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Histoire d’Augan : Séparation de l’Eglise et de l’Etat

Extrait du chapitre 30 : Séparation de l’Eglise et de l’Etat

Cette période faste pour notre paroisse trouvait son apogée dans la grande mission de 1901 où cinq pères jésuites de Vannes remuaient les âmes au point que 1320 communions étaient distribuées lors de sa clôture et que le pasteur pouvait se féliciter de ce que tous les paroissiens avaient fait leur mission. Mais ces pères jésuites, qui venaient de tomber sous le coup de la loi contre les Associations religieuses, préparèrent aussi les Auganais à affronter une dure période de combats religieux.

En effet, après un siècle de Concordat, marqué par la sécurité matérielle, voici que l’Eglise de France va être affrontée à rude épreuve à l’orée du XXème siècle. Le 21 mars 1905, s’ouvre devant la Chambre la discussion de la loi de séparation. Le rapporteur en est un socialiste brillant orateur, Aristide Briand. S’appuyant sur la doctrine de l’Assemblée Constituante de 1789, qui avait proclamé que l’Eglise avait seulement la gestion mais non la propriété des biens du clergé, Briand va revendiquer pour la République le droit de supprimer le budget des cultes. Mais il est convaincu que le projet de loi qu’il rapporte peut et doit assurer la séparation et la paix dans le respect loyal et complet des droits de chacun.

Le 9 décembre 1905, le projet est adopté et le 11 décembre la Loi de Séparation est publiée au journal officiel. Elle déclare ne reconnaître ni ne salarier aucun culte, mais elle institue un régime dans lequel l’Etat, considérant la religion comme une manifestation individuelle d’ordre privé, lui laisse toute liberté, sous le droit commun. Il est stipulé que les responsables légaux des établissements du culte devront attribuer leurs biens à des associations nouvelles, dites « cultuelles » parce qu’elles se conformeront aux règles d’organisation générale du culte dont elles se proposent d’assurer l’exercice.

Ainsi donc la loi apporte aux catholiques une liberté multiforme: de réunion, de la plume, de la parole, du choix des dignitaires, de la fondation d’églises et de chapelles. En revanche, le catholicisme et son clergé sont désormais ignorés par l’Etat. La suppression du budget des cultes va brutalement les réduire à la pauvreté. D’autant que le pape Pie X, se montrant intransigeant à l’égard de la République Française, refuse le principe même des « cultuelles » et des mutualités ecclésiastiques. Si bien que la France est dotée du régime le plus radical du monde; le clergé ne gardant que la jouissance des lieux de culte. Il  est vrai que, compensation immense, il est désormais libéré de toutes les sujétions que lui avait imposées le Concordat et les articles organiques de Bonaparte.

Les inventaires (archives diocésaines)

Les inventaires (archives diocésaines)

Les inventaires

L’opinion catholique n’aurait sans doute pas réagi si la manie administrative des républicains n’avait provoqué des incidents liés aux inventaires. Eh effet, dès le 29 décembre 1905, …

NB : cette photo ne figure pas dans le livre « Histoire d’Augan »

News d’ici et d’ailleurs pour avril 2015

News d’ici et d’ailleurs pour avril 2015

0 Un zéro pointé et … gagnant

zero gaspilage0% c’est, selon Pier Luigi Sigismond,  Chief Supply Chain Officer, le pourcentage de mise à la décharge obtenu dans les 241 usines d’Unilever. Ce résultat lui a valu la première place dans la catégorie « biens de grande consommation » de l’indice de la soutenabilité décernée par RobecoSAM. Qui plus est, il a été atteint plusieurs années en avance sur la date que  s’était fixée Unilever.

En annonçant que cette campagne avait permis une économie de 200 millions d’euros, PL Sigismond pouvait-il se permettre de provoquer ses concurrents en déclarant « dans les économies développées, il n’y a plus d’excuses de ne pas le faire. Si une entreprise ne le fait pas, c’est simplement qu’elle ne s’en soucie pas». Et d’ajouter que ses fournisseurs seront invités à une conférence pour entendre la bonne parole et partager ses objectifs. Certes, faute de le faire, ils ne seront pas « mis à la décharge » dans un premier temps, mais cela pourrait arriver dans le futur.

capsules nespressoCette déclaration est bien péremptoire lorsque l’on se rappelle que ces résultats ne s’appliquent qu’aux déchets résultant du processus de production. Mais, en aucun cas, ils ne s’appliquent aux déchets et gaspillages produits chez les consommateurs.

Alors à quand une pub de George CLOONEY sur le recyclage des petites capsules en aluminium qui trop souvent finissent à la décharge ?

 

5 La France, enfin!

la France Enfin!Pour la 20ème année, ROBECOSAM, une ONG basée à Zurich, vient de publier son classement des meilleures entreprises en termes de soutenabilité.

Avec 5 entreprises classées premières dans leur catégorie : Air France-KLM, Schneider Electric, Sodexo, Alcatel Lucent, Kering (Textiles, Apparel & Luxury Goods) la France se classe première de l’Europe continentale (deuxième si on inclut nos amis britanniques) devançant aussi bien l’Allemagne que l’Italie, les Pays Bas ou la Suisse. Ceux qui croient ne pas connaître Kering sont plus familiers de plusieurs de ses 22 marques comme Boucheron, Puma, Saint Laurent, Balenciaga, Gucci etc. et encore plus de son ancien nom (PPR) et de son origine bretonne (ker signifie foyer).

Quant à l’Europe tout entière elle surpasse de loin les autres grandes régions du monde avec 28 Industry Leaders (sur 59) contre 9 pour les Etats Unis et 14 pour l’Asie Pacifique.

 

25 Quand l’Union ne fait plus la force

Un 25ème Etat des USA, le Wisconsin, vient de décider que les salariés ne seront plus contraints d’adhérer à un syndicat, de payer les droits correspondants et de voir sur leur fiche de paie réduite d’autant, même dans une usine syndiquée. Les syndicats (Unions) opposés  au changement avancent que les non-syndiqués pourront bénéficier des mêmes salaires et avantages que les syndiqués.

right to workLe fait que les Etats du Sud et de l’Ouest soient maintenant rejoints par ceux du Midwest comme l’Indiana et le Michigan, le bastion de l’industrie automobile, et que les syndicats ont perdu tous les procès visant à faire annuler ces décisions permet d’imaginer qu’ils seront rejoints par d’autres Etats et que la balance penchera définitivement en faveur des « Right to Work ».

Ceci explique pourquoi tant de constructeurs étrangers ont choisi ces Etats « right to work » pour y implanter leurs usines d’assemblage et que même dans le Michigan, l’Union Auto Workers a dû accepter des baisses drastiques de salaire.

