5% : Femmes je vous aime!
Lorsque Julien CLERC fit cette déclaration d’amour aux femmes, se doutait-il que 45 ans plus tard il devrait la refaire dans les mêmes termes? Tout au moins à l’intention des PDG des Fortune 500, car, selon Forbes pas plus que 5% d’entre eux confient la responsabilité de leur supply chain à des femmes et, ceci, alors même que 15% des fonctions «Executive » sont remplies par des femmes et que 37% des étudiants en SCM sont des étudiantes.
En France, chez MGCM, ce ne sont pas moins de 30% de femmes qui prépareraient la certification Supply Chain Professional (CSCP).
Faut-il nous consoler que General Motors ait fait appel à une VPE ancienne Supply Chain Manager, Mary BARRA, pour redresser la barre et remettre GM sur les rails.
130 : Target à nouveau on target?
Dans nos News de juin nous avons vu comment une erreur d’étiquetage sur la quantité avait failli remettre en cause l’implantation de Target au Canada. Ruptures de stock, incertitudes sur leur niveau ont conduit Target à faire un reset complet (ou une RAZ) de leur Supply Chain au Canada, avec des centaines de temps (intérimaires) pour compter et reétiqueter tous les produits stockés dans les 3 centres de distribution et les 130 magasins. A ce jour, le coût total atteindrait le milliard de dollars.
Cher, cher, pour un inventaire tournant qui ne tournait pas rond !
1,4Md de dollars : je te tiens, tu me tiens par la barbichette…
C’est pour les enfants un jeu perdant au milieu d’un éclat de rires. Mais lorsqu’il s’agit d’un jeu à un milliard d’euros, il serait peut-être bon d’entrer dans la cour des grands. C’est ce qu’apparemment les équipementiers et encore plus leurs donneurs d’ordre n’auraient pas compris selon Planning Perspectives. Selon ce cabinet de conseil américain, faute de s’asseoir autour d’une table et de rechercher des possibilités de synergie avec ses équipementiers dans une approche gagnant-gagnant, à lui tout seul General Motors aurait perdu 152 $ par véhicule soit au total 400 M$.USD.
Deux pots de terre ou deux pots de fer ? Collaboration, vous avez dit collaboration ?
100.7 : La croissance au rendez-vous ?
Il aura fallu 7 ans aux Etats-Unis pour retrouver le niveau de production Industrielle d’avant la crise de 2007. Ce qui en avril 2014, était un timide espoir (voir SC Magazine N°83, page 76),s’est concrétisé en juillet et avec une marge telle qu’elle restera positive après l’annonce des chiffres définitifs.
Pendant ce temps, en France, nous restons scotchés à plus de 15% de retard sur les chiffres de 2007.
Mais soyez rassuré(e), pour la France aussi la croissance sera au rendez-vous : en 2015, sinon en 2016 et encore mieux en 2017. Cheers !
100 : Une décroissance pour mieux rebondir
Avec les derniers Jeux Olympiques Procter and Gamble a su imposer ses initiales P&G (en français, prononcez PéGé) pour fédérer ses nombreuses marques. Trop nombreuses à son goût semble-t-il puisque ce ne sont pas moins de 100 marques ou lignes de produits pas assez sexy qui passeront à la trappe ou seront mises en vente. Approche apparemment justifiée lorsque l’on sait que les 80 à 90 marques restantes compteraient pour 90% du chiffre d’affaire et surtout 95% des bénéfices sur les trois dernières années. .
Selon les analystes de Bernstein, Duracell et Braun pourraient faire partie de la charrette, mais heureusement pour nos chères petites têtes blondes les Pampers continueraient à accompagner leurs démarches hésitantes. (ai-je écrit « têtes » ?)
