NEWS d’ici et d’ailleurs pour les mois de juillet-août 2016

By | 30 juillet 2016

Merci à Cathy POLGE, DG et Rédactrice en chef de Supply CHAIN MAGAZINE d’accueillir mes Brèves – pas toujours très brèves – à prétention humoristique – alors que  ce n’est quelquefois que de l’humeur – dans sa Revue Supply Chain Magazine, la  référence francophone reconnue mondialement.

Merci aussi à ceux qui m’encouragent à poursuivre ce travail de recherche sur les tendances en management des opérations et de la Supply Chain. Je pense notamment à  R.B. cet éminent expert international dont les paroles m’ont fait chaud au cœur.

Ci-dessous, outre celles qui ont été publiées dans le SCMag de juillet-août 2016, voici les Brèves (*) qui n’y ont pas trouvé leur place.

3 Pour concevoir dans le bonheur il faut être 3 …

1.9 Mds € DEMATIKION  Fusion ou retour aux sources ?

3 Lorsque les Américains découvrent le monde

36 bits Mémoire imprimée vs. contrefaçon

$300 Un poids vraiment lourd!

container weighingEnviron 270 euros c’est ce que la compagnie maritime OOCL (un membre de l’Ocean Alliance) voudrait faire payer pour peser les conteneurs qu’elle va charger sur ses navires, en réponse à la nouvelle règlementation SOLAS applicable au 1er juillet (voir le dictionnaire IDELOG). Pendant ce temps l’opérateur de terminal DP World se propose de ne facturer que 220 euros pour le même service. Quant à elle, l’UASC (United Arab Shipping Company) veut augmenter son tarif de base de 75% si l’information de poids ne lui est pas transmise dans les délais. Pour ajouter à la confusion, OOCL veut ajouter des frais kilométriques si le conducteur doit modifier sa route pour faire peser le conteneur. Qui dit mieux ?

Qui doit payer ? Où le pesage doit-il être fait ? Devant une telle confusion, la date du 1er juillet ne serait plus qu’indicative et apparemment il n’y a pas encore de date ferme !

Qui a dit qu’en dehors de la France, il n’y avait pas de chaos ?

 

30% Un poids vraiment léger?

volvo truckAprès Nikola, c’est maintenant au tour de Volvo de présenter son super truck qui vous permettra de gagner 30% sur la consommation de gazole. Ceci résultera d’une amélioration de 40% de son aérodynamisme. Elle sera obtenue en  remplaçant des rétroviseurs par des caméras et en chaussant l’ensemble routier de nouveaux pneus qui réduiront la résistance au roulement. Enfin un gain de deux tonnes (des vraies, des métriques !) sur le poids du tracteur permettra d’augmenter d’autant la charge utile ou de réduire la consommation de gazole.

C’est ce que  VOLVO a pu vérifier sur des routes suédoises l’automne dernier. Mais en se dépêchant de préciser que ce camion ne sera pas commercialisé dans l’état  et que plusieurs améliorations ont déjà été apportées sur des modèles de série.

 Semblerait-il  que, même en Suède, on sache jouer du pipeau ?

 

(*) 3 Pour concevoir dans le bonheur il faut être 3 …

supply chain nertwork design… lorsqu’il s’agit de redéfinir son réseau logistique. C’est ce que Glenn Wegryn – un ex PG (Procter & Gamble) – a affirmé lors d’une réunion des utilisateurs de  LLamasoft à la Nouvelle Orléans.

Pour cela il s’est référé à sa capacité avec Mondelez (Milka, Cadbury, Lu, Tuc, etc.) à concevoir un réseau logistique mondial.

Les trois rôles qui doivent être remplis sont :

1 – le responsable du projet qui coordonne et «priorise» les activités du projet, communique avec le management etc.

2 – l’analyste/modélisateur, le quantificateur qui spécifie les questions auxquelles il faut répondre pour chaque sous-projet et en assure la modélisation et l’analyse,

3 – l’ingénieur des données (data engineer) qui développe les besoins en données pour chaque sous-projet et introduit les données des autres sources  dans l’outil de modélisation.

Glenn Wegryn estime que si deux rôles peuvent être remplis par une seule personne, il est rare que les trois puissent l’être. L’application de ces principes, devrait, entre autres, permettre à Mondelez d’économiser 1.5 Md de dollars sur ses coûts opérationnels.

