Logistique, Transport, Distribution : une nouvelle certification professionnelle
Elle fut pré-annoncée le 10 mai à Paris par Abe ESKHENAZI, CEO de l’APICS, lors du colloque sur la logistique humanitaire (supplychainmagazine.fr/NL/2016/2271/) . Elle sera officiellement lancée le premier juillet et les premiers examens pourront être passés à partir du 1er octobre 2016.
APICS C’est quoi?
Déjà la première association professionnelle américaine avant qu’elle reprenne le Supply Chain Council (et le modèle SCOR) (à suivre)
Et qui plus est, elle sera lancée à l’échelle mondiale par l’APICS , l’association américaine en management des opérations et de la supply chain. Cette certification CLTD : Certification in Logistics, Transport and Distribution validera les connaissances et compétences des professionnels dans le monde entier sur 8 domaines : Logistics and Supply Chain Overview (8%) , Capacirty Planning and Demand Management (8%) , Order Management (10%), Inventory and Warehouse Managgement (17%), Transportation (22%), Global Logistics Considerations (17%), Logistics Network Design (10%), Reverse Logistics and Sustainability (8%). Notons en passant que 17% des questions porteront sur les échanges internationaux en logistique couvrant les infrastructures, les réglementations, les formalités douanières, les transactions financières ainsi que les changes et les taxes. Ainsi cette certification se veut réellement être reconnue au niveau international alors que les certifications professionnelles CPIM – Certified in Production and Inventory Management – et à un mondre degré CSCP – Certified Supply Chain Professional ne pouvaient cacher leur origine américaine. Un programme alléchant qui sera décrit sur 30 pages dans un Exam Content Manual et disponible dès le premier juillet.
CLTD : une pierre qui manquait à l’édifice
La certification CPIM couvrait – et couvre toujours – le management des opération industrielles et un peu de la logistique associée. Nous pouvions espérer que la Certification en Supply Chain allait en couvrir tous les aspects. Mais ses concepteurs s’adressant plutôt à des managers avaient laissé de côté toutes ces activités qui dans le transport, le magasinage et la distribution ne paraissaient pas stratégiques et nous l’avions regretté à l’époque (le transport maritime n’était même pas cité !). En dix ans, les cartes ont été rebattues et les FEDEX, UPS et autres DHL doivent se remettre en cause face à tous les nouveaux acteurs du transport et de la distribution tels Amazon. La logistique du dernier kilomètre, la multiplication des entrepôts, les alliances maritimes, les livraisons le jour même , la logistique des retours prennent une place de plus en plus importante er pas seulement chez les professionnels.
C’est pourquoi, si cette certification s’adresse aussi aux directeurs de Supply Chain qui veulent en comprendre les multiples rouages pour mieux les intégrer , elle s’adresse aussi aux nombreux professionnels qui doivent en permanence se remettre en cause et actualiser leurs connaissances.
CLTD une certification par des professionnels de la certification
Dans un récent article sur idelog.fr je détaillais les multiples erreurs commises à l’occasion du nouvel examen du code de la route en France. Pour moi c’était facile puisque nous y trouvions le contre exemple de ce que doit être un processus de certification.
Il ya bientôt deux ans, en reprenant ASTL en faillite l’APICS trouva dans son escarcelle des certifications en transport et logistique d’un niveau de qualité tel que leur suppression et substition fut immédiatement décidée. Avec le démarrage officiel des examens de certification le 2 janvier 2017, c’est au total deux ans et demi qu’il aura fallu à de nombreux bénévoles, une vingtaine de Supply Chain Managers du monde entier pour :
- Définir le contenu et créer l’Exam Content Manual
- Spécifier les nouveaux termes et leur définition,
- Valider les documents qui servent de référence aux QCM
- Créer les QCM
Parallèlement à ces actions une offre de formation multi-support sera progessivement mise en place d’ici la fin d e l’année.
Début octobre, 200 candidats volontaires passeront les tests avant entre septembre et décembre 2016, période pendant laquelle les QCM seront étudiées une à une. Passeront à la trappe, les QCM mal posées, ou nettement trop difficles ou trop faciles. Et c’est à la suite de ce contrôe que trois mois plus tard soit le 2 janvier 2017 que ces volontaires recevront leur score ainsi que le « Pass/Fail » et le diagnostic pour chacune des 8 sections.