$1.60 Quand l’IMF va au charbon et tire à boulets rouges sur le diesel
Oui, c’est bien l’International Monetary Fund qui a décidé d’intervenir dans le débat en proposant d’augmenter les taxes sur le diesel et le charbon. En raison de son coût total, et notamment social (santé) et environnemental, l’IMF propose qu’une surtaxe soit appliquée sur le diesel. ($1.60 par gallon aux USA). Mais pour le charbon, Christine LAGARDE est encore plus dure, puisque dans sa conférence du 31 juillet 2014, elle déclarait que, pour compenser ses effets néfastes, c’est une surtaxe égale aux deux tiers du coût du charbon qu’il faudrait appliquer.This is about the dirtiest of all fuels …
Pendant ce temps, l’Australie, protégée ( ?) par ses immenses étendues vient de supprimer la taxe carbone que payaient ses 350 plus grosses entreprises, tout en déclarant vouloir maintenir ses objectifs environnementaux !
2025 : It’s a long way to … the Highway Pilot
Deux projets bien différents sont actuellement proposés aux transporteurs:
1 – Aux Etats Unis “Peloton” permettra de synchroniser le déplacement de deux camions, ou plus faisant partie ou non de la même flotte dès lors qu’ils sont munis de ce même système de synchronisation. Distance entre camions (15 mètres au lieu de 50), freinage d’urgence seront gérés par le système, mais le chauffeur restera maître du véhicule. Les baisses de consommation attendues de ce fonctionnement en « train » seraient de 5 % pour le leader (vitesse régulière) et de 10% pour le ou les suiveurs (phénomène d’aspiration bien connu des coureurs du Tour). Elles suffiraient pour justifier le coût du système. Démarrage prévu en 2015.
2 – en Allemagne, c’est un constructeur, Daimler, qui propose le « Highway Pilot » un projet beaucoup plus ambitieux puisque chaque véhicule serait autonome et à un point tel que le chauffeur pourrait se consacrer à des activités de type bureau pendant que le camion se dirigerait seul sur l’autoroute. Plus d’effet « peloton » et pas d’économie significative attendue sur la consommation. La seule ( ?) justification économique résulterait de l’activité de type bureau du chauffeur. Date prévue 2025.
Système indépendant vs. système propriétaire, 2015 vs. 2025, économies carburant, vs. économie main d’œuvre, et pourquoi pas une synergie entre les deux solutions ?
Quant à eux les routiers sont nettement moins optimists lorqu’ils relatent les difficultés qu’il rencontrent déjà avec les systèmes d’aide à la navigation comme en témoigne le message de
80% : E85 + essence = 80% de CO² en moins, sans diesel !
C’est tout au moins ce qu’annonce Cummins. (1) Avec son nouveau moteur ETHOS 2l8 et un carburant composé à 85% d’éthanol cellulosique et 15% d’essence, un start-stop automatique et une transmission optimisée ce « petit » moteur fonctionnant comme un diesel peut développer 250 CV (186 kW) avec un couple de 610 Nm, quasiment le double de celui qu’il doit remplacer. Développé pour 5 millions d’euros en partenariat 60/40 avec la California Energy Commission, il a déjà été testé pendant plus de 1000 heures. Il obtient cette réduction par la fermentation de gaz de synthèse (syngas) provenant de la biomasse. Avec ce moteur, CUMMINS dépasserait de très loin les objectifs déjà ambitieux (réduction de 50%) de la Californie.
(1) En France, dans son usine de Quimper, CUMMINS développe et fabrique des filtres haut de gamme pour moteurs diesel.
75% : au commencement était le risque, mais nul ne le voyait !
Nul, pas tout à fait, mais 75% des dirigeants consultés par le très britannique CIPS (Chartered Institute of Purchasing and Supply) ont reconnu qu’ils n’avaient aucune visibilité sur les premières étapes de leur supply chain.
Zéro visibilité, ce peut être particulièrement important si votre sous-traitant de niveau 2 ou 3 pratique un esclavage plus ou moins déguisé, ou si son usine se met à flamber avec des issues de secours condamnées, ou s’il s’approvisionne en matières premières auprès de pays en guerre qui poursuivent leurs massacres avec cet argent que vous leur fournissez.
Mais le risque le plus fréquent, et Harley Davidson l’a appris à ses dépens (voir ci-après), c’est lorsque ce fournisseur fabrique une pièce défectueuse qui une fois montée dans l’ensemble bloquera votre ligne d’assemblage pendant plusieurs mois.
Ne parlons-pas des scandales liés à la viande de cheval, cela risquerait de vous rester sur l’estomac.
750cc : Un quatre temps qui ne tourne pas rond ?
