16ème des “Countries top in Logistics“ : quand le gouvernement s’em…mêle
“La France fait partie des pays du monde les plus performants pour sa logistique. C’est un facteur déterminant de notre compétitivité, qui représente 10 % du PIB national, 200 milliards d’euros de chiffres d’affaires, et 1,8 millions d’emplois. Notre pays est notamment reconnu pour la qualité de sa main d’œuvre, de son maillage d’infrastructures et d’équipements, ou encore la disponibilité de ses terrains. Mais cette position n’est jamais acquise et la France doit encore progresser pour devenir un leader mondial. Classée seulement au 13ème rang mondial de la logistique (indice Banque mondiale), loin derrière ses voisins les plus proches, la sous-performance logistique de la France coûterait chaque année entre 20 et 60 milliards d’euros à notre économie” (Royal, Macron, and Vidalies 2016, 2).*
Cette citation en tête du long rapport (76 pages) de la Banque Mondiale sur la performance logistique des 160 pays qui ont fait l’objet de son étude devrait nous remplir de fierté. Pensez-donc : deux Ministres et un Secrétaire d’état se sont réunis pour concocter ce texte et nous faire croire non seulement que tout va bien mais que tout ira mieux dans le meilleur des mondes.
Hélas, hélas, trois fois hélas, si ces hauts dignitaires lisaient ce rapport en 2016 – ce dont je doute – ils verraient qu’entre 2014 et 2016 nous sommes passés de la 13ème à la 16ème place.
Certes, nous sommes habitués à voir la France régresser depuis 2012 dans les classements internationaux et par exemple, la retrouver 19ème pour la résilience de sa Supply Chain. Mais sur quelles bases la Banque Mondiale s’est-elle appuyée pour sortir ce Logistics Performance index (LPI) ?
Pour mesurer ce LPI Logistics Performance index (LPI) 6 critères ont été pris en compte et aucun d’eux ne nous positionne mieux qu’à la 13ème place:
1 – l’efficience des douanes et du passage de la frontière (17ème)
2 – La qualité de l’infrastructure du commerce et du transport (15ème)
3 – la facilité à organiser des livraisons concurrentielles (20ème)
4 – la compétence et la qualité des services logistiques (19ème)
5 – la capacité à localiser et à suivre les expéditions (15ème)
6 – la capacité à respecter les délais de livraison (13ème)
* Pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore, Alain VIDALIES est Secrétaire d’État chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche auprès de Ségolène ROYAL, ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, chargée des Relations internationales sur le climat. Un Secrétariat fourretout dans un Ministère fourretout.
Et pourtant, donnons quelques chiffres pour mieux mesurer l’importance de la logistique :
Education nationale : 6% du PIB, 1 052 000 salariés dont 770 000 enseignants
Agriculture : 3% du PIB 700 000 exploitants
Logistique : 10% du PIB 1 800 000 emplois
Après ces belles déclarations de nos ministres, à quand un Ministère de la Logistique ?