Le 11 août 2003, mon oncle, Marcel GAVAUD, Directeur de l’école de la Trinité-Porhoët, disparaissait à l’âge de 91 ans. Quelques années plus tard, ma tante me confiait un document ayant la forme d’un livre intitulé « Histoire d’Augan ». Composé de 45 feuillets, il commençait par une citation d’Ernest Renan « Nous autres Bretons … » pour finir avec la Libération d’Augan (autour du 11 août 1944). Dans le dernier feuillet, j’y trouvais le nom de mon père, Eugène GAVAUD, prisonnier de guerre en Allemagne et décédé sur le quai de la gare devant le train sanitaire qui aurait dû le ramener en France.
C’était l’œuvre du Père Gabriel BERNARD, recteur d’Augan de 1977 à 2003. Pendant 7 ans, de 1987 à 1994, feuillet après feuillet, il raconta l’histoire d’Augan: un travail de mémoire fruit de très longues recherches qui lui prirent des milliers d’heures.
En prenant connaissance des feuillets, je me remémorai l’Echo d’Augan, comme je l’avais connu, 60 ans plus tôt, quand j’aidais le vicaire à le reproduire en plus d’une centaine d’exemplaires que j’allais ensuite vendre à la porte de l’Eglise. J’imaginai alors que, pendant les 7 ans de sa création, bien peu d’Auganais avaient conservé tous ces feuillets, contrairement à mon oncle, abonné de l’Echo. Pour ma part, je sentais que j’avais aussi un devoir de mémoire envers Augan, ce pays dont tant de souvenirs douloureux m’avaient éloigné. Je décidai donc de répondre au vœu du Père BERNARD « dans l’espoir qu’ils y trouveront des raisons nouvelles d’aimer ce coin de terre qui fut le témoin des joies et des peines de tant de générations de leurs ancêtres …« .
C’est ainsi qu’en 2007, sans être sûr de pouvoir aller jusqu’au bout et ne voulant faire une promesse que je ne pourrais tenir, sans lui en parler, je commençais à saisir le texte de l’Histoire d’Augan.
Dès le départ, j’avais décidé de reprendre le texte à l’identique et je n’eus pas de difficulté à le faire en raison de sa clarté et de sa qualité. Les seules adaptations que j’apportai furent un reclassement chronologique, la renumérotation résultante des chapitres et l’élimination de doublons lorsqu’un chapitre se poursuivait sur un deuxième ou un troisième feuillet. Pour la même raison, j’ai conservé tous ses dessins, aussi simples fussent-ils.
Mes activités professionnelles me laissant peu de temps libre, ce n’est qu’en 2012 que je pus reprendre mon travail de saisie et de mise en forme. Mais lorsque, début 2014, je voulus prendre contact avec l’abbé BERNARD pour le lui présenter, j’appris qu’il était décédé deux ans plus tôt, le 24 janvier 2012. Il me restait donc à respecter son vœu: « Tel quel, ce travail, je l’offre à tous les paroissiens d’Augan que j’aime profondément« .
Certes c’est à ses « paroissiens » que l’abbé BERNARD destinait cet ouvrage. Mais aujourd’hui nous pouvons penser que c’est à tous les Auganais et Auganaises, paroissiens ou non, qu’il voulait offrir son histoire d’Augan. C’est aussi aux Auganais « exilés » qui souhaitent renouer des liens un peu distendus dans le temps. C’est aussi aux nouveaux Auganais qui viennent apporter de nouvelles raisons d’espérer dans ce beau pays d’Augan, et enfin à tous ceux qui veulent connaître l’histoire de la Bretagne au travers de celle d’Augan.
Michel GAVAUD
Ce livre de 252 pages est disponible sur place à la Mairie d’Augan ou au Champ Commun à Augan. Il peut être aussi commandé par correspondance.