Finalement, pour concevoir, il faut au moins être deux ! Ouf !

  

(*) 1.9 Mds € DEMATIKION  Fusion ou retour aux sources ?

DEMATICOn nous annonce un peu partout que l’allemand KION (Fenwick, Linde, Still …) a racheté l’américain Dematic pour 2,1 Mds de dollars. On oublie toutefois que Dematic s’appelait autrefois Siemens-Dematic et que l’on pourrait voir cette acquisition comme un retour aux sources d’une entreprise  allemande qui souffrait d’un manque de présence aux Etats-Unis.

Avec un Comité Exécutif très international (un seul allemand) et une présence mondiale, DEMATIC pourra rééquilibrer un KION plutôt européen. Qui plus est, alors que KION est plus connu pour son matériel – notamment ses chariots élévateurs – DEMATIC propose de concevoir, fabriquer et mettre en service des systèmes logistiques automatisés.

Avec plus de 300 000 employés et 7,6 Mds de dollars de CA,  KION Group veut être le leader mondial de l’Intralogistique 4.0. Et l’importance de l’arrivée de DEMATIC peut se mesurer par la nomination de son propre CEO comme Président du Groupe KION.

Ingénieur, Economiste, Ulf Henriksson, ce Suédois,  qui avait remis en selle Invensys, a beaucoup d’atouts pour en réussir la mondialisation.

 

(*) 3 Lorsque les Américains découvrent le monde

transport multimodal worldAlors que pour le reste du monde la chaîne logistique est devenue mondiale, il semble encore nécessaire de dire aux Américains qu’il y a une vie en dehors des Etats-Unis et de leur rappeler que « 50% des entreprises font des affaires dans plus de 50 pays et 30% dans plus de 100 pays ».

Comme si tout se passait bien sur le marché domestique (sic), ils doivent maintenant faire face à cinq nouveaux challenges liés à de nouvelles complexités :

– manque de visibilité des livraisons sur la chaîne logistique intégrale,

– manque de cohérence et de collaboration en temps réel avec les fournisseurs internationaux,

– imprévisibilité des délais des livraisons internationaux,

– excès de stock de  matières premières et de produits finis dans tous les nœuds de la chaîne,

– focalisation «silotique» sur les performances individuelles plutôt que sur les performances «corporate».

Nous pouvons sourire devant ces «découvertes» et comprendre pourquoi certaines entreprises américaines (et Donald Trump !) ont encore du mal à devenir «global».

Mais nous serons d’accord sur les recommandations qui suivent :

  • Disposer d’un accès en temps réel à tous les mouvements de la chaîne logistique,
  • Etre proactif dans son  management mondial,
  • Maximiser les performances.

 Devrons-nous dire : US go (out of) home !

 

(*) 36 bits Mémoire imprimée vs. contrefaçon

principe et exemple mémoire impriméeC’est à l’échelle planétaire que se déroule la lutte contre la contrefaçon et si nos entreprises de luxe sont particulièrement sensibilisées, il est bien d’autres domaines, notamment celui des biens de grande consommation, où la lutte contre la contrefaçon est plus difficile et comparativement plus coûteuse à mettre en œuvre.

Si les codes-barres ne constituent pas une réponse satisfaisante, les étiquettes RFID peuvent se révéler trop coûteuses pour des produits à faible marge et c’est ici que la mémoire imprimée de Xerox veut apporter une réponse satisfaisante. Cette mémoire réinscriptible comporte 36 bits et offre près de 69 milliards de combinaisons (68 719 476 736 pour être précis). Ceci permet donc d’identifier chaque produit individuellement et, s’agissant d’une impression, de le marquer avant, pendant ou après sa fabrication.

Contrairement au RFID, entièrement passive, elle ne peut être lue à distance et nécessite une lecture par contact. Mais, réinscriptible, elle permet d’enregistrer d’autres informations. Associée à un QR code pendant la même phase d’impression, elle devient un outil incomparable de lutte contre la contrefaçon ou contre toute tentative d’ouverture ou de détérioration du paquet (pharmacie, tabac, etc.) .

Mémoire imprimée sur couche mince, une alternative à envisager ?

