News d’ici et d’ailleurs de juillet 2014

By | 16 juillet 2014

News d’ici et d’ailleurs pour le mois de juillet 2014

10 mètres Et un et deux et trois, tous groupés!

Les constructeurs allemands, peu préoccupés par les limitations de vitesse, développent des voitures qui pourraient se diriger toutes seules et effectuer des dépassements à grande vitesse sur les autoroutes.

Si certains doutent que cela se produise un jour, les américains plus pragmatiques proposent une solution qui permettra aux camions de rouler en convoi, à seulement 10 mètres les uns des autres. La société peloton Tech a développé une solution qui permettra à un chauffeur de se « synchroniser » avec celui du camion qui le précède. Ainsi conpelotonnecté, il n’interviendra plus que sur des changements de direction ou des dépassements.

Assez curieusement c’est le nom français « peloton » qui a été retenu, sa traduction « platoon » ayant probablement une consonance trop guerrière. Car c’est bien un peloton de camions – deux dans un premier temps – qui peuvent se synchroniser permettant ainsi  de diviser par deux l’occupation de la chaussée (rappelons la distance de sécurité de 50 mètres qu’ils doivent  actuellement respecter). Grâce à de nombreuses  caméras embarquées sur les deux véhicules le « suiveur » pourra également voir la route devant celui qui le précède. Meilleure visibilité, meilleure réactivité, et contrôle instantané des deux véhicules permettront une réduction importante des risques d’accident et notamment ceux dus aux endormissements ponctuels. Mais cet équipement apportera aussi des économies substantielles de carburant pour tout le peloton :  de l’ordre de 5% pour le chef de file grâce à la régulation de vitesse contrainte par le système et de 10% pour le suiveur qui bénéficiera en outre du phénomène d’aspiration.  Aux USA, cette économie serait de l’ordre de  100 000 USD par véhicule et par an. Si « Peloton » est actuellement limité à des camions de la même flotte, on peut déjà prévoir qu’à la suite d’accords bi ou multilatéraux les synchronisations se généraliseront.

Allons-nous vers un train de trucks ?

Question à 64 000 € : combien de temps faudrait-il à notre administration pour accepter le changement de la  réglementation des 50 mètres.  

 

24h + Et pendant ce temps …

Une autre nouvelle défrayait la chronique mondaine et routière. Début juin 2014, un bus limousine était violemment heurté sur une bretelle de l’échangeur du New Jersey (new Jersey Turnpike). Bilan : un mort et trois blessés.

crash walmartUn accident comme beaucoup d’autres si les accidentés n’étaient pas des artistes et leurs collaborateurs et si parmi eux il n’y avait pas Tracy MORGAN, un acteur bien connu aux USA.

Un accident comme beaucoup d’autres si le  chauffeur ne s’était pas endormi et n’avait pas reconnu qu’il avait conduit pendant plus de 24 heures sans prendre de repos.

Quant a Walmart, prêt à assumer les éventuelles conséquences financières, son porte-parole a indiqué que depuis 2010, il installait  une technologie de pointe dans ses camions et notamment des radars de proximité et des systèmes interactifs destinés à ralentir les véhicules lorsque le trafic devient trop dense. Apparemment ça ne suffisait pas.

Et pendant ce temps le Sénat américain se demandait s’il ne fallait pas revenir sur les nouvelles contraintes pesant sur les heures de service et redonner plus de liberté (de tuer ?) aux transporteurs.

 

 5000 vs. 166 Un kilo de plumes ou un kilo de plomb ?

Classique devinette que nous avait posée notre instituteur : « qu’est-ce qui est plus lourd, un kilo de plumes ou un kilo de plomb ? » et beaucoup d’entre nous tombaient (lourdement, bien sûr!) dans le piège. Mais la question pourrait être posée différemment : « qu’est-ce qui coûte le plus cher à transporter, un kilo de plumes ou un kilo de plomb ? »  Pour leur part, Fedex et UPS  ont répondu sans équivoque en généralisant au transport routier le concept de poids dimensionnel.

kilo de plumeExplication : hier j’ai reçu un carton de  42*21*61 cm soit 54 700 cm3 (ou 3337 cubic inches) dans  lequel  il y avait un emballage de présentation de 12*40*60 cm soit 28 800 cm3 (ou 1757 c.i.). Quant au produit de 55,5 * 33.6*5,2 cm soit 9700 cm3 (ou 592 c.i.) avec la notice et la télécommande, il occupait moins de 20% du suremballage. Alors, volume excessif ou non ? Avec la notion de poids dimensionnel nos transporteurs ont posé des règles bien claires : vous divisez par 5000 le volume en unités métriques et vous obtenez le poids dimensionnel en kilogrammes si vous utilisez des cm3, en tonnes si vous utilisez des dm3.