63% Du fer à ne plus savoir qu’en faire

fer chinoisC’est le dilemme auquel la Chine est confrontée après s’être lancée dans la production d’acier à tous crins, au point d’en produire autant que le reste du monde (4 fois plus que le pic de production atteint par les  USA dans les années 70). Avec une croissance ralentie et la décision du gouvernement chinois de privilégier la consommation au détriment des infrastructures, il faut exporter à tour de bras au point que, selon le Global Trade Information Service, pour le mois de janvier 2015, les exportations ont été supérieures de 63% à celles de janvier 2014 et de 59% pour l’ensemble de l’année 2014. Conséquence immédiate, une baisse des prix qu’apprécient les industriels européens et américains. Sauf, bien entendu, les sidérurgistes américains qui ne devraient pas tarder à lancer une plainte anti-dumping auprès de l’Organisation Mondiale du Commerce.

 Une politique EDLP : Every Day Low Price qui ne fait pas le bonheur de tous.

 

$232,924, pilferage : quand le pillage fait rage

truck pilferage210 000 € c’est approximativement le montant moyen des vols de cargaison aux Etats Unis en 2014. Une augmentation de 36% compensée en partie par une baisse de 12% du nombre de vols et en finale une augmentation de plus de 20% en une seule année. Et ceci malgré les différents moyens mis en œuvre : sécurisation des entrepôts et des aires de repos, bouton d’alarme, géolocalisation et traçage des véhicules dérobés… En Europe, la situation n’est pas plus reluisante puisque, selon Europol,  c’est l’équivalent de 7,5 milliards d’euros qui seraient volés chaque année. Il semblerait en outre que les malfaiteurs soient mieux informés et se concentrent sur les cargaisons les plus « profitables ». Pas toujours, puisque tout récemment  au lieu d’une cargaison de parfums ce furent des timbres-poste dont les malfrats durent se débarrasser.

Il faut aller plus loin avec des solutions comme le verrouillage à distance de la sellette d’attelage, voire une alerte dès que le véhicule sort d’une zone prédéfinie, ou carrément le blocage progressif – toujours à distance- du moteur avec ralentissement puis arrêt définitif du véhicule.

Mais le plus important reste la formation des routiers pour qu’ils puissent prévenir les braquages et ne prennent pas de risques inutiles lorsqu’ils se produisent. 

 

3, 5, 7, ou 100 ? Des indicateurs de performance, oui, mais combien ?

IP philipsIl y aura bientôt 30 ans, PHILIPS, voulant se libérer du carcan de la comptabilité analytique,  imposa la mise en place d’indicateurs de performance (les IP) dans tous ses centres industriels. Elle fut probablement la première entreprise à le faire en Europe, sinon dans le monde. J’eus la chance de participer à cette opération et, ensuite, de promouvoir leur introduction en France via l’association française de gestion industrielle, l’AFGI.

29 ans plus tard,  la nécessité de ces IP – devenus depuis KPI : Key Performance Indicators –  semble devoir encore être d’actualité. C’est ce que nous dit Lee Schwartz, Principal de Schwartz Profitability Group en s’appuyant sur des cas qu’il a vécus. Rappelons tout d’abord qu’un KPI est une donnée quantifiée qui mesure l’efficacité de tout ou partie d’un processus ou d’un système par rapport à une norme, un plan ou un objectif qui aura été fixé et accepté dans le cadre d’une stratégie d’ensemble.

Il en résulte qu’il doit :

  • supporter une action d’amélioration,
  • être facile à comprendre, mesurer et représenter,
  • être en cohérence avec le système de gestion,
  • être mis en place et généralisé rapidement,
  • être maintenu tant que la performance concernée n’est pas optimale,
  • avoir une fréquence de mesure liée aux possibilités d’amélioration.

et nous ajoutions :

  • être en nombre limité.

Et c’est notamment sur ce point que Lee Schwartz s’est appesanti. Nombre limité mais combien ?

KPIsAprès avoir rappelé que la mémoire à court terme n’est capable de retenir que 7 éléments d’information qui eux-mêmes disparaissent en 20 secondes de cette mémoire, il propose de s’appuyer sur la Rule of Three chère aux US Marines.  Selon elle une personne ne peut apporter son attention à plus de 3 tâches ou objectifs simultanément. Il recommande que, pour chaque activité concernée, on ne mesure que 3 KPIs. Nous sommes bien loin des Dashboards dont les concepteurs semblent mesurer leur efficacité au nombre d’indicateurs qu’ils ont concoctés.

Chez Philips, nous nous étions limités à 7 indicateurs pour l’ensemble de la Supply Chain et pas plus de deux ou trois pour chacune des activités concernées : Logistics, Distribution, Ventes, SAV etc. Et vous, où en êtes-vous ?

 

$11 Une flexi-sécurité  à l’américaine?

Il y a 30 ans, j’avais eu l’opportunité de visiter un équipementier automobile dans le Connecticut pour y voir la mise en place du Juste-à-temps  pour la fabrication des premiers pots catalytiques. Mais auparavant, on me fit visiter toute l’usine de pièces mécaniques aussi vieilles que les châssis dans lesquels elles entraient. Et je fus frappé par l’état de l’usine : des stocks atelier à un niveau tel qu’il fallait enjamber des équipements pour passer d’une chaîne à l’autre, des équipements qui semblaient remonter à l’époque de la Ford T, une opératrice dont les bras étaient violemment tirés en arrière à chaque coup de presse, des projection d’huile et un état de saleté à l’avenant.

25 ans plus tard, en 2010, c’était sensiblement la même situation dans l’usine de Saline dans le Michigan. Des équipements et des processus  obsolètes, onze kilomètres de convoyeurs,  et une situation financière telle que l’entreprise ne pouvait même pas financer l’enlèvement des équipements devenus inutiles. Ford cherchait un repreneur à tout prix, mais avec des salaires horaires pouvant atteindre $28 de l’heure, la mariée n’était vraiment pas belle. Ceci expliquait pourquoi elle avait fait l’objet de tentatives de rachat tous avortées. Ford envisageait même de la fermer, avant qu’un équipementier étranger n’y voie l’opportunité apportée par le marché d’un milliard de dollars que lui garantissait Ford et la possibilité de conforter son implantation aux Etats-Unis.

saline faureciaAujourd’hui, après 80 millions de dollars d’investissement, le lancement du Lean Manufacturing et du One-piece flow, FAURECIA  peut se flatter d’avoir gagné le pari un peu fou de faire revivre cette usine condamnée pour en faire un modèle d’excellence. Mais, comme disent nos amis américains, «there’s no free lunch» et FAURECIA dut convaincre la branche locale de l’UAW d’accepter une baisse drastique des salaires  à 11 dollars  de l’heure en échange d’une garantie de l’emploi.

