Joyeux Noël et Bonne Année! On pourrait dire plus laïquement bonnes fêtes de fin d’année. mais alors, si l’on ne veut plus du symbole de Noël (la crèche), pourquoi ne pas non plus supprimer un symbole encore plus fort: le jour de congé ? Et si l’on veut aller jusqu’au bout de cette logique « laïque », il faut aussi supprimer le lundi de Pâques, le jeudi de l’Ascension, le lundi de la Pentecôte, l’Assomption et, bien entendu, la Toussaint.
Nous pourrons ainsi nous débarrasser du spectre des 35 heures avec une durée hebdomadaire moyenne qui passerait à 36 heures. Nous améliorerons notre compétitivité et notre productivité. Ainsi serons-nous transportés au septième ciel. Pardon! au septième nuage, à moins que ce soit dans le cloud!
NB En dehors de « sus aux mauvaus payeurs » et de quelques ajouts de photos, les News ci-dessous reproduisent celles qui ont été publiées sur SCMag de décembre pages 92-93. Et en dehors, bien entendu, de cette introduction « icono(ël)claste« . 🙂
43% L’internet des objets, c’est quoi ?
Vous aurez du mal à le croire, mais 43% des managers des opérations ne voient encore que encore confusément ce qu’est l’Internet des Objets (IdO). De fait, selon une étude de LNS Research ou bien ces 43% ne savent rien sur l’IDO, ou bien ils ne le comprennent pas du tout! Qui plus est, seulement 10% d’entre eux ont commencé à investir dans l’IdO et, sur ces 10%, seulement 6% parce qu’ils y trouvent une création de valeur pour leur entreprise alors que les 4 autres % le font parce que leurs clients l’ont demandé !!!.
Et pourtant, selon Michael Burkett, Managing Vice President de Gartner, l’IdO va aider les chaînes logistiques industrielles à fournir des services plus efficaces et mieux ciblés à leurs clients, « via la capacité des objets physiques à communiquer leur état à un écosystème en réseau qui va lui-même formuler une réponse intelligente ». Ceci va aussi exercer une pression sur les bureaux d’études pour qu’ils réagissent plus vite à la demande de clients qui attendent des produits plus intelligents pour améliorer leur performance.
C’est en tout cas ce qu’ont compris les membres de l’Industrial Internet Consortium (qui réunit Cisco, General Electric, IBM, Intel and Toyota et, depuis peu, ABB, Tata et la Carnegie Mellon University). Ils veulent promouvoir les meilleures pratiques par une plus grande compréhension de l’Internet des Objets.
Et nous, où en sommes-nous ?
80% vs. 25% la visibilité ça paye dans les transports ?
Le 26 octobre 2014, au Supply Chain Event, lors de la conférence de Cap Gemini sur les données et leur utilisation, 4 critères commençant par V furent présentés : Volume, Variety, Velocity et Veracity. Et je me demandais pourquoi ne pas ajouter la Visibility et ce d’autant plus que, dans cette conférence, la visibilité bout-à-bout était classée deuxième dans les prévisions d’investissement dans les trois ans à venir.
Dans les transports cela ne fait pas de doute et c’est ce qu’une autre étude de EFT (Eye for Transport) faite auprès de 7500 chargeurs et transporteurs américains a confirmé. A la question « En combien de temps comptez-vous rentabiliser vos investissements dans la visibilité pour les transports ? » 80% de ceux qui avaient déjà investi répondaient « sous deux ans » contre seulement 25% de ceux qui ne l’avaient pas encore fait.
A une autre question sur les applications de la visibilité c’est la localisation des moyens de transport qui venait largement en tête avec plus de 80% des réponses contre près de 44% pour le contrôle de la température et la sécurité (prévention des vols). Venait ensuite le contrôle de l’hygrométrie, des moteurs, de la pression des pneus et de l’activité des routiers.
30,60, 120 Sus aux mauvais payeurs !
Le gouvernement envisage de passer une loi qui obligerait toutes les entreprises cotées en Bourse et les grandes qui ne le sont pas à déclarer chaque trimestre leur délai moyen de paiement et le pourcentage des paiements qui sont faits à 30, 60 et 120 jours. En plus, elles devront publier sur leur site les modalités de e-facturation, les conditions de paiement, les changements aux périodes standards de paiement et les mécanismes de résolution de problèmes en cas de conflit. Faute de le faire, ces grandes entreprises seraient soumises à des amendes dont le montant reste à fixer.
Ceci permettrait aux fournisseurs de négocier des contrats acceptables, de challenger des conditions inacceptables et de mieux gérer leur trésorerie. Cette loi devrait aussi exercer une pression sur les entreprises mauvais payeurs en les montrant du doigt et les inciter à mieux se comporter.
Ainsi les PME et encore plus les TPE pourront savoir à quelle sauce ils ne devraient plus être mangés
OOPS ! Ai-je oublié de dire que pour cela il faudra qu’elles commercent avec les Britanniques car c’est en Grande Bretagne que cette loi devrait être promulguée au début de l’année prochaine ! (Photo de Matthew Hancock, ministre de l’industrie britannique).
