Supply Chain 4.0 et RFID : Quand Adidas dope ses ventes en Russie
Avec seulement 1200 magasins répartis sur tout le territoire russe – 17 millions de km² soit 30 fois la France – la solution initialement choisie par Adidas pour ses ventes sur internet présentait des difficultés insurmontables. Livrer à partir d’un ou de quelques entrepôts ou centres de distribution conduisait à des délais de livraison qui se mesuraient en semaines. Le pourcentage de retours qui ne dépassait pas 50% lorsque les commandes étaient livrées sous 24 heures, frôlait alors les 70%.
D’où l’idée du « click and collect ». Pour le premier essai dans la région de Moscou, Adidas attendait 10 à 20 commandes par semaine, mais dès le début ce chiffre atteignit 1000 commandes par semaine qu’Adidas fut incapable d’honorer. D’où retour à la case Départ et lancement d’un projet beaucoup plus ambitieux : multicanal, multi site. Avec cette solution, le client peut passer commande sur internet ou dans n’importe quel magasin ou entrepôt, que le stock soit disponible ou non. Il peut choisir d’être livré sous n’importe quelle forme : à domicile, dans un entrepôt ou dans un point de collecte. Le résultat fut spectaculaire avec un doublement des commandes en 24 heures. Et alors qu’Adidas s’attendait à voir augmenter les coûts de transport, ces derniers diminuèrent en raison de la baisse significative du coût des retours.
La mise en place de cette nouvelle solution ne fut rendue possible que grâce à une brique technologique souvent vue comme trop coûteuse, mais indispensable : la généralisation de la RFID et des étiquettes électroniques sur tous les produits et dans tous les entrepôts et magasins.
Cette nouvelle approche a été baptisée « Supply Chain 4.0 » par Ann Wyss de l’IMD de Lausanne en référence à Industry 4.0 qui a depuis longtemps gagné ses lettres de noblesse.
Enfin, un dopage (des ventes) en Russie dont Adidas peut se féliciter !