C’est aussi la date à laquelle tous les candidats pourront passer les tests et obtenir leurs résultats immédiatement dans le centres de test présents dans tous les grands pays.
CLTD : A qui ça s’adresse ?
Comme nous le voyons ci-contre
CLTD : des préalables ?
Il y a 30 ans, lorsque nous passions les premiers tests de CPIM il n’y avaitas de préalable à l’inscription. Ou plutôt il y en avait un pour nous francophones : la maîtrise de l’anglais et j’étais assez souvent conduit à expliquer quelqques difficultés de l’anglais qui était en fait américain. Des « z » qui remplaçaient des «s », un « labour » qui perdait son « u », un « eventual » qui était loin d’être « éventuel » et des pouces à presque 2,5 cm. Plus tard nous apprîmes que notre diplôme n’était pas pour la vie et qu’il fallait mettre à jour ses connaissances régulièrment pour le conserver. Sauf si l’on avait plus de 60 ans. Ouf j’y avais coupé et suis CPIM à vie.
Avec CSCP de vrai préalables furent décidés :
- Avoir 3 ans d’expérience en supply chain ou
- Le niveau Licence ou équivalent ou
- Avoir obtenu l’une des certifications CPIM, CFPIM, CIRM, de l’APICS ou C.P.M., CSM, CPSM de l’institute for Supply Management.
En ajoutant CSCP et SCOR-P , ce sont les mêmes préalables, pas contraignants à vrai dire, qui sont appliqués à CLTD. Quant à l’anglais c’est de moins en moins un challenge sauf, peut-être, ceux de ma génération J
CLTD : les prochaines étapes
Elles sont rappelées dans le tableau ci-contre :
Dès le 1er juillet (ou plutôt le 5 juillet, fête nationale oblige) le « système d’apprentissage » sera disponible et permetta aux volontaires se former seuls ou en groupe d’étude. Car les formateurs devront attendre le 1er novembre pour qu’ils puissent disposer de leur propre kit et le 2 janvier popur pouvoir eux-mêmes passer l’examen.
Nous pouvons en passant noter que le professionnalisme va jusqu’à interdire aux formateurs de passer les tests pendant la période de validation des QCM. Une éthique exemplaire.
Pour nous français, dont Abe put nous dire que nous étions le « premier » pays d’Europe, nous pouvons aussi être les pionniers en passant l’examen pilote entre octobre et novembre. Et qui plus est en bénéficiant de tarifs réduits pour la doc et l’exam !
CTLD : l’examen de certification
De l’aveu même d’un responsable de Master en Management des Operations d’une grande University, les industriels américains donnaient plus de valeur à la certification CPIM de l’APICS qu’à son propre Master. Et bien souvent en France, le diplôme de CPIM ou de CSCP est un critère déterminant dans une « short list ». C’est pourquoi l’APICS permet à chacun de s’assurer de l’existence et de la maintenance de ces certifications. Il suffit de taper le nom de l’intéressé sur le moteur de recherche de apics.org.
Il en résulte que l’organisation des examens et la délivrance du diplôme ne peuvent être sujettes à la moindre contestation. Pour CLTD ce ne sont pas moins de 150 questions à choix multiple (QCM)auxquelles il faut répondre en 3 heures et demi. Mais le candidat ne sera testé que sur 130 QCM. Les 20 autres sont soit des questions nouvelles qu’il faut valider soit des questions sur lesquelles il reste des doutes. Lorsqu’il s’agit d’une nouvelle certification, il a été calculé qu’il suffit de 200 examens passés par des candidats représentatifs (donc pas des formateurs) pour que statistiquement le processus de certification soit validé. D’où cette période de 3 mois estimée suffisante pour recueillr au moins ces 200 résultats, valider le processus de certification et ouvrir l’examen de certification à tous les candidats, formateurs compris. Les résultats peuivent être alors communiqués sur le champ.
Les examens sont passés sur ordinateur dans des centres spécialisés.
Convaincus ? Maintenant regardez comment a été organisé l’examen du code de la route en France et comment il fut bricolé pour remonter le taux de réussite. Une honte !
A suivre CLTD : ça coûte ?