Harley Davidson semble avoir du mal à trouver son chemin à l’étranger. En effet, alors que de nombreuses entreprises américaines décidaient de réintégrer leurs fabrications, Harley Davidson, qui faisait du made in USA son argument de vente le plus fort, décidait, fort de son inexpérience, de se lancer dans une délocalisation non seulement de pièces mais aussi dans l’assemblage d’une moto et encore plus d’une moto entièrement nouvelle. Le « petit » Street de 750 cc devait s’attaquer au marché urbain très peu développé aux USA et objet d’une forte demande à l’étranger. De ratés, en ratés, le démarrage s’avéra des plus difficiles. Aussi bien aux USA où le « Made in USA » allait se transformer en « Assembled in USA » à partir des pièces fabriquées en Inde, qui allait aussi les assembler pour le reste du monde.
Initialement prévu pour les pays en voie de développement, le Street 750 devrait être commercialisé en France.
20 : Le tour du monde en 20 étapes …
… et en 50 ans ! C’est l’exploit réalisé par Kent International qui dans sa recherche continuelle du « moindre coût » a successivement délocalisé ses productions dans pas moins de 19 pays différents en Europe et en Asie. Son 20ème transfert est indiscutablement le plus spectaculaire puisqu’il s’agit d’une relocalisation.
A partir du mois d’octobre 2014, les premiers vélos made in USA commenceront à être fabriqués à Manning en Caroline du Sud. En 2016, ce ne sont pas moins de 500 000 vélos qui seront livrés à Walmart dans le cadre de son engagement de consacrer, en 10 ans, 50 milliards de dollars à l’achat de produits made in America dès lors qu’ils deviennent suffisamment compétitifs. Pour sa part, Kent International estime que c’est en 2017 que son coût total d’obtention à Manning sera au même niveau que celui de ses vélos fabriqués en Chine.
Et pendant ce temps, que font Carrefour, Intermarché, Auchan et autres distributeurs ?
20% : Une marge déraisonnable?
Cadeau du nouvel an (春节) avant l’heure en Chine? Toujours est-il que BMW vient d’y annoncer une baisse de 20% sur le prix de ses pièces détachées. Il semblerait que cette grande générosité ne soit que la conséquence de poursuites déjà engagées par le gouvernement chinois contre Daimler dont le siège fut envahi par les régulateurs chinois à la recherche de preuves de prix excessifs sur le territoire chinois. Ce qu’une recherche sur internet aurait pu facilement démontrer.
En France, on peut mieux comprendre le succès d’OSCARO qui fut célébré par Supply Chain Magazine pour l’excellence de ses réalisations en chaîne logistique. Prêt à dévorer ses concurrents avec son BOA ?
27% : quand le RFID tient au détail …
C’est parce qu’il sait que c’est le détail qui compte, et plutôt le détail avec un Grand D. Et pour cause, puisque selon des analystes de l’IDTechEx, dans les dix ans à venir, 27% du marché du RFID – matériel, logiciel et service – viendrait de la vente au détail. De 7 Mds d’Euros actuellement (tagging). rès de il passerait à 14 en 2018 et 24 en 2024 dont plus de 6 Mds (27%) pour le seul étiquetage.
Pour mémoire, le Détail ne compte en ce moment que 5% d’un marché largement dominé par les titres de transport, les cartes de crédit et … les clefs de voiture.
$900 Million : Quand l’Union ne fait pas la force!
Dans notre numéro d’avril nous évoquions la lutte des opérateurs de l’usine de Chattanooga, TN à la fois contre l’UAW (Union Auto Workers) qui voulait qu’ils les rejoignent et contre le Groupe Volswagen qui semblait encourager leur affiliation au syndicat UAW. Ceci alors qu’en douce, les managers américains auraient conditionné l’extension de l’usine à un vote négatif ! Rappelons que Chattanooga était la seule non syndiquée des 50 usines du Groupe.
Il semblerait que VW ne leur en ait pas voulu ou que ce n’était qu’une façade puisqu’il vient d’annoncer le lancement d’une nouvelle ligne de SUV avec à la clef la création de 2000 nouveaux postes pour la fin 2016. Un investissement de 900 millions de dollars.