Du ROP au DDMRP

By | 23 juin 2014

DU ROP à DDMRP, la boucle est-elle bouclée ?

Lorsqu’en 1962 j’entrai au Bureau d’Organisation Générale (BOG) de la Radiotechnique – une filiale de Philips- je pris très vite conscience que malgré mon diplôme de l’ISEN et celui de l’IEFSI (Institut d’Economie et de Formation Sociale pour Ingénieurs devenu depuis le MBA de l’EDHEC) je n’avais pas appris grand-chose d’utile pour ma future activité. Dans ce vivier qu’était le BOG, je découvris l’analyse de la valeur, le PERT, la rentabilité des investissements et … la gestion des stocks. Système sur point de commande (ROP : Reorder Point) ou système périodique assaisonnés d’un stock de sécurité et voilà la solution pour gérer nos usines. Ajoutez à cela un cours de programmation en langage absolu suivi par une once de Fortran et deux de Cobol et voilà le profil idéal pour, à 28 ans, être chef du projet de la gestion de la production des 5 usines grand public. C’est tout au moins ce que pensèrent les 6 directeurs qui me lancèrent dans cette galère. (« et s’il se plante il sera assez jeune pour s’en remettre ! »)

Mais alors là, la cata ! Pas question d’utiliser le point de commande, ni même le stock de sécurité ! Car nos utilisateurs faisaient déjà à la main un calcul des besoins cumulatif et une gestion des variantes avec des nomenclatures matricielles que nous intégrâmes dans notre système. Et c’est ainsi que, dès 1971, les commandes sortaient directement de notre IBM 360-40.Et pour assurer la nécessaire qualité des nomenclatures, nous calculions la consommation des pièces dans l’atelier et ne les distribuions que la veille de leur rupture prévue, faisant le lien entre planification et exécution.Vingt ans plus tard, le système était encore opérationnel dans l’usine du Mans. Nous avions mis en place un MRP bien spécial avec un seul niveau de nomenclature et où le stock de sécurité s’était transformé en délai de sécurité, situation plus normale pour des approvisionnements!

Avec un jour de délai d’assemblage et un jour d’en-cours, l’arrivée du Juste-A-temps fut plutôt considérée comme un non-évènement et bien reçue. Et nous utilisâmes enfin le sigle MRP mais en lui donnant comme signification : Management des Ressources de Production qui recouvrait les actions d’amélioration continue qu’à partir des années 80, j’allais lancer dans les 20 usines Philips françaises et belges.

Même constat avec le Lean qui s’identifie souvent à cette approche d’amélioration continue et donc de suppression des gaspillages.

Mais alors quid de DDMRP : Demand Driven MRP? Cette nouvelle approche nous demande-t-elle de jeter le bébé avec l’eau du bain ?

Lorsque, 40 ans plus tard, j’y retrouve les nomenclatures matricielles à un ou deux niveaux, lorsque l’on m’y propose une gestion dynamique des délais qui nous manquait alors cruellement, lorsque l’on met en avant une gestion à la journée et une gestion également dynamique des stocks, DDMRP propose tout un ensemble de concepts qui me semblent aller dans le sens de l’histoire et répondre à des attentes insoupçonnées. C’est cette synthèse qui fait toute l’orginalité et tout l’intérêt de DDMRP. Félicitons-en les auteurs Carol Prak, CFPIM, CIRM, CSCP et Chad SMITH.

DDMRP, une révolution ? Non, plutôt une évolution riche de promesses.

NB: Pour retrouver tous les termes spécifiques à DDMRP et leur traduction en français il suffit de taper DDMRP dans le moteur de recherche.

Pour préparer la certification correspondante

 

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