.0 et RFID : Quand Adidas dope ses ventes en Russie

Avec seulement 1200 magasins répartis sur tout le territoire russe – 17 millions de km² soit 30 fois la France – la solution initialement choisie par Adidas pour ses ventes sur internet présentait des difficultés insurmontables. Livrer à partir d’un ou de quelques entrepôts ou centres de distribution conduisait à des délais de livraison qui se mesuraient en semaines. Le pourcentage de retours qui ne dépassait pas 50% lorsque les commandes étaient livrées sous 24 heures, frôlait alors les 70%.

D’où l’idée du « click and collect ». Pour le premier essai dans la région de Moscou, Adidas attendait 10 à 20 commandes par semaine, mais dès le début ce chiffre atteignit 1000 commandes par semaine qu’Adidas  fut incapable d’honorer. D’où retour à la case Départ et lancement d’un projet beaucoup plus ambitieux : multicanal, multi site. Avec cette solution, le client peut passer commande sur internet ou dans n’importe quel magasin ou entrepôt, que le stock soit disponible ou non. Il peut choisir d’être livré sous n’importe quelle forme : à domicile, dans un entrepôt ou dans un point de collecte. Le résultat fut spectaculaire avec un doublement des commandes en 24 heures. Et alors qu’Adidas s’attendait à voir augmenter les coûts de transport, ces derniers diminuèrent en raison de la baisse significative du coût des retours.

La mise en place de cette nouvelle solution ne fut rendue possible que grâce à une brique technologique souvent vue comme trop coûteuse, mais indispensable : la généralisation de la RFID et des étiquettes électroniques sur tous les produits et dans tous les entrepôts et magasins.

Cette nouvelle approche a été baptisée « Supply Chain 4.0 » par Ann Wyss de l’IMD de Lausanne en référence à Industry 4.0 qui a depuis longtemps gagné ses lettres de noblesse.

Enfin, un dopage (des ventes) en Russie dont Adidas peut se féliciter !

Quand l’Union ne fait plus la force

5.9% Quand l’Union ne fait plus la force

Alors que le Kentucky et le Missouri viennent de rejoindre les 26 autres Etats qui ont décidé d’autoriser le droit de travailler (Right To Work : RTW), deux informations qui viennent d’être communiquées par le « US Labor Department » jettent un doute sur les arguments utilisés par les syndicats (les Unions) pour justifier l’obligation imposée aux nouveaux embauchés d’adhérer à la branche locale du syndicat représentatif.

1 – l’emploi manufacturier  s’est accru de 5,9% entre 2011 et 2016 dans les Etats RTW contre à peine 3% dans ceux où l’adhésion au syndicat est obligatoire.

2 – qui plus est, dans les Etats RTW, la rémunération annuelle, qui était en moyenne de $76,454, dépassait de 5% ($3,800) celle des Etats syndiqués.

Ces informations, qui contredisent tous les résultats des années précédentes, vont s’ajouter aux pressions déjà fortes appliquées sur le New Hampshire et l’Ohio pour qu’ils deviennent les 29ème et 30ème Etats RTW sans contrainte syndicale.

Une information qui pourrait être utile à notre  nouveau Président

 

FAIRE FACE A AMAZON

FAIRE FACE A AMAZON

Après la longue bien qu’incomplète liste des activités d’Amazon qui m’ont conduit à qualifier Jeff BEZOS de plus grand prédateur du commerce américain (voir les 3 derniers SCMag ou idelog.fr), qu’en est-il pour nous en Europe et plus particulièrement en France et que pouvons-nous faire ? Rappelons (qu’aux Etat Unis, à force de manœuvres discutables sinon délictueuses, Amazon s’est approprié plus de 50% du marché des ventes sur internet de biens de grande consommation. Qui plus est avec son abonnement Premium qui offre la livraison gratuite pour beaucoup de ses produits, Amazon réussit à convaincre 99% de ses abonnés que  l’herbe n’est pas plus verte ailleurs.

Et pourtant, après avoir payé 90 euros pour un combiné il y a 4 mois, je l’ai trouvé ce mois-ci à 99 euros sur tous les autres sites sauf Ubaldi et Amazon qui le proposaient toujours 90 €. Mais au moment de passer commande, ô surprise, sur le site d’Amazon, il n’était pas à 90 euros sur Amazon mais à 99 euros et c’est finalement Ubaldi qui, à 90 euros, était la meilleure offre, livraison comprise.

Est-ce la goutte d’eau qui a fait déferler la vague pour moi? Toujours est-il que je me propose de partager avec vous mes réflexions sur ce que nous pourrions faire face à Amazon.  