Dans mon exemple, le poids dimensionnel aurait été de 54700/5000 = 10,94 kg. Comme le poids réel dépassait les 14 kilos, mon fournisseur aurait dû payer une surcharge qu’il m’aurait fort probablement répercutée. Ou il aurait pu diviser par deux la largeur du carton?  Une incitation très forte à reconcevoir notre suremballage.

Question subsidiaire : Et en cubic inches ? Il vous faudrait  diviser par 166 pour trouver le nombre de « pounds avoir du poids » et par 14 pour trouver le nombre de stones. Mais ça risquerait de vous rester sur l’estomac ! Stoned !  

 

99.5% Manufacturing, le retour (ou presque!)

Est-ce la fin de la crise?

manuf USASi l’on s’en tient à l’indice US de la production de la Federal Reserve, les américains n’en sont pas loin puisqu’avec un indice de 99,5, ils retrouvent, à un demi-point près, l’indice de 2007, effaçant ainsi 6 ans de crise. En France, avec un indice proche de 100, mais pas la même base de référence, nous sommes hélas bien loin de celui de 2007 (118).  

 

44% le coût du gaspillage

unileverC’est en pourcentage le gaspillage qu’Unilever pourrait éviter dans sa supply chain  aux USA, s’il avait un réseau logistique “parfait”. Ceci selon  Matt Algar, Logistics Director chez Unilever lors d’une conference des utilisateurs de Llamasoft à Ann Harbor. Pour cela, il détermina les composants du coût (inefficience du réseau, variances opérationnelles etc.) qui expliquaient la différence entre le réseau théoriquement parfait et la réalité.

44% c’est énorme, mais deux questions se posent à nous :

  • Ces calculs sont faits sur la base du réseau existant et des solutions retenues pour le créer. Qu’en serait-il si, comme chez Dell, un changement de paradigme conduisait à une refonte complète du réseau d’Unilever.
  • Les calculs ont été faits sur la base des choix actuels en termes de réactivité, de niveau de stock et de service client. Qu’en serait-il des coûts si Unilever décidait d’améliorer ces KPI. Est-il plus judicieux de calculer les coûts (dépenses) ou d’évaluer les opportunités de gain (recettes) réalisables avec de meilleurs KPIs?

A bientôt une réponse d’Unilever à ces questions?

 

250 Mds La poule aux œufs d’or ?

la poule aux oeufs d'orIl était une fois un distributeur qui voulait proposer les prix les plus bas tous les jours. Après avoir fait une pression difficilement supportable par ses fournisseurs nationaux, il alla chercher des fournisseurs plus “intéressants” au-delà des mers, laissant progressivement dépérir ses fournisseurs locaux.

Et puis dans le temps, constatant qu’avec la crise ses clients sans travail ou avec des salaires trop faibles désertaient ses magasins, il se rappela le choix d’Henri Ford de payer suffisamment bien ses employés pour qu’ils puissent acheter les voitures qu’ils fabriquaient. L’année dernière, il s’engageait à acheter pour 250 milliards à des fournisseurs locaux sur les dix années à venir.

Cette année, il doit déchanter, car les fournisseurs locaux qui avaient dû licencier en masse se révèlent incapables non seulement de trouver les compétences nécessaires mais aussi les composants eux aussi transférés au-delà des mers. Bien entendu, ce n’est qu’un conte car nul n’oserait imaginer qu’un tel scénario puisse se produire. C’est pourquoi je n’ai pas indiqué d’unités monétaires : $, £ ou € à ces 250 milliards. Dans quel pays un distributeur irait-il tuer la poule aux œufs d’or?

Mais si ce conte avait un sens et si ça se passait aux Etats Unis, n’y aurait-il pas en France des opportunités aussi bien pour des fournisseurs, que pour des  professionnels expérimentés et une incitation à s’y inviter voire d’y créer des alliances ?