Une flexi-sécurité à l’américaine, mais Faurecia US qui a su importer le meilleur de la maison-mère s’est développée aux USA, et avec 15 acquisitions en 5 ans a pu se classer au 7ème rang mondial des équipementiers.

 

10 Centres d’expédition

Amazon se résoudrait-il à communiquer? C’est l’impression des journalistes et autres  représentants de la communauté locale qui ont eu le privilège de visiter son centre d’expédition (Fulfillment Center) de DuPont dans l’Etat de Washington lors d’une journée « portes – presque – ouvertes ».

cedexpéditionC’est le premier de 10 nouveaux centres qui utiliseront toutes les capabilités des robots « porte-étagères » de Kiva. Sur le même principe que ceux de SCALLOG en France, ces robots suivront des parcours hautement sécurisés définis par des fils noyés dans le sol et amèneront les articles aux opérateurs éliminant ainsi tous les déplacements nécessités pour la cueillette des produits. Mais en même temps qu’il présentait la 8ème génération, Amazon annonçait déjà la 9ème génération encore plus automatisée avec près de 15 000 robots Kiva.

Les robots KIVA une solution qui va probablement au-delà de ce qu’Amazon pouvait imaginer lors de son acquisition en 2010.

Histoire d’Augan : commander le livre

 

Dans la rubrique « O Breizh, ma bro au pays gallo », vous avez pu livre sur ce site quelques extraits, voire chapitres de l’Histoire d’Augan. Ce livre était, selon le voeu de son auteur, destiné à ses paroissiens  Auganais et Auganaises, pour qui plus de 200 exemplaires ont été tirés. Mais Histoire d'Augan couvertureau cours du temps, il est apparu que c’est bien au-delà de la commune que la demande se faisait sentir. Des mairies des communes environnantes, des Bretons de la Bretagne historique, mais aussi de leur seconde patrie qui s’est créée à partir de leur point d’accès à Paris: la rue de l’Arrivée et de la rue du Départ de la Gare Montparnasse.

C’est pourquoi l’Histoire d’Augan est maintenant disponible en vente à distance. Pour l’obtenir il suffit d’envoyer un chèque  de 20 euros à l’ordre d’IDELOG. Vous le recevrez par retour avec la facture acquittée. Si vous communiquez votre adresse courriel vous recevrez préalablement confirmation de réception de votre commande et la date prévue d’envoi.

Comme j’ai par ailleurs mis en forme le registre des 17500 naissances à Augan entre 1626 et 1860 (grâce à l’impressionnant travail d’Alain JAHIER de la Chapelle Caro) vous pourrez ensuite en demander un extrait pour 4 noms de votre parentèle ou de vos connaissances.

Votre chèque libellé à l’ordre d’IDELOG, accompagné de toutes les informations permettant son envoi doit être envoyé à

Michel GAVAUD, 32-34 rue des Chèvremonts 92500 RUEIL-MALMAISON.

Vous pouvez aussi effectuer un virement sur le compte d’IDELOG

RIB Banque Guichet N° de compte clé RIB
30056 00647 06473710101 60
IBAN FR76 3005 6006  4737  1010 160             BIC CCFRFRPP

Mais il vous faut aussi me contacter : mgavaud@idelog.fr pour préciser vos coordonnées.

Les bénéfices de cette opération seont versés à la commune d’Augan pour l’entretien de ses (nombreux) lieux de culte.

Histoire d’Augan : Table des matières

Table des matières

Préface. 5

Introduction. 7

Chapitre 1 : Topographie et aperçu préhistorique. 13

Chapitre 2 : La conquête romaine. 17

Chapitre 3 : L’Immigration bretonne en Armorique. 21

Chapitre 4 : L’Evangélisation de notre pays. 29

Chapitre 5 : L’origine de notre paroisse. 39

Chapitre 6 : L’invasion normande au Xème siècle. 43

Chapitre 7 : Les temps féodaux. 45

Chapitre 8 : La guerre de succession de Bretagne. 49

Chapitre 9 : Administration judiciaire et fiscale. 55

Chapitre 10 : Réunion de la Bretagne à la France. 59

Chapitre 11 : Création des registres d’état civil 63

Chapitre 12 : Aspects de notre pays au XVIIème Siècle. 65

Chapitre 13 : La vie chez nous au XVIIème siècle. 75

Chapitre 14 : Les impôts sous l’ancien régime. 77

Chapitre 15 : La révolution. 81

Chapitre 16 : Situation d’Augan à la révolution. 87

Chapitre 17 : La fin de la Législative. 103

Chapitre 18 : Abolition du christianisme. 109

Chapitre 19 : Martyre de l’abbé Joseph Pontgérard. 115

Chapitre 20 : La chouannerie. 125

Chapitre 21 : L’après révolution. 131

Chapitre 22 : L’Empire 1805-1830. 137

Chapitre 23 : Construction de l’église. 143

Chapitre 24 : Les vitraux de l’église. 157

Chapitre 25 : Construction du presbytère, de l’école des filles et de la chapelle Notre Dame  167

Chapitre 26 : Reconstruction de la chapelle Ste Catherine. 171

Chapitre 27 : Saint Nicolas du Binio. 175

Chapitre 28 – La chapelle sainte Anne de la Vallée. 179

Chapitre 29 : Une glorieuse époque. 185

Chapitre 30 : Séparation de l’Eglise et de l’Etat 189

Chapitre 31 : Extension du Camp de Coëtquidan. 195

Chapitre 32 : la guerre de 1914-1918. 199

Chapitre 33 : Lendemains de la guerre. 209

Chapitre 34 : Bénédiction du nouveau cimetière. 215

Chapitre 35 : L’entre Deux Guerres. 221

Chapitre 36 : La seconde guerre mondiale. 231

Chapitre 37 : la seconde guerre mondiale à Augan. 235

Annexe 1 : Le Père Gabriel Bernard. 241

Annexe 2 : Notes et remerciements. 243

Index des Noms cités dans l’Histoire d’Augan. 245

Index des Lieux cités dans l’Histoire d’Augan. 249

Modifications apportées à la 2ème édition. 251

 

Histoire d’Augan : Introduction par l’abbé Gabriel BERNARD

Introduction (pages 7 à 12 de l’Histoire d’Augan)

 

« Nous autres Bretons surtout ceux d’entre nous qui tiennent de près à la terre et ne sont éloignés de la vie cachée en la nature que d’une ou deux générations, nous croyons que l’homme doit plus à son sang qu’à lui-même et notre premier culte est pour nos pères. » Ernest Renan.

Dans mon enfance des années 1930 au pays de LIZIO tout comme au pays d’AUGAN, il y avait encore des veillées. Pour passer les soirées d’hiver, dans nos hameaux qui n’avaient ni routes ni lumière, on se réunissait entre voisins dans une maison. Groupés autour de l’âtre dans la tiède atmosphère de ces habitations côtoyées par l’étable, les hommes s’adonnaient à la confection des ruches, faites de paille peignée et d’écorces de ronces ou des paniers tressés avec la saule ou l’osier. Les femmes filaient la laine ou tricotaient. Les vétérans, assis sur les bancelles de chaque côté de l’âtre, fumaient la pipe et alimentaient la conversation.