A titre personnel 

1 – bien définir mon besoin avant de le transformer en intention d’achat. C’est ainsi qu’après avoir spécifié 4 postes pour mon combiné je n’ai trouvé qu’un seul modèle contre une dizaine pour des 3 postes et me suis évité bien des recherches inutiles.

2 – via un moteur de recherche générique passer sur un comparateur de prix qui intègre le coût total livraison comprise. Si j’avais démarré sur le moteur de recherche d’Amazon, ou d’un autre fournisseur d’ailleurs, j’aurais déjà été prisonnier de son système.

3 – A coût égal, privilégier les entreprises françaises qui laissent davantage de leurs profits en France. Chaque  fois que je vois une facture établie au Luxembourg, en Allemagne ou hors de France, je sais que l’entreprise «basée» en France en n’est en fait qu’une boîte à lettres qui «externalisera» tous les profits.

En tant que citoyen      

Chaque fois que je reçois un mode d’emploi dans la seule langue de Cheikspir ou (pire pour moi) de Gueute, réagir auprès du fournisseur ou du distributeur pour en demander la traduction. Et ceci bien que pour l’avoir testé, je sais que les chances de réponse sont minimes. «Schelle  für Aufhängerohr»  ça veut dire quoi? Demander que dans les comparatifs indépendants, tel Que Choisir, l’absence d’une notice conforme vienne pénaliser la note ou l’appréciation du produit ou du distributeur.

  Côté distribution           Alors qu’Amazon étend son emprise en maîtrisant tous les moyens de production, de vente et de distribution et vise le monopole absolu, pourquoi ne pas choisir la légèreté et la flexibilité en proposant des prestations sur mesure mais autant sinon plus économiques qu’Amazon. Ainsi certaines entreprises  proposent aux distributeurs des solutions pour leur permettre de  faire au moins jeu égal avec Amazon.

Par exemple, SCALLOG avec ses robots de manutention reste la seule alternative après qu’Amazon ait interdit à Kiva de commercialiser ses propres robots concurrents  et gère le picking et la préparation des colis notamment pour l’OREAL  .

Ou encore WING Logistics : www.wing.eu  cette start-up française qui, anticipant le Brexit, s’installe sur les deux rives de la Manche pour proposer aux PME de prendre en charge la gestion du premier kilomètre : emballage, transport et livraison  et a su convaincre Chanel en France.

Aux Etats Unis, Jim TOMPKINS veut s’attaquer frontalement à Amazon en proposant la création d’une alliance qui s’appuierait sur un fournisseur de technologie (JDA), sur des transporteurs, des 3 PL, des propriétaires/gestionnaires d’entrepôts et aussi sur Tompkins International et Tompkins Robotics. Ce ne serait pas un 4PL car l’alliance à l’américaine ne doit pas générer de profit. Avec des équipes plus légères Jim compte bien offrir une solution compétitive face à Amazon.

En tant que français      

Il serait bon de se réveiller plutôt que de continuer à vivre sur un petit nuage. Et prendre conscience que, dans tous les classements qui nous concernent, la France n’est plus la 5ème puissance mondiale mais se classe le plus souvent entre la 15ème et la 25ème place.  Ainsi 16ème place pour sa performance logistique, 19ème pour sa résilience, mais 70ème pour la liberté d’entreprendre  et, pire, 173ème pour la pression fiscale. Trente deuxième en 2016 pour la compétitivité elle a perdu 6 place en 10 ans. France, réveille-toi !

En tant qu’européen    

L’Europe doit cesser d’être une passoire en s’imposant des règlements ou des procédures qu’elle n’est pas capable d’imposer à ses partenaires commerciaux, en refusant l’existence des paradis fiscaux qui, comme le Luxembourg ou l’Irlande  privilégient Amazon etc. etc.

Et malgré cela je continue à rester optimiste et à croire en une France, unie, responsable et généreuse.

NB Ce texte fut rédigé avant l’élection présidentielle. Depuis, à la suite de sa publication sur SC Magazine, des réactions positives sont venues conforter mon point de vue.

32% Trop coûteuse manutention?

32% Trop coûteuse manutention?

Aux Etats-Unis, un opérateur est blessé toutes les 7 secondes sur son poste de travail. Selon une étude d’Adrienne SELKO de MHL News, ceci se traduit par 4 700 000 accidents de travail dont 1,5 million (32%) seraient imputables à des accidents de manutention. De ce nombre environ 500 000 sont dus à des torsions, déplacements, ou soulèvements trop importants ou prolongés. Ajoutez-y les collisions avec les équipements, les glissades ou les chutes et vous aurez la confirmation que la manutention est une activité dangereuse.

