L’Allemagne première puissance maritime ?
Oui, mais pas à Hambourg comme on pourrait l’imaginer. Plus probablement à Francfort dans les profondes ( ?) poches des banques et des fonds d’investissement allemands qui détiennent 29% de la flotte mondiale des porte-conteneurs.
Depuis déjà deux ans et demi et à plusieurs reprises (N°84, 94, 100, 101, 105), SCMag tirait la sonnette d’alarme qu’apparemment personne ne voulait entendre. Les compagnies n’arrêtaient pas de commander des porte-conteneurs de plus en plus gros, alors que les taux de fret s’effondraient. Afin d’optimiser leur taux d’occupation elles faisaient, défaisaient et refaisaient des alliances. Jusqu’à ce qu’un maillon faible, le Sud-Coréen Hanjin, soit abandonné par ses banques et laisse ses bateaux à l’abandon en pleine mer, ou en attente devant les ports, ou même saisis par des créditeurs inquiets. Sans parler des chargeurs qui essaient de tracer leurs conteneurs par satellite afin de rassurer leurs clients.
Résultat de ce débâcle d’Hanjin, les fonds d’investissement allemands spécialisés ne savent plus à quel saint se vouer. Eux qui espéraient doubler leur valeur en 20 ans, l’ont vue chuter de 95% en moins de 3 ans. Obligés de vendre leurs navires à des prix cassés sur un marché surcapacitaire, ils risquent de se retrouver tous dans le triangle des Bermudes.
Avec une Deutsche Bank fustigée par Sigmar GABRIEL le ministre allemand de l’économie, ce n’est plus un avis de tempête mais d’ouragan pour les banquiers allemands.
Dernières nouvelles : L’Allemagne détient aussi le record pour le plus jeune porte-conteneurs mis à la casse. Dix ans, c’est l’âge du Viktoria Wulff, de la classe Panama d’une capacité de 4546 EVP propriété de la société allemande Erste RHW Schiffahrt.
Inquiétant ? Non car nous savons que l’Allemagne aura fait sienne la devise chère à Anne HIDALGO « Fluctuat nec mergitur ».