News d’ici et d’ailleurs pour novembre 2015

By | 11 novembre 2015

 

 Vous pouvez lire un extrait de ces Brèves dans la revue de Supply Chain Magazine du mois de novembre. Toutefois l’apparition d’un semi de Norbert Dentressangle dans une Brève intitulée « la fin du parcours à sens unique » ne veut en aucun cas faire croire qu’avec XPO ils ne vont pas dans la même direction. J’espère qu’avec l’arrivée de Conway (j’avais beaucoup apprécié les qualités et le sens de l’éthique de son CEO lors d’une conférence de l’APICS à Orlando) ce Groupe conservera les mêmes valeurs de ces deux entités.

 

58% Cher e-commerce ?

cher e-commerceAlors que 68% des paniers sont abandonnés sur internet (un chiffre d’affaire potentiel de 4 000 milliards de dollars selon le Baymard Institute) 58% des paniers le sont lorsque le client découvre le vrai coût de sa transaction c’est-à-dire lorsque le commerçant dévoile le coût du transport qu’il faudra ajouter à la commande. Il est vrai qu’il fallut toute la force de persuasion d’Harlem, mon boxer, pour que je lui achète pour 14 euros de friandise (le minimum de commande) et que je paye 2€99 de frais d’envoi pour obtenir le cadeau d’une valeur de 2,41 euros, cadeau qu’en outre je devais utiliser avant le 30 septembre 2015. Le comble c’est que lorsqu’auparavant j’avais passé la vraie commande (près de 200 euros) chez « ZooMehr », cet e-commerçant ne m’avait pas informé qu’il fallait ajouter ma commande de petites gâteries à celle de mes 56 kilos de croquettes! Devant mon obstination face à mon sentiment d’injustice, je reçus un bon de réduction de 3€ qui compensait largement (sic) les 2,99 euros de frais de transport des friandises canines! Finalement, l’obstination ça eut payé : un centime !

Et ceci, tandis que lorsque je vais chez «Le Roi Arthur» celui me demande à chaque fois si je veux utiliser ma réduction de 10% (prime de fidélité) pour mes achats du jour. Et si je veux rendre un produit, il m’est repris et remboursé dans les 10 minutes. Avec en plus le sourire de Mouss à l’accueil !

Si nous nous savons que, néanmoins, les commandes sur internet vont continuer à se développer, cette petite anecdote nous montre qu’elles peuvent toujours nous réserver beaucoup de surprises et que nous avons intérêt à tourner 7 fois notre index en l’air (j’ai dû louper une métaphore !) avant d’appuyer sur «commander».

PS Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le Roi Arthur n’a pas son siège en forêt de Brocéliande et ZooMehr cherche à rester au-dessus du panier.

 

49% Un retour gagnant ou un «reverse» perdant?

livreur GLSLorsqu’une cliente veut retourner un produit qu’elle a commandé sur internet, faut-il lui facturer les frais de retour ou les lui offrir ? Pour ceux qui facturent déjà les frais d’envoi la question ne se pose généralement pas. Et pourtant, selon la National Retail Federation un pourcentage croissant d’e-commerçants (49% aux USA) a décidé de prendre en charge le retour des produits qui ne conviennent plus.

Un retour gagnant ? Certainement car, face aux « locomotives » qui en font un argument de vente très fort , il est difficile de rester sur le marché en «pénalisant» un client qui s’est trompé, souvent de bonne foi et qui en toute probabilité ne reviendra pas. Ainsi, toujours aux USA, les retours de fin d’année 2014 ont été supérieurs de 15% à ceux de l’année précédente.

Une reverse logistique perdante ? Face à cette tendance de fond, le bilan n’est pas aussi rose. En effet, non seulement le nombre de retours augmente mais leur coût augmente. La nouvelle politique de tarification d’UPS et de Fedex va probablement s’étendre à l’ensemble des courriers express. (Voir poids dimensionnel dans le dictionnaire ou SC Mag N°76 : un kilo de plume ou un kilo de plomb). D’où la recherche de solutions avec des transports plus économiques.

PS Comme probablement plus de 30% de nos lecteurs sont des lectrices, j’ai décidé de féminiser cette Brève, non pas que je veuille stigmatiser le comportement irresponsable de certaines acheteuses lorsqu’elles constatent que leur tour de taille, qui était de 70 lors de la commande, était passé à 90 lors de la réception de la jupe qui avait pourtant un chic fou. Mais tout simplement, et je m’en félicite, parce qu’elles prennent de plus en plus de responsabilités dans nos chaînes logistiques.