 

6 mois vs. 6 jours

Ton thé t’a-t-il ôté ta toux ? L’as-tu testé ? Pour Tata et Unilever, ce serait plutôt l’inverse qui pourrait se produire s’ils n’étaient pas aussi gros et si leur challenger Teabox n’était pas aussi petit pour les faire tousser, voire toussoter. Car plus qu’un changement de paradigme c’est une révolution que Kaushal Dugar, CEO de Teabox introduit dans le marketing et la supply chain de la distribution du thé.

ton théAvec des équipements datant de l’Empire Britannique, avec des processus manuels, avec des longues procédures d’appel et un réseau de distributeurs complexe, il fallait jusqu’à 6 mois pour que le thé arrive chez vous. D’où une détérioration de la qualité du thé et une perte partielle de son arôme. Kaushal Dugar, un ancien de KPMG Singapour, installa des centres d’approvisionnement à proximité des lieux de cueillette. Stocké dans des entrepôts à atmosphère contrôlée, le thé est ensuite traité, conditionné et livré à réception des commandes qui arrivent chez teabox.com. Avec des frais de livraison modiques, des quantités mini très faibles, une variété impressionnante et une personnalisation très forte, vous êtes vite tentés de le tester. Côté marketing, une initiative bluffante : demander à des œnologues de décrire leur perception du thé comme ils le feraient pour un Pommard.  Au lieu de termes ampoulés qui ne veulent pas dire grand-chose, nous aurions  un « thé avec un corps léger et une faible saveur boisée etc.» Peut-être de quoi tousser aussi pour les distributeurs locaux (60% plus chers) mais certainement de quoi se réjouir pour les amateurs de thé.

teaboxQuant à la deuxième question du titre : L’as-tu testé ? Nous savons déjà que le thé commandé le 30 juin a été remis à DHL le 1er juillet et que le délai de 3-5 jours aurait pu être respecté s’il n’y avait pas eu le sacro-saint week-end où toute la vie (administrative) s’arrête. Emballage dans un carton solide sans fioritures, pochons avec une étiquette toute simple, mais sachets refermables très bien conditionnés pour garder l’arôme du thé. Quant au goût, j’invite les œnologues en herbe (plutôt les théologues) à venir tester les 50 variétés de thé : Assam, Darjeeling, Sikkim, Nilgiri etc.  »

Pour en savoir plus :  http://dealbook.nytimes.com/2014/06/26/as-indias-teas-gain-fans-seeking-a-faster-way-to-get-it-to-them/?_php=true&_type=blogs&_r=0

 

 

30%  Réduction d’émission de CO2 aux USA : un enfumage de première ?

Est-ce le point de vue que de mauvaises (?) langues pourraient vouloir propager ?

co2Alors que l’EPA (The Environmental Protection Agency) a décrété que les centrales électriques américaines devraient réduire de 30% leur émission de CO², ces mêmes mauvaises langues font remarquer que c’est sur les  niveaux de 2005 que cette réduction doit être appliquée et que depuis la moitié du chemin a déjà été faite. En outre, rien n’indique que, compte tenu des intérêts en jeu et face aux multiples procès qui se préparent, les derniers 15% seront effectivement imposés.

Parlant d’enfumage, que faut-il penser du développement des centrales au charbon de nos voisins ?  Si face à la Chine, ils ne peuvent être champions du monde, ne seraient-ils pas champions d’Europe?

 1800 + Restons français et branchés

site idelogLorsqu’en début d’année 2014, Jean-Philippe GUILLAUME me fit part d’une demande récurrente de nombre de ses contacts de disposer d’un dictionnaire français de supply chain,  il savait que j’avais déjà traduit – ou conduit la traduction – de plusieurs éditions du célèbre dictionnaire de l’APICS. Il savait aussi que j’avais réalisé avec Raymond BITEAU un dictionnaire des termes de gestion industrielle parrainé par la Délégation générale à la Langue Française et tiré à 7000 exemplaires. De là vint  l’idée d’aller plus loin et de proposer un dictionnaire disponible en ligne et mis à jour en permanence.

A ce jour, ce sont près de 1800 termes qui sont accessibles en ligne sur www.idelog.fr. A chaque terme sont associés le genre, la définition du terme ou la signification de l’acronyme, les ou les synonymes et le ou les termes anglais correspondants. Des hyperliens peuvent vous conduire vers d’autres termes et définitions. Ce dictionnaire est appelé à se développer et devait dépasser les 2000 termes avant la fin de l’année 2014. Mais  comme disent les américains: « there is no free lunch ». Ce qui signifie qu’en échange de cet accès libre, il vous est demandé de contribuer à son évolution et, avec votre accord, de figurer sur le « Hall of Fame » (c’est quand même mieux que Tableau d’honneur) des contributeurs significatifs.

Bonne lecture et bonne écriture !

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