Mais ça vous le saviez! En revanche, Jim Galante, Chairman du Council d’EASE: Ergonomics Assist Systems and Equipment de MHL nous apporte une information plus perturbante. Malgré tous les efforts accomplis pendant 30 ans pour réduire le nombre et la gravité des accidents de manutention aucun progrès n’a été constaté !

Il fallait donc chercher ailleurs. Trois nouvelles causes furent décelées :

–          L’obésité : Outre la surcharge pondérale, la morphologie du manutentionnaire obèse l’empêche aussi de rapprocher la charge de sa colonne vertébrale et l’expose à de plus grands risques de développer un TMS (Trouble Musculo-Squelettique).

–           L’accélération des cadences. Déjà fortes en période d’activité « normale », elles ne sont quasiment plus tenables en période de pointe.

–          Le vieillissement naturel des manutentionnaires, car les plus jeunes ne veulent plus occuper ces postes souvent mal payés.

Et si les robots peuvent apporter une réponse, elle ne sera que partielle car la robotisation peut impliquer des investissements lourds qui ne seront pas toujours justifiés par des volumes trop faibles et/ou par une trop grande variété dans les processus.

Et c’est pourquoi Jim Galante ne baisse pas les bras et continue d’insiste sur le triptyque : sensibilisation, motivation, formation. Un air bien connu mais trop souvent oublié !

A la découverte de l’amazing Amazon

A la découverte de l’amazing Amazon

Lorsque j’entrai à l’école, les américains étaient encore stationnés dans mon petit village au cœur de la Bretagne. En plus du le chewing-gum, je faisais connaissance des redoutés MP (Military Police) des camions GMC, des Jeeps (General Purpose) et des GIs (Government Issue). Et c’est là que s’arrêta mon cours d’anglais. En revanche, j’appris à lire et ce fut le début d’une passion toujours présente pour la lecture sept décades plus tard. Bien que détenant un petit commerce (épicerie, mercerie, café, restaurant, hôte) ma mère n’était pas mieux lotie que les artisans et fermiers voisins et, dans une économie de subsistance, les livres n’avaient pas leur place. Mes seules lectures étaient le catalogue de ManuFrance et les quelques Ouest France que les commis-voyageurs nous laissaient après leur repas.

Je lisais tout ce qui me tombait sous la main ou plutôt sous les yeux. Dans Ouest-France, je lisais jusqu’aux annonces des entrées des navires dans les ports bretons. Mes premiers livres, je les gagnai à un concours des chocolats Menier et l’entrée en 4ème qui fut aussi celle de mon entrée au pensionnat me permit d’accéder à sa bibliothèque et d’assouvir ma soif.

Après le bac, ma carrière était tracée après qu’un marchand de tapis que je taquinais à chaque passage dans notre bourg m’ait dit Toi, t’y as une pitite tête d’ingénieuret que le fils de l’instituteur m’eut précisé il y a deux métiers d’avenir : l’énergie atomique et l’électronique  j’entrai à l’ISEN. Ma meilleure note étant l’anglais, convaincu que la technique ne serait pas ma tasse de thé je préparai, toujours à Lille ce qui est devenu depuis le MBA de l’EDHEC. J’entrai chez Philips dans un service qui était la référence en France en termes d’Organisation Industrielle et de Gestion de Production. Et mes premières acquisitions furent la Britannica en 24 volumes et le Grand Larousse Illustré en 10 volumes. Pour améliorer mes connaissances en anglais non technique je n’avais guère le choix que d’aller rue de Rivoli chez WHSmith ou de profiter de mes voyages aux US. Introduisant en France des certifications professionnelles américaines je devais faire venir des Etats-Unis plusieurs centaines de livres techniques mais quelle galère : coûts, délais, formalités douanières autant d’obstacles qu’il fallait surmonter.

Autant dire que l’arrivée d’amazon.com en 1995 allait singulièrement rebattre les cartes. Une offre quasi-illimitée, des prix réduits de 20 à 30%, des délais comptés en jours plutôt qu’en semaines, que demander de plus ? L’arrivée d’amazon.co.uk, 3 ans plus tard, et finalement celle d’Amazon.fr en 2000 me donnèrent ce sentiment de proximité qui ne pouvait que me plaire. Et, lors d’une formation chez LEXMARK à Saran, je pus même apercevoir son petit entrepôt qu’il avait sous-loué à LEXMARK.

Mais, j’étais loin de me douter de la rapidité de l’extension d’Amazon en France. Ne commandant que des livres en anglais je ne percevais pas la menace pour la France et la limitation à 5% du rabais imposé sur les livres français me donnait l’impression d’un marché encore équilibré.