En conservant, j’espère, le sens de l’humour.

83% Transportés d’aise ou de malaise ?

norbert dentresslangleC’est la question qu’ont pu se poser les dirigeants de XPO Logistics, les acquéreurs de ND, (Norbert pour le CEO américain, car apparemment Dentressangle est imprononçable), lorsqu’ils ont pris connaissance des résultats d’une enquête du Boston Consulting Group sur la Chaîne logistique dans les produits de grande consommation. A la question «Quels sont vos préoccupations et vos challenges dans les deux années à venir?» A 83%, les Supply Chain managers ont mis en tête le Transport loin devant la Reconception du réseau (71%) et la Prévision/planification (66%). Les autres challenges portaient sur l’intégration (41%) la complexité (34%) et la fragmentation des réseaux (28%).

Mais les transporteurs sont-ils contents d’être ainsi sous les feux de la rampe ? Pas aussi évident que cela, lorsque l’on apprend que c’est le coût du transport qui est mis en avant : + 11% en deux ans malgré la baisse du prix du gazole, c’est dur à avaler. Encore plus dur à avaler, ce sont les 96% des répondants qui n’ont pas pu faire respecter les délais de livraison demandés. Mais le pire ne réside-t’il pas dans le dernier chiffre ? Car 61% de ceux qui ne pouvaient s’engager sur la date demandée n’avaient pu respecter la date qu’ils avaient renégociée.

Encore beaucoup d’incompréhension entre les transporteurs et leurs donneurs d’ordre. Et probablement beaucoup d’efforts à faire pour améliorer la qualité de leurs engagements et, faute de pouvoir le faire, d’améliorer leur réactivité et leur adaptabilité.

99% Fin du parcours à sens unique ?

BNSFLe même jour, je viens de découvrir que la ligne de Los Angeles à Chicago (plus de 3500 km) était encore à sens unique sur une partie de son parcours mais que son doublement était complété à 99%. De quoi se réjouir ?  Certainement annonce fièrement la BNSF (Burlington Northern Santa Fe railway) dont le nom fleure bon le far-west ! Avec Warren Buffet aux manettes (figurativement bien sûr) la deuxième voie a progressé au rythme d’un mile par jour.

Il n’y a qu’un (tout) petit problème : dans les 12 kilomètres de voie restants, il y a trois ponts à construire et encore beaucoup d’eau à couler sous les ponts pour encore gagner 3 heures sur 64 et passer à 78 trains par jour au lieu de 62. Mais dès à présent, la BNSF estime pouvoir concurrencer sérieusement le transport routier. Et XPO Logistics qui gère entre autres les livraisons de Costco, estime qu’un tiers des livraisons qu’il assure par la route sera assuré par le rail. Selon Scott Malat, son Chief Strategy Officer, c’est pour l’ensemble de l’industrie des transports américains, un chiffre d’affaire de plus de 100 milliards de dollars qui quitterait la route pour le rail.

Si en outre BNSF annonce qu’il envoie déjà des véhicules aériens sans pilote (UAS : Unmanned Aerial Systems) au-dessus de ses voies ferrées, ce n’est pas pour offrir une troisième voie (sic) à ses clients mais tout simplement demander à ses drones de surveiller l’état des voies tout au long du trajet. A noter sur la photo l’empilage de deux conteneurs.

 

 48 000 et 18 pour une bonne conduite?

jeune truckerSelon l’ATA (American Trucking Association) la pénurie de routiers est passée de38 000 en 2014 à 48 000 en 2015. Un déficit de plus en plus lourd à supporter. Et, s’il n’y a pas d’inflexion de cette courbe, ce ne sont pas moins de 174 000 postes qui ne trouveront pas preneurs en 2024. Ceci est dû à la fois au vieillissement des chauffeurs, à la croissance de la demande de transport et aux nouvelles lois sur les Hours of Service qui tentent de réduire les causes d’accidents liés à la fatigue des chauffeurs.

Est-ce pour cela que la même ATA veut faire passer de 21à 18 ans l’âge mini pour conduire sur les autoroutes fédérales (inter-états) ? Sachant que 48 états – dont certains aussi grands que la France- les autorisent déjà à conduire les 18-wheelers à l’intérieur de leur frontière on peut imaginer que ce verrou sera levé à brève échéance. Verrons-nous aussi une réduction concomitante des accidents ? Beaucoup en doutent. Pas plus qu’ils ne croient que les soit disant «véhicules sans chauffeur» résoudront le problème de pénurie. (Peut-on imaginer un camion dont les freins ont lâchés dévaler une autoroute ?).