 

300 Mds € L’Amérique, l’Amérique, je veux l’avoir et je l’aurai

worldcurrencyAlors que s’est conclue l’acquisition de l’américain DEMATIC par l’allemand KION, nous assistons à une envolée des investissements étrangers aux USA. Une augmentation de près de 120% sur l’année passée et une multiplication par 7 depuis 2003. Et ces investissements proviennent pour une grande part de la zone européenne. Qui plus est, c’est dans l’industrie que 70% de ces investissements ont été réalisés.

Quelles sont  donc les raisons de cette appétence pour un secteur si souvent décrié. Elles sont nombreuses :

–          Une croissance régulière alors qu’elle est nulle ou très faible dans beaucoup d’autres pays

–          Un très faible coût de l’énergie,

–          Une main d’œuvre qualifiée,

–          Des coûts salariaux maintenus à un niveau raisonnable,

–          Des universités au top niveau,

–          Un environnement réglementaire stable et prévisible.

Ajoutez à cela une méfiance croissante vis-à-vis de la Chine et vous comprendrez  que, dans la même période, celle-ci n’ait pas réussi à attirer 150 Mds € d’investissements.

Déjà, dans l’industrie,  un opérateur américain sur sept travaille pour une entreprise étrangère. Qu’en pense Donald Trump ?

  

1.2 Million  Robot parleurs ?

call center MarocAutrefois localisés dans l’entreprise même, les centres d’appel se sont progressivement délocalisés dans des pays à faible coût au point d’en devenir la première source de revenus.. C’est ainsi que les Philippines ont engrangé 21 Md de dollars avec leurs 1 200 000 opérateurs des nombreux centres d’appel qui y furent délocalisés.

Et pourtant ces centres d’appel sont loin d’avoir une image positive et les clients estiment que le degré de service se détériore. La solution viendra-t’elle de l’automatisation ?

Selon le Wall Street Journal du 21 juin, grâce aux progrès de l’intelligence artificielle et de l’automatisation, nombre d’opérateurs  pourraient être remplacés par des robots dans les cinq ans à venir. Mais quand on sait déjà le nombre de fois qu’il faut cliquer sur zéro ou un autre chiffre pour entrer en contact avec un humain on peut se demander combien de fois il faudra le faire en présence d’un robot qui voudra à tout prix résoudre votre problème.

Et encore c’est en anglais, mais qu’en sera-t-il pour le(s) français beaucoup moins facile(s) à convertir ?

 

1 Inventaire express chez Walmart

UAV chez WalMartPasser de trente à un jour pour faire un inventaire physique complet, c’est cet exploit que Walmart  a voulu présenter à la presse dans son centre de distribution de Bentonville (AR).

Sur plus de 100 000 m², il fallait un mois aux magasiniers, harnachés et sécurisés pour atteindre les plus hauts niveaux, parcourir toutes les alvéoles et scanner les codes-barres en RFID.

Ils sont remplacés par des drones équipés d’une caméra capable de prendre 30 images par seconde. Ces images sont transmises  à un système analytique capable de déterminer le contenu de chaque alvéole, sa nature et sa quantité. L’idée n’est pas nouvelle et des applications similaires sont mises en œuvre en France mais Walmart veut s’affranchir du RFID. Et elle prétend que cette solution pourrait être déployée sous 6 à 9 mois.

Mais elle ne s’est pas arrêtée à cette annonce et a présenté six machines d’étiquetage automatique de cartons. Cette solution permettait d’être 7 fois plus performante qu’un opérateur.

Toujours avec ce même objectif d’amélioration de la productivité, Elizabeth Fretheim, « Wal-Mart’s senior director » de la soutenabilité en logistique annonce le remplacement de ses chariots électriques par des chariots alimentés à l’hydrogène. Leur remplissage ne demanderait que 3 minutes  contre un minimum de 12 minutes et encore à condition que le cariste soit le premier sur la file d’attente devant les postes de charge. Source : North West Arkansas, Democrat Gazette du 2 juillet 2016.

Face aux systèmes propriétaires développés par Amazon ou Walmart, les solutions développées par des entreprises telles que HARDIS (drones d’inventaire) ou SCALOG (préparateurs de commandes) feront-elle le poids ? Et la réponse n’appartient-elle pas AUSSI  aux distributeurs ?

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