En ce temps-là, en dépit des révolutions et des changements de régime politique qui s’étaient produits depuis un siècle, les usages, mœurs et coutumes n’avaient guère changé. Les quelques routes reliant les villages, le petit train partant de Ploërmel dans les diverses directions étaient des constructions trop récentes pour avoir modifié l’ordre économique. On vivait sur le sol, presque exclusivement des produits du sol. À part les hommes qui avaient quitté le toit paternel pour faire le service militaire dans une garnison de France ou d’Algérie et pour prendre part aux combats de la guerre 1914-1918, le monde connu se limitait pour la plupart de nos compatriotes aux frontières des paroisses limitrophes.

En fait de journaux, il n’y avait guère que l’OUEST-ECLAIR pour apporter quelques bribes des événements vécus depuis quelques jours déjà. C’est au cours de ces veillées que l’on se transmettait les nouvelles parvenues à la connaissance de chacun. Mais comme celles-ci étaient généralement assez brèves, la conversation revenait fréquemment et presque automatiquement aux mystères de la mort et aux événements du passé.

Le mystère de la mort

 Quelle place capitale il tenait encore dans notre vie locale en ce début du siècle! Pas un décès qui ne fut précédé d’un intersigne, d’une « signifiance ». Tantôt c’était le chariot grinçant et cahotant dans la nuit, sous le poids du cercueil qu’il conduisait au cimetière; le « traquet », bruit étrange dans le silence de la maison; tantôt un cierge allumé qui se dirigeait vers le cimetière, annonçant ainsi la mort dans les six mois, d’un jeune homme ou d’une jeune fille; enfin « l’Étava », sorte de longue flamme s’échappant du clocher où avait été baptisée la personne marquée du signe fatal et filant dans la nuit pour aller s’abîmer sur la cheminée de la maison qu’ils abritaient. L’Étava était à longue échéance: il portait jusqu’à dix-huit mois.

Mais rien n’est fini avec la mort: alors commence une autre vie dans laquelle les âmes n’ont pas rompu toute attache terrestre. Aussi n’étaient-ils pas rares les passants attardés dans la nuit qui avaient rencontré autour du cimetière, d’une croix isolée, ou des lieux qui lui furent jadis familiers, quelque fantôme facilement reconnaissable, errant pour l’expiation de ses péchés et sollicitant des prières pour son salut éternel.

Les événements du passé

Ils suscitaient une attention non moins vive: la fameuse guerre 14-18 avait profondément traumatisé nos pères dont la tête vibrait encore du bruit assourdissant des canons et dont l’esprit ne pouvait se défaire du souvenir des épiques combats à la baïonnette. Ils étaient intarissables quand ils évoquaient Douaumont ou le Chemin des Dames. Ils aimaient aussi parler de la séparation de l’Eglise et de l’État de 1906 avec les luttes contre les inventaires. Et parfois, ils rejoignaient par les dires de leurs ancêtres la Révolution elle-même qui avait semé tant d’angoisse dans nos campagnes que pour ainsi dire il n’est pas un chemin creux, pas un village, qui n’ait été le théâtre de quelque drame.

Aussi, après la récitation de la prière en commun qui toujours terminait la veillée, chacun rentrait-il au logis tout frémissant encore de ce qu’il venait d’entendre, mais sans bien savoir au juste si c’était d’effroi ou de douceur, tant il avait hâte d’écouter la suite le lendemain.

Mystères de la mort ! Culte du passé !

Qui donc désormais entretiendra la flamme de votre autel où l’âme bretonne puisait jusqu’ici tout son aliment? Car les veillées sont mortes avec les années 40. Si nos paroisses rurales, éloignées des grands centres urbains, ont pu garder plus longtemps que d’autres leur particularisme local, on ne peut cependant nier que le torrent de la civilisation mécanique et uniforme les entraîne un peu plus chaque jour dans son tourbillon. L’automobile, l’électricité, l’avion, la TSF, la télévision sont en train de modifier complètement les conditions de l’existence et le grand ébranlement produit par la guerre 39-45 et celle d’Algérie a éveillé dans les esprits des horizons nouveaux.

Les premiers effets de ces bouleversements ont porté sur l’habillement: la veste courte en drap noir et bordée de velours que portaient nos grands-pères aux jours de cérémonie ainsi que le chapeau rond à fond plat en feutre noir était avec rubans de velours flottant sur les épaules, ne sont plus qu’un souvenir rappelé dans les fêtes folkloriques. Évolution parallèle dans la toilette des femmes: les bandes de velours qui bordaient leur robe et les manches si amples du corsage ont totalement disparu; la guimpe et la coiffe soigneusement amidonnées tout comme le châle et le tablier de velours brodés ont disparu; rien ne saurait désormais distinguer nos paysannes et paysans de leurs contemporains de Rennes et de Paris.

L’ameublement intérieur des maisons a suivi la même courbe. Quand leurs sculptures et leurs fuseaux ne leur ont pas fait prendre le chemin des magasins d’antiquaires, il y a belle lurette qu’ils ont été mis au rancart, ces lits-clos, jadis l’orgueil des intérieurs bretons qui abritèrent dans l’amour et dans la mort tant de générations successives.

Il n’est pas jusqu’aux méthodes et genres de culture que l’introduction des machines ne soit venue profondément modifier, ce dont il faut d’ailleurs, cette fois, se réjouir sans réserve quand on pense au soulagement physique engendré par eux.

Mais cette évolution générale qui semble devoir tout entraîner dans son sillage, aura-t-elle sa répercussion sur les âmes? Les vents qui soufflent de l’extérieur parviendront-ils à balayer de la face de nos champs, de nos bois, de nos rivières et de nos landes, cette atmosphère spirituelle et morale qui depuis des millénaires constitue l’élément vital de notre race?

J’en doute: l’évolution pour être féconde doit se faire sur le modèle de ces beaux arbres dont les ramures ne cessent de monter, au fur et à mesure que par leurs racines, ils plongent plus profondément dans le sol maternel.

C’est dans cette pensée que je voudrais tenter de retracer l’histoire de notre beau pays d’Augan, telle que j’ai pu la reconstituer, à l’aide de documents puisés non seulement dans les archives paroissiales mais encore dans le « Cartulaire du Pays de Redon », dans « L’Histoire des Comtés du Porhoët », dans « L’Histoire de la Sénéchaussée de Ploërmel » et dans « L’Histoire des paroisses du diocèse de Vannes » du chanoine Lemenée.