En France, la situation n’est pas plus brillante puisqu’en 2014, 12 % des postes n’ont pas été pourvus. Comme les routiers figurent à la sixième place des métiers les plus difficiles à recruter et au neuvième rang de ceux avec le plus fort volume des postes non occupés, comment améliorer leur situation face à une concurrence de plus en plus forte. La quadrature du cercle ?

 

100 JUMP : Quand WALMART renâcle devant l’obstacle

walmart made in americaSelon l’association de consommateurs américaine « Vérité dans la pub » (Truth in Advertising), plus de 100 produits qui, sur le site de Walmart, auraient été faussement labellisés « Made in USA». Non seulement sur son site, mais aussi sur les emballages, ce qui ne peut guère laisser de doute sur la volonté de tromper le consommateur.

La Federal Trade Commission (FTC), autrement plus puissante et surtout plus expéditive que notre Autorité de la concurrence n’aura abandonné ses poursuites qu’après que Walmart ait fait amende honorable, retiré ses bandeaux publicitaires et modifié les emballages de ses produits incriminés. Ceci afin de faire apparaître le vrai pourcentage de composants made in USA face à ceux qui sont importés.

Il y a deux ans, dans le cadre de son programme Jobs in US Manufacturing Portal (JUMP ça ne s’invente pas!) Walmart avait promis de consacrer 250 milliards de dollars sur 10 ans à l’achat de produits made in USA. Il semblerait donc que plutôt de vouloir sauter  l’obstacle, il ait décidé de le contourner ! De quoi horrifier les éleveurs du Kentucky pour qui pur-sang ne saurait mentir.

Pendant ce temps, la Californie faisait cavalier seul en déniant le sigle «made in America» à un produit dont seules 4 rondelles (moins de 0,1% de la valeur du produit) n’étaient et ne pouvaient être fabriquées aux USA ! Depuis le 25 septembre 2015, sous la pression des industriels, les vannes ont été ouvertes avec un seuil qui est passé de 100% à un 90%, alors que les autres Etats continuent à s’appuyer sur la règle du «entièrement ou virtuellement entièrement» (all or virtually all) made in America.

Toujours pas de chômage en vue pour les lawyers américains !

 

28 kg E-gaspi, éthique et TOC !

gaspillageLe E-gaspillage caractérise l’ensemble des équipements électriques ou électroniques qui n’ont plus d’utilité et dont le propriétaire veut se débarrasser. Cela va du lave-vaisselle aux équipements multimédias, aux consoles et, demain, aux vêtements connectés.

Le plus souvent on classe les pays e-gaspilleurs en fonction du nombre total de kilotonnes de gaspillage qu’ils ont occasionnés. Et tout le monde de citer les USA et la Chine avec respectivement leur 7072 et 6 033 kilotonnes. Mais ne serait-il pas plus juste de ramener ce gaspillage au poids par habitant ?

classement des pays e-gaspilleursC’est ce qu’a fait la United Nations University. Et les résultats sont plutôt décoiffants. Alors que l’on nous rebat les oreilles de la grande vertu des pays nordiques, il se trouve que les sept plus grands e-gaspilleurs nous viennent de l’Europe du Nord et de la Suisse. Il faut en effet arriver à la 8ème place pour trouver un pays du sud de l’Europe mais une fois de plus la France ne peut être fière de son classement puisqu’elle conduit le peloton des pays un peu moins gaspilleurs. Et la Chine ? Avec 4,4 kg (mais 21,4 pour Hong Kong) elle se placerait entre l’Egypte et à l’Equateur.  Assez curieusement ( ?) les Bahamas se placent en 20ème position, devant l’Espagne et l’Italie, probablement une conséquence de devoir gérer de trop nombreuses sociétés  très anonymes.

Encore une fois, ne devrions-nous pas balayer devant notre porte ?

PS : Et les pays les moins contributeurs ? C’est en Afrique Sub-saharienne que nous les trouvons et nous comprenons mieux le travail en profondeur de Jean-Louis BORLOO pour leur donner l’accès à l’énergie, un préalable aux EEE. Et nul doute qu’avec ces génies du recyclage, il se passera bien du temps avant que l’on pense à e-gaspiller.

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