Et toujours le S&OP
Il y a déjà 8 ans, dans l’une de ses premières Newsletters, Supply Chain Magazine relatait la conférence que Tom Wallace, le « gourou » du plan Industriel et Commercial (S&OP) avait voulu venir présenter en France malgré ses difficultés de locomotion. Les 180 participants avaient aussi apprécié la présentation très originale de Jean-Pierre Delattre sur le S&OP au Développement chez Michelin.
La semaine dernière, c’est Mel NELSON, CFPIM, CIRM, CSCP, qui reprenait le flambeau. Lors de formations organisées par MGCM à Genève et à Nanterre, il venait, chiffres à l’appui, confirmer l’impérieuse nécessité non seulement de mettre en place un S&OP, mais surtout d’y impliquer la Direction Générale avec la mise en place d’un Executive S&OP. Il citait comme exemple d’implication de la Direction Générale la planification un an à l’avance des Executive S&OP meetings mensuels. Lorsqu’il apprit que, 17 ans plus tôt, SNR avait déjà mis en place cette procédure, notre Californien dut convenir que les non-américains étaient aussi capables d’innovation. Mais nous fûmes aussi d’accord qu’il s’agissait probablement d’un cas unique encore loin d’être la norme de nos jours.
Préalable aux actions d’amélioration, qu’elles s’appellent Lean, Black Belt, TQM, JIT ou autres, le S&OP reste la priorité N°1.
Une certification en S&OP ?
C’est le pari que se sont lancés Tom Wallace, Mel et Sue Nelson avec l’IOWA State University. Avec succès puisqu’en moins de 18 mois plus de 1000 professionnels provenant d’une dizaine de pays auraient été « Certified in Sales and Operations Planning » : CS&OP par le S&OP Institute www.sopinstitute.com . Avec le premier certifié des pays non anglophones, la France fut encore en pointe pour tester cette certification, en évaluer le niveau de difficulté, valider son contenu et le proposer aux professionnels.
L’examen consiste en 120 questions à choix multiple auxquelles il faut répondre en 2h30 avec un taux de réussite égal ou supérieur à 70%. Originalité : il peut être passé chez soi sur son propre PC muni d’une connexion internet et d’une caméra. Celle-ci permettra au « Proctor » de vérifier qu’il n’y a personne sous votre bureau pour vous souffler la bonne réponse. Maintenant rodé à au système d’exploitation en Français, il est à même de prendre le contrôle de votre PC et garantir l’intégrité de l’examen.
Cette certification s’adresse aux professionnels qui mettent en place des S&OP, aux consultants qui veulent valider leurs connaissances et à tous ceux qui souhaitent obtenir une vision d’ensemble des systèmes de planification. Quant à la formation proprement dite, beaucoup de dirigeants pourraient comprendre pourquoi et comment ils doivent s’impliquer dans la mise en place du S&OP.
Mini-S&OP, c’est, en anglais, une appellation qui pourrait nous faire croire qu’il s‘agit d’un S&OP du pauvre. Bien au contraire, il faudrait plutôt parler d’un « contingency S&OP » que nous devons encore à Tom Wallace après l’Executive S&OP. En effet, l’existence d’un mini-S&OP suppose que l’entreprise ait déjà mis en place un excellent « Executive S&OP » avec des meetings mensuels et assure une planification de qualité.
Mais que se passe-t-il lorsqu’un évènement grave se produit pendant le mois : un incendie chez un fournisseur, une grève sauvage, un blocus à une frontière, un tremblement de terre ? C’est là qu’il faut lancer immédiatement un mini-S&OP qui se limite aux conséquences de cet évènement. Il peut porter sur une famille de produits, sur une ressource critique et d’une façon générale sur la cause de la perturbation.
Avec ce mini-S&OP, la Direction relance la procédure S&OP de l’Exécutive meeting mais en l’accélérant pour que des décisions raisonnées soient prises dans les plus brefs délais.
Avec une telle nécessaire implication de la Direction, reconnaissons que nous somme bien loin d’un «mini» S&OP !