Au milieu des années 70, Joseph Orlicky publiait son livre MRP qui détaillait le principe du calcul des besoins nets (Materials Requirements Planning) lequel soit dit en passant, était déjà, avec le support d’IBM et sous le nom de Requirements Planning System, mis en œuvre en France depuis quelques années chez Massey Harris Ferguson et à la Radiotechnique (Philips).
Très vite il apparut que ce moteur n’avait d’utilité sans un système de planification. Et c’est ainsi que successivement le Programme Directeur de Production (MPS) puis le Plan Industriel et Commercial (Sales and Operations Planning) et la planification des Ressources… s’ajoutèrent pour proposer un système intégré de gestion de production et de distribution. Quarante ans plus tard allons-nous assister à une nouvelle évolution avec DDMRP ? C’est ce que Carol PTAK est venu dire à plus d’une trentaine de Supply Chain Managers invités par MGCM dans les salons chargés d’histoire du Procope à Paris.
Au-delà de DDMRP et de DDDRP, au-dessus du Demand Driven Sales and Operations Plannning, c’est avec le Demand Driven Adaptive System qu’elle nous propose de revoir nos concepts. Face à une demande de plus en plus incertaine, imprévisible et volatile nous ne pouvons plus nous appuyer sur des certitudes mais répondre par la flexibilité et la réactivité. Plutôt que de vouloir une impossible optimisation avec des zéro délais et des zéros stocks, il faut savoir, via les points de découplage, positionner les stocks au bon endroit, au bon moment et dans la bonne quantité.
En indiquant que le bon vieux Calcul des Besoins Nets (MRP) peut rester nécessaire dans une approche tirée par la demande, en considérant que c’est le meilleur de tout ce qui existe qu’il faut ajouter, empiler et intégrer pour atteindre nos objectifs, Carol propose son Demand Driven Adaptive System auquel nous pouvons plus facilement adhérer. Lorsque je lui rappelai que l’exemple de réussite qu’elle nous citait dans son exposé ressemblait fort à celui que j’avais donné 23 ans plus tôt dans une conférence pour l’APICS à Montréal – ce fut aussi pour elle son baptême de feu – nous convînmes aisément que « plus ça change… plus c’est la même chose ». Mais qu’il est toujours bon de se remettre en cause!