Histoire, certes pleine de lacunes notamment en ce qui concerne l’Ancien Régime ainsi que la période du Xème au XVIème siècle, mais que d’autres, après moi, pourront combler. Si d’aucuns ont en leur possession quelques documents, je leur serai reconnaissant de me les transmettre.

Tel quel, ce travail, je l’offre à tous mes paroissiens d’Augan que j’aime profondément, dans l’espoir qu’ils y trouveront des raisons nouvelles d’aimer ce coin de terre qui fut le témoin des joies et des peines de tant de générations de leurs ancêtres, persuadé au surplus comme l’écrivait René Bazin :

 « que tous les siècles d’un pays sont les feuillets d’un même livre et que les vrais hommes de progrès sont ceux qui ont pour point de départ un respect profond du passé« .

Gabriel BERNARD, Recteur

1er avril 1987

Ce livre de 252 pages est disponible sur place à la Mairie d’Augan ou au Champ Commun à Augan. Il peut être aussi commandé par correspondance.

Histoire d’Augan : Préface par Michel GAVAUD

Préface

Le 11 août 2003, mon oncle, Marcel GAVAUD, Directeur de l’école de la Trinité-Porhoët, disparaissait à l’âge de 91 ans. Quelques années plus tard, ma tante me confiait un document ayant la forme d’un livre intitulé « Histoire d’Augan ». Composé de 45 feuillets, il commençait par une citation d’Ernest Renan « Nous autres Bretons … » pour finir avec la Libération d’Augan (autour du 11 août 1944). Dans le dernier feuillet, j’y trouvais le nom de mon père, Eugène GAVAUD, prisonnier de guerre en Allemagne et décédé sur le quai de la gare devant le train sanitaire qui aurait dû le ramener en France.

C’était l’œuvre du Père Gabriel BERNARD, recteur d’Augan de 1977 à 2003. Pendant 7 ans, de 1987 à 1994, feuillet après feuillet, il raconta l’histoire d’Augan: un travail de mémoire fruit de très longues recherches qui lui prirent des milliers d’heures.

En prenant connaissance des feuillets, je me remémorai l’Echo d’Augan, comme je l’avais connu, 60 ans plus tôt, quand j’aidais le vicaire à le reproduire en plus d’une centaine d’exemplaires que j’allais ensuite vendre à la porte de l’Eglise. J’imaginai alors que, pendant les 7 ans de sa création, bien peu d’Auganais avaient conservé tous ces feuillets, contrairement à mon oncle, abonné de l’Echo. Pour ma part, je sentais que j’avais aussi un devoir de mémoire envers Augan, ce pays dont tant de souvenirs douloureux m’avaient éloigné. Je décidai donc de répondre au vœu du Père BERNARD « dans l’espoir qu’ils y trouveront des raisons nouvelles d’aimer ce coin de terre qui fut le témoin des joies et des peines de tant de générations de leurs ancêtres …« .

C’est ainsi qu’en 2007, sans être sûr de pouvoir aller jusqu’au bout et ne voulant faire une promesse que je ne pourrais tenir, sans lui en parler, je commençais à saisir le texte de l’Histoire d’Augan.

Dès le départ, j’avais décidé de reprendre le texte à l’identique et je n’eus pas de difficulté à le faire en raison de sa clarté et de sa qualité. Les seules adaptations que j’apportai furent un reclassement chronologique, la renumérotation résultante des chapitres et l’élimination de doublons lorsqu’un chapitre se poursuivait sur un deuxième ou un troisième feuillet. Pour la même raison, j’ai conservé tous ses dessins, aussi simples fussent-ils.

Mes activités professionnelles me laissant peu de temps libre, ce n’est qu’en 2012 que je pus reprendre mon travail de saisie et de mise en forme. Mais lorsque, début 2014, je voulus prendre contact avec l’abbé BERNARD pour le lui présenter, j’appris qu’il était décédé deux ans plus tôt, le 24 janvier 2012. Il me restait donc à respecter son vœu: « Tel quel, ce travail, je l’offre à tous les paroissiens d’Augan que j’aime profondément« .

Certes c’est à ses « paroissiens » que l’abbé BERNARD destinait cet ouvrage. Mais aujourd’hui nous pouvons penser que c’est à tous les Auganais et Auganaises, paroissiens ou non, qu’il voulait offrir son histoire d’Augan. C’est aussi aux Auganais « exilés » qui souhaitent renouer des liens un peu distendus dans le temps. C’est aussi aux nouveaux Auganais qui viennent apporter de nouvelles raisons d’espérer dans ce beau pays d’Augan, et enfin à tous ceux qui veulent connaître l’histoire de la Bretagne au travers de celle d’Augan.

Michel GAVAUD

Ce livre de 252 pages est disponible sur place à la Mairie d’Augan ou au Champ Commun à Augan. Il peut être aussi commandé par correspondance.

Histoire de l’Histoire d’Augan

En 2015, j’ai pu enfin concrétiser un projet sur lequel je travaillais depuis près de 10 ans: mettre en valeur et publier une série de feuillets consacrés à l’Histoire d’AUGAN,  mon pays, une commune du Morbihan située en bordure du Camp de Coëtquidan où se forme l’élite de l’armée française : Saint-Cyr.

C’est un recteur, Gabriel BERNARD qui pendant une quinzaine d’années se passionna pour son pays d’adoption et fit des recherches approfondies pour nous faire connaître notre histoire. Celle-ci remonte aux temps préhistoriques (dont témoigne la présence de haches de silex) et à l’occupation romaine (cinq voies romaines s’y croisaient). Augan ne fut pas épargnée par les invasions, les guerres, les famines, les maladies, plusieurs amputations de son territoire, mais aborde le XXIème siècle avec une population en hausse, un dynamisme renouvelé qui nous redone de l’espoir dans un environnement plutôt prompt au pessimisme.

Ma découverte de cette Histoire d’Augan, répartie sur 54 feuillets insérés dans l’Echo d’Augan me conduisit à les resaisir et à les mettre en forme. Pour en savoir plus.

News d’ici et d’ailleurs du mois de mars 2015

 

En attendant « Grand’eau »

Ce pourrait être la raison invoquée pour ces  deux semaines de retard à vous proposer en accès libre la version intégrale des News de mars. Mais cet argument tombe à l’eau car, lors de la réservation de nos vacances, nous ne savions que nous allions tomber en plein dans la soi-disante « spectaculaire marée du siècle »:  Même pas un clapotis sur cette plage du Cotentin. Mais suffisamment d’occupation pour me distraire de l’obligation que je m’étais créée : livrer l’intégralité des News dès la parution d’une sélection (*) sur la revue Supply Chain Magazine. Mea culpa avec l’espoir que vous me pardonnerez cet écart. Parlant de « Grand’ eau » pourquoi ne pas aller admirer celles du Château de Versailles qui, elles, restent fidèles à leur réputation.