-30° Des robots qui vous emballeront … tout en gardant leur sang-froid
Avec 1400 exposants et 50 000 visiteurs, le Salon Pack Expo à Chicago nous a offert de nombreuses surprises.
Chez FANUC un robot palettiseur peut prendre en charge des cartons pesant jusqu’à 315 kg et les mettre sur des palettes deux ou trois à la fois à un taux de 1200 cycles. Mais, plus remarquable, il est capable de gérer des anomalies. Ainsi face à une palette dont les cartons ont été déplacés (par exemple suite à un choc), il sera capable de s’en apercevoir, de sortir les cartons impactés et de refaire une palette impeccable.
Baxter proposa un robot collaboratif conçu pour travailler avec les hommes. Avec ses 5 caméras, son système de positionnement et ses senseurs, il saura protéger son environnement humain. Pas besoin de programmation pour lui dire quoi faire, car c’est l’opérateur qui le prend, littéralement, par la main pour lui apprendre son métier. Très simple d’utilisation et bon marché (moins de 25 000 USD), il veut remplacer des robots plus complexes et 10 à 15 fois plus chers. En moins de 18 mois, plus de 500 ont déjà été installés dans une centaine d’entreprises, dont 30% dans des opérations d’emballage.
Un robot qui n’a pas froid aux yeux c’est celui que propose Couka Robotics pour le marché des boissons et produits surgelés. Il est capable de porter des charges de 120 à 240 kg (selon le modèle) à une température de -30° centigrades sans nécessiter des couvertures chauffantes ou d’autres systèmes équivalents très énergivores. Le problème ayant été traité à la source on devrait aussi attendre une meilleure fiabilité de l’équipement.
Un travail en binôme chez Yaskawa Motoman. C’est ainsi que dans des opérations de transbordement (cross docking) le premier robot va décharger des cartons que le second va reprendre pour les rediriger vers la sortie. Bien appréciable quand les délais de péremption sont courts.
Enfin Schneider Packaging Equipment non seulement propose des robots plus compacts, plus robustes et à plus longue portée, mais il met en aussi avant l’impression 3 D pour produire rapidement les systèmes de fixation et accessoires spécifiques à une nouvelle opération. Vite faits et même moins chers !
Des robots sont plus souples et plus adaptables pour le monde imparfait dans lequel nous vivons.
550 Quand Levy Strauss (LS&Co) s’attaque à l’usure …
… non pas de ses jeans car c’est plutôt dans ses gênes de bien les user (stone-washed) avant de les mettre en vente, mais à celle que subissent ses 550 fournisseurs. Essentiellement asiatiques, ceux-ci doivent financer leurs fonds de roulement à des taux qui seraient considérés comme usuriers chez nous. Mais ce financement à bas coût ne se fera pas sans contrepartie : les fournisseurs doivent respecter les conditions d’engagement (TOE) de LS&Co., lesquelles mesurent la performance en termes de travail, d’hygiène de sécurité et d’environnement. Pour plus de transparence, c’est L’IFC, (International Finance Corporation) membre du Groupe de la Banque mondiale qui gérera l’ensemble de l’opération.
Peut-être ainsi éviterons-nous les catastrophes industrielles telles celles qui endeuillèrent le Bangladesh les années passées. Alors que, contrairement aux Européens, tant de distributeurs Américains avaient prétexté les risques de poursuite pour ne rien faire en direction de leurs sous-traitants asiatiques, l’approche de Levi Strauss montre qu’il y a toujours une réponse intelligente pour les hommes de bonne volonté .
En somme, un beau cadeau de Noël !
43 Les femmes d’abord? Un cad’homme pour Noël? L’a-t-elle bien emballé ?
C’est une question, la première, qui se posera de plus en plus souvent car les femmes prennent plus que (leur) pied dans un monde encore dominé par les hommes. C’est celui du packaging ou de «la science de l’emballage », le terme « emballage » pouvant paraître un peu réducteur. En effet, de la conception des emballages (primaire et secondaire) à la disposition des cartons sur une palette, nous couvrons un domaine beaucoup plus large que celui dans lequel nous nous embarquerons avec plus ou moins de bonheur pour les cadeaux de Noël.
- Est-ce parce que malgré la récession, la sous-traitance de l’emballage a plus que doublé depuis 2008 en s’offrant des marges plus que confortables (de 26 à 31% aux USA)?
- Est-ce parce que l’emballage ça conserve avec une ancienneté moyenne de 10 ans dans le métier, toujours aux USA ?
- Est-ce parce que le mode de facturation au volume pour les transports terrestres (voir supplychainmagazine N°86 de juillet/août 2014) va impliquer la reconception de nombreux emballages ?
Toujours est-il que, pour la première année, la Michigan State University’s School of Packaging a accueilli 43 femmes, autant que d’hommes !!! à la rentrée 2014. L’égalité parfaite et probablement provisoire car comment imaginer qu’une fois de plus une citadelle masculine ne va pas devoir capituler devant la gent féminine.
« Ce n’est que justice, me dit mon épouse, car qui est plus douée (sic) pour faire les paquets cadeaux ».