L’arrivée du lecteur électronique Kindle fut la réponse à mon problème de stockage de mes livres qui s’entassaient dans mon grenier sans que je me résolve à m’en débarrasser. En revanche, je digérai mal de devoir abandonner mon second Kindle parce que sa batterie vide ne pouvait être remplacée.

Pendant ce temps, bien au-delà des livres et des multimédias, Amazon élargissait son offre à des produits proposés par des fournisseurs tiers et je commençai à prendre conscience de son emprise. Dans ce magazine, Supply Chain Magazine, je ne lui consacrai pas moins de 12 News en 4 ans. Mais c’est un dernier article Amazon’s Stranglehold …  qui me conduisit à élargir mon champ de vision, et approfondir ma connaissance d’Amazon son bright side mais aussi son dark side“.

Dans les prochains numéros vous découvrirez successivement : Amazon le meilleur, Amazon le pire et Répondre à Amazon“.

4400+ Pour UPS ça gaze naturellement

4400+ Pour UPS ça gaze … naturellement!

Dans le monde entier ce ne sont pas moins de 4400 camions fonctionnant au gaz naturel comprimé (CNG) ou liquide (LNG) qu’UPS annonce avoir convertis fin 2016 et ceci aussi bien aux Etats Unis qu’en Allemagne, aux Pays-Bas et en Thaïlande.

Même si ce nombre de camions ou tracteurs roulant au gaz naturel ne représente qu’un faible pourcentage de sa flotte, UPS continue son investissement qui avoisine 100 millions de dollars chaque année dans des véhicules et des stations de fourniture et de distribution de gaz naturel.

En 2016, face à l’alternative diesel ou essence, en consommant plus de 230 000 m3 de gaz naturel, UPS a réduit de 100 000 tonnes ses émissions de CO2 et …fait des économies. Un pied de nez au Président énergivore.

5.9% Quand l’Union ne fait plus la force

5.9% Quand l’Union ne fait plus la force ?

Alors que le Kentucky et le Missouri viennent de rejoindre les 26 autres Etats qui ont décidé d’autoriser le droit de travailler (Right To Work : RTW), deux informations qui viennent d’être communiquées par le « US Labor Department » jettent un doute sur les arguments utilisés par les syndicats (les Unions) pour justifier l’obligation imposée aux nouveaux embauchés d’adhérer à la branche locale du syndicat représentatif.

1 – l’emploi manufacturier  s’est accru de 5,9% entre 2011 et 2016 dans les Etats RTW contre à peine 3% dans ceux où l’adhésion au syndicat est obligatoire.

2 – qui plus est, dans les Etats RTW, la rémunération annuelle, qui était en moyenne de $76,454, dépassait de 5% ($3,800) celle des Etats syndiqués.

Ces informations, qui contredisent tous les résultats des années précédentes, vont s’ajouter aux pressions déjà fortes appliquées sur le New Hampshire et l’Ohio pour qu’ils deviennent les 29ème et 30ème Etats RTW sans contrainte syndicale.

Un sujet de réflexion et/ou de discorde à l’occasion de nos élections présidentielles ?

10/16 pour un D+ Trump : On the road again, again, again

10/16 pour un D+ On the road again, again, again … pour Trump

Voici de bonnes raisons pour que Donald TRUMP puisse à nouveau sillonner les Etats Unis et, cette fois-ci, pour prendre conscience de le la situation catastrophique des infrastructures américaines. En effet, selon le rapport quadriennal de l’American Society of Civil Engineers, sur les 16 catégories d’infrastructure cataloguées aux USA, 10 se sont vu attribuer un « D+ » ou pire.

C’est le rail qui s’en tire le mieux avec un « B » dû en particulier au fait que les voies ferrées sont financées par les investissements privés des transporteurs. Les ports tirent leur épingle du jeu avec un « C+ » alors que les voies d’eau intérieures sombrent avec un « D- » la pire note jamais attribuée.

Selon l’ASCE la situation a encore empiré depuis 1988. Cette dégradation de l’infrastructure est attribuée à une maintenance de plus en plus négligée et à un manque d’investissement dans toutes les catégories. Notons en passant qu’en France le rail, géré par une entreprise publique, entrerait probablement  dans la même catégorie des mauvais élèves.

Nous pouvons nous demander si, une fois encore, Donald TRUMP ne s’est pas trompé de cible en choisissant d’investir dans le « mur de la honte«  plutôt qu’en privilégiant la circulation des biens et des personnes.