(*): Vous avez déjà pu lire les News précédées d’un * dans SCMag de mars 2015

 * 82% Return logistics : un retour payant ?

returns logisticsUne intéressante étude conduite par UPS nous donne quelques chiffres qui viennent confirmer ou plutôt renforcer ce que notre bon sens nous laissait penser. Les acheteurs en ligne accordent une très grande importance à la politique choisie par l’e-commerçant pour la gestion des retours. C’est ainsi que 82% d’entre eux vont probablement finaliser leur achat s’ils savent qu’ils pourront retourner gratuitement un produit qui ne leur convient pas « no question asked » ou le déposer dans un point relais. En revanche, ils ne seront que 20% à le finaliser s’ils doivent le retourner à leurs frais. Alors, un retour coûteux ? Ou plutôt un retour gagnant si l’on se rappelle que, face à une offre foisonnante, la fidélisation du client est l’une des plus grandes richesses de l’e-commerçant. Pour celui-ci, il peut être bon de rappeler les attentes des acheteurs en ligne :

  • 100% d’entre eux se satisfont d’une livraison sous 48 heures, mais ils sont encore 97% à accepter 3 jours et même 91% pourront attendre 4 jours. Corollaire logique : 90% attendraient un jour de plus pour bénéficier d’une gratuité de la livraison.
  • 72% (seulement ?) veulent connaître la date de livraison prévue.
  • Environ les deux tiers veulent pouvoir choisir entre plusieurs modes de paiement et de livraison.
  • 63% d’entre eux s’attendent à une livraison gratuite et 62% veulent connaître l’état du stock avant de passer commande. Apparemment, ça ne leur suffit pas de savoir qu’ils seront livrés !
  • 58% veulent pouvoir acheter tout simplement en tant qu’invités sans passer par de lourdes procédures d’inscription quelquefois illégales (par  exemple la date de naissance) et inutiles lorsqu’il s’agit de l’achat d’un produit qui ne sera pas renouvelé.

Si ces attentes sont évidentes pour les acheteurs en ligne, pourquoi sont-elles si mal comprises et intégrées par trop d’e-commerçants dans leurs offres?

* 600 Côte ouest : la grève sur le tas ou des tas sur la grève ?

grève sur le tas hanjinAprès la fin de la grève perlée des dockers sur la Côte Ouest des Etats Unis qui restreignait fortement le déchargement des porte-conteneurs, le bilan est accablant : – 31 porte-conteneurs étaient en attente de déchargement dans les Ports de Los Angeles et Long Beach et une douzaine d’autres, en approche, devaient venir s’y ajouter. – Honda US annonçait que 6 de ses usines allaient devoir s’arrêter ou réduire leur activité. Il en est de même pour Toyota et Subaru, tandis que le syndicat de la boucherie annonçait perdre 70 millions de dollars par semaine et que les agriculteurs devaient jeter les pommes qu’ils ne pouvaient exporter. – les retards accumulés par ces grèves perlées ne seront pas récupérés avant trois mois pour les plus optimistes et jusqu’à 6 mois pour les pessimistes. – la compagnie coréenne Hangin Shipping Co a décidé de quitter définitivement le port de Portland. Ce ne sont pas moins de 600 dockers qui seront débarqués ou plutôt iront sur la Place de Grève (le premier lieu où les « dockers »se présentaient à l’embauche). – mais, les autres dockers, déjà les plus payés des cols bleus américains (jusqu’à $120 000 par an pour un docker confirmé) obtenaient une augmentation substantielle d’un dollar de l’heure de plus par an pour chacune des 5 prochaines années.

Heureusement ce n’est pas en France qu’une telle situation pourrait se produire.

  * 1378  Quand les Chinois s’éveillent

china dockers strikeIl y a déjà plus de 40 ans, Alain PEYREFITTE publiait un livre prémonitoire « Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera ». De fait, nous avons vu la Chine évoluer continuellement jusqu’à devenir, fin 2014, la première puissance mondiale pour la parité de pouvoir d’achat. C’est le résultat d’une action constante du gouvernement chinois qui a voulu favoriser la croissance à tout prix en s’appuyant sur une population ouvrière docile. Mais les temps changent et , bien que les syndicats libres soient interdits, les ouvriers, les institueurs, les dockers, se mettent en grève pour des causes diverses : faux contrats de travail, salaires insuffisants, heures supplémentaires non payées etc. Depuis leur victoire sur Honda en 2010, qui se traduisit par un augmentation de salaire de 32%, ils ont compris que sans, voire contre, l’accord du gouvernement, ils pouvaient faire bouger les lignes. En 2014, pas moins de 1378 grèves furent officiellement répertoriées. Plus du double de l’année précédente. quand les chinois s'éveillentEt même si la police va jusqu’à entrer dans les usines pour obliger les ouvriers à reprendre le travail, comme par exemple chez Artigas Clothing and Leatherware à Shenzen, la probabilité de voir les ouvriers courber l’échine est de plus en plus faible.

Quand les Chinois s’éveillent n’est-ce pas le gouvernement chinois qui tremble?  

* 428000  Robots industriels : France réveille-toi !

robots industriels schémaC’est,  Selon la Fédération Internationale de Robotique, le nombre de robots industriels  que la Chine devrait avoir installésdans ses usines en 2017. Partant de 100 000 en 2013, elle en ajouterait près de 100 000 chaque année passant ainsi largement en tête de tous les pays. Il faut toutefois pondérer ce chiffre en le rapportant au nombre d’opérateurs et là, la Chine déchante. En effet avec 30 robots pour 10 000 opérateurs  en 2017, elle sera très loin derrière la Corée du Sud (437), le Japon (323),l’Allemagne  (282) et les Etats-Unis (152). Avec ses 125 robots par 10 000, la France peut-elle se flatter d’être à la onzième place ? Nous pouvons en douter surtout lorsque nous apprenons, par le Journal du Net, qu’elle partagera avec l’Italie le triste record d’être le seul pays à avoir baissé son parc de robots qui passerait de 33 600 à 30200 soit une baisse de 10%. Un record peu flatteur.

Faut-il lier ceci au fait que 74% de Français estiment que la robotisation entraîne une destruction d’emplois ?

