Le passif d’