  $ 600 millions pour PéGé

p&G warehouseC’est le montant que P&G (Procter and Gamble) va investir dans une nouvelle usine en West Virginia, la seconde depuis 44 ans aux Etats-Unis. Sur plus de 10 hectares, P&G veut installer une usine du futur capable de produire une très large gamme de produits sous des marques différentes. Elle emploiera 700 personnes, essentiellement via des entreprises sous-traitantes. Pour importante qu’elle paraisse, cette opération n’est que la partie émergée d’un iceberg, puisqu’elle se fait dans le cadre d’un plan de restructuration de $10 milliards que P&G avait décidé d’investir en 2012. Sur ces 10 milliards, pas moins de 6 milliards devaient être investis dans la Supply Chain. C’est ainsi que 40 entrepôts régionaux laisseront la place à 6 méga-centres de distribution. Le dernier, celui de Daytona s’étendra sur plus de 150 000 m² et, fin 2015, emploiera (toujours via des via sous-traitants) près de 800 personnes. Et c’est au centre de ces 6 centres de distribution que l’usine de Martinsburg (WV) va fabriquer une grande partie de la gamme de P&G. Avec cette nouvelle organisation, 80% des clients de la côte Est des Etats-Unis pourront être desservis sous 24 heures.

Il est rare, que des entreprises puissent repenser et reconstruire aussi fondamentalement leur chaîne logistique, mais avec un chiffre d’affaire de $83 milliards, une marge brute de 40 et un bénéfice de 11 milliards nul doute que P&G pouvait s’en donner les moyens.

250 000 Une autre SC pour les villes moyennes ?

communes les + peupléesAlors qu’il y a quelques mois c’étaient les mégavilles – au PIB supérieur à $250 milliards – qui étaient célébrées dans la presse spécialisée, (37 dont 16 en Chine) c’est maintenant au tour des villes d’au moins 250 000 habitants que la Supply Chain commence à s’intéresser et, ceci, toujours en Chine. En effet, au nombre de 90 en 2010, elles devraient passer à 280 en 2020. A cette même date il y en aurait  60 aux Etats Unis, un chiffre qui lui est légèrement en baisse, et une dizaine en France. Selon George STALK, EVP du Boston Consulting Group, l’inventeur du concept de « time-based competition », nous allons faire face à une Supply Chain à deux vitesses : une pour les régions en forte croissance, comme la Chine, où il faudra s’adapter continuellement et l’autre pour les « vieilles » régions comme la vieille Europe et les vieux Etats Unis (oh ! shocking, dirait Double U) pays dans lesquels des modèles comme celui de P&G pourront avoir un sens.

Après une segmentation par produit, par marché et par région, allons-nous aussi vers une segmentation par taille de ville. A bientôt un SCM pour les communautés de communes ? 

18% Quand la Chine court après ses coûts logistiques

grève des routierss à ShanghaiC’est un chiffre bien dérangeant quand on sait tous les efforts qu’elle fait pour maintenir ses coûts de production au plus bas. En effet selon le MIT Center for Transportation and Logistics, les coûts de transport à l’intérieur de la Chine s’élèveraient à 18% du chiffre d’affaires, soit 25 à35% de plus qu’en Europe. En cause, les péages interurbains, l’augmentation des salaires de chauffeurs plus revendicatifs et l’inefficience des 3PL nationaux locaux très « siloïsés ». L’arrivée de 3PL internationaux combinée à une dérèglementation naissante va-t-elle progressivement  améliorer la situation ?

L’avenir nous le dira, mais nul doute que ce sera encore pendant longtemps un élément à prendre en compte dans le bilan de la délocalisation en Chine.  

0,5%  Quand l’emploi décroche de la productivité

robots perfectionnésPendant près de 50 ans, aux Etats-Unis, la progression de l’emploi a suivi la même courbe que celle de la productivité, soit 2,1% par an, venant ainsi prouver ce que notre ex-ministre avait juste découvert, oubliant en passant qu’il aurait mieux fait de promouvoir la compétitivité de nos entreprises. Mais le sujet n’était pas à l’ordre du jour. Cette progression restait stable malgré les avancées technologiques et l’automatisation des processus. Mais, selon le Wall Street Journal, cette corrélation presque parfaite est maintenant remise en cause. En effet, alors que la productivité continue à s’améliorer de 2,1%, la progression de l’emploi n’est plus que 0,5%.  La cause ? Des robots de plus en plus perfectionnés occupent de plus en plus de postes qualifiés et réduisent le nombre d’offres d’emploi pour des humains.

Même s’ils sont encore relativement peu nombreux, moins de 1% des salariés, l’augmentation de la capabilité des robots est telle que nous ne pouvons plus les ignorer.

Histoire d’Augan : les pescelleries et fileries

 

Les pescelleries et fileries

 

Extrait du Chapitre 13 de l’Histoire d’Augan de l’abbé Gabriel BERNARD, compilé et mis en forme par Michel GAVAUD

 

Dans le dernier quart du 19ème siècle, l’introduction en masse dans nos campagnes de la toile et des tissus manufacturés en tous genres a également porté le coup de mort aux « pescelleries et fileries ». Mais jusque-là, le chanvre et le lin, cultivés en grand chez nous, fournissaient presque exclusivement, avec la laine des moutons paissant sur nos landes, la toile et les lainages nécessaires à l’habillement et le linge de la famille.

Après diverses préparations, notamment le rouissage dans un « doué » et le séchage sur la lande, les fibres du chanvre et du lin était d’abord débarrassées de leurs tiges ligneuses à l’aide d’un maillet de bois ou de la broyeuse à main. On procédait ensuite au « pescelage ». Le lin en particulier, destiné à une toile plus fine, nécessitait un « pescelage » sérieux. À cet effet on utilisait une bancelle à l’avant de laquelle était encastrée une planche lisse, effilée à sa partie antérieure et légèrement inclinée en arrière, c’était le « pescet ».

filerie    en bretagneAssise sur la bancelle, les femmes frottaient contre la partie effilée du pescet, alternativement de gauche à droite, chaque poignée de chanvre ou de lin jusqu’à ce que celle-ci, bien élimée, leur parut suffisamment souple et soyeuse. Il ne restait plus qu’à filer les écheveaux avant de les passer au tisserand. Mais, comme celui-ci ne se mettait à l’ouvrage sur le métier qu’autant qu’il était assuré de pouvoir tisser une toile de quelques dizaines de mètres de longueur, on devine le temps qu’il fallait pour pesceler et filer le lin nécessaire à une toile de ces dimensions.

La préparation d’une toile exigeait souvent plusieurs années, car on n’y consacrait, en général, que les soirées d’hiver. Parfois, quand la besogne pressait, on usait de l’entraide comme pour les pileries ou les guéries mais, plus généralement, chacun travaillait pour soi ce qui ne veut pas dire que l’on travaillait isolément.

Passée la Toussaint, sitôt après le repas du soir, emportant chacun son pescet, son rouet ou sa quenouille, femmes et jeunes filles se réunissaient dans la maison la plus accueillante du quartier, s’installaient sur un lit de paille fraîche dans un coin de l’étable et là, dans l’atmosphère tiède du bétail, « élimez pescets », « tournez rouets et fuseaux », au récit des événements du jour où des histoires du passé.

Pendant ce temps, réunis autour de l’âtre, qui ne faisait la plupart du temps qu’une seule et immense pièce avec l’étable, hommes et jeunes gens teillaient le chanvre, fabriquaient  ruches à pain et autres objets de vannerie.

Que ces rassemblements de personnes de tout âge et de tout sexe occasionnés par les pileries, les gleuries, pescelleries et fileries ou vanneries aient engendré quelques dérèglements au cours des siècles, nul ne s’en étonnera: les abus, hélas, naissent des meilleures choses. Mais aussi quel magnifique esprit d’entraide et de fraternité s’en exhale qui nous laisse nostalgiques! Et, quel plaisir d’entendre des histoires et chansons de ces temps héroïques.

Le chêne de Lémo dit aussi le Chêne de la G’niche

par l’abbé ROUXEL vicaire à Augan

 

C’était le dimanche 23 juin 1929.

Le soleil était radieux, tout était calme dans la nature, quand vers huit heures du matin, on entendit soudain un grand bruit strident semblable à un coup de tonnerre que répétèrent longuement tous les échos de la vallée de l’Oyon.

Que se passait-il donc ? Était-ce un tremblement de terre ou la voix du canon venant troubler le repos du dimanche ? Non, c’était le chêne d’Augan, le fameux chêne de Lémo qui fit l’admiration de tant de visiteurs, qui venait de s’effondrer lamentablement avec fracas. Durant son existence plus que trois fois séculaire, il avait fait beaucoup de bruit, il voulut encore en faire en mourant.

Depuis quelques années, certaines branches se desséchaient et annonçaient qu’il était sur son déclin. Néanmoins en contemplant son tronc noueux, sa puissante ramure, son feuillage encore bien vert, on était loin de penser qu’il touchait à sa fin.

Mais, hélas ! Il en est des arbres comme des gens, il ne faut toujours pas les juger à la mine. Tels ces hercules qui semblent ne devoir jamais mourir, notre grand chêne, après avoir résisté pendant trois siècles à toutes les tempêtes et à tous les ouragans, est tombé tout d’un coup, sans maladie apparente. Je dis apparente car, pour quiconque a vu ses débris épars sur le sol, il était atteint d’une maladie qui ne pardonne pas : il avait le cœur malade. La sève ne circulait plus qu’à travers une mince couche d’écorce, si mince qu’on se demande comment il tenait debout. Son tronc sans se creuser, avait littéralement séché sur pied et était devenu spongieux comme du liège. On comprend dans ces conditions que le seul poids de ses feuilles ait suffit pour le renverser. Sans la moindre secousse, il s’est écartelé du haut en bas, ses racines se sont rompues et toutes ses branches se sont brisées. Il y a quelque 35 ans, un soir d’élection, des énergumènes d’Augan, pour se venger de leur défaite, lui avaient fait une large entaille qui ne se cicatrisa jamais bien. Cette entaille lui aurait-elle hâté la mort? Je ne suis pas loin de le croire.

chene de la GnicheTous nos lecteurs connaissent le chêne d’Augan. Rappelons pour mémoire qu’il avait plus de 300 ans. Son tronc par l’endroit le plus petit avait 5,50 m de circonférence et 8 mètres par l’endroit le plus gros. Ses branches mesuraient 18 m de long et son ombre couvrait une surface de 10 ares. À raison de quatre hommes par mètre carré, il aurait pu abriter 4000 hommes debout. On a pu voir des chênes plus gros mais jamais, de mémoire d’homme, on ne vit chêne ayant presque 40 m de diamètre sous branches. Aussi quand dimanche on apprit sa chute ce fut presque de la consternation. Toute l’après-midi, ce fut une procession de visiteurs avides de contempler une dernière fois ses restes regrettés. Il était là gisant, mutilé, informe, en miettes. La statue de Saint Joseph avait subi le même sort, seule la statue de l’enfant Jésus qu’il portait dans ses bras a été retrouvée intact.

Le monde des touristes ne verra pas sans regret disparaître le chêne d’Augan, car il était connu de tous. Pas un étranger ne se serait arrêté à Augan sans aller le visiter. On le faisait connaître aux amis en le leur envoyant en carte postale. A l’été, ce n’était qu’allées et venues de soldats venant du camp voisin. Le chêne de la G’niche comme on l’appelait et l’étang spacieux où se reflétait ses grands bras, étaient le rendez-vous préféré des gens du pays.

Quelqu’un eut, un jour, l’heureuse idée de mettre dans ses branches une niche avec la statue de Saint Joseph. À partir de ce jour, le grand chêne ne tarda pas à devenir un lieu de pèlerinage. On y venait prier Saint Joseph, on aimait spécialement y amener les petits-enfants qui tardaient trop à marcher; et bien souvent grâce à l’intercession de celui dont la main paternelle soutint jadis les pas chancelant du fils du Tout-Puissant, les mères eurent la consolation de voir leurs petits-enfants faire leurs premiers pas à l’ombre du chêne de la G’niche. Des légions d’élèves, de jeunes gens ont passé sous son ombrage. Du temps où une course de 16 et 18 kilomètres ne pouvait effrayer un marcheur ordinaire, tous les ans, élèves et professeurs de La Mennais et des Carmes avaient à cœur de faire leur pèlerinage au chêne d’Augan. Autres temps, autre mœurs.

Les poètes l’avaient trouvé si beau, notre chêne, que plusieurs l’ont chanté, entre autres Monsieur Xavier de Bellevüe dont l’âme poétique n’aurait pu se défendre d’un certain sentiment de tristesse en apprenantfournier de bellevue sa grande et lamentable chute. Qu’il me soit permis en terminant, de citer les vers qu’il lui consacra un jour (1909).

Géant toujours debout sous le ciel clair ou sombre

Combien sous ton abri, combien sous ta grande ombre

De générations tour à tour ont passé !

Le temps a tout détruit et la mort entassé

Tous les vivants d’hier pêle-mêle en la tombe

Nous passerons aussi, tombant comme tout tombe

Nous passerons ; toi tu vivras. Et quand demain

Comme nous, après nous, parcourant ces chemins,

Nos neveux s’assoiront, pensifs, sous ton ombrage,

Redis-leur des aïeux l’honneur et le courage.

Dis leur d’être à leur tour des vaillants, des chrétiens,

De garder avec soin les souvenirs anciens

Le culte du passé, l’amour de la patrie;

Que la foi dans leur cœur ne soit jamais flétrie.

 Le poète et le grand chêne ont disparu à un mois d’intervalle. (*) Si un jour devions les oublier, au moins conservons dans nos cœurs la leçon qu’ils nous donnent en mourant :

Soyons des vaillants, des chrétiens, et que la foi dans nos coeurs ne soit jamais flétrie.

(*) le marquis de Bellevüe, était mort un mois plus tôt le 22 mai 1929 au château de la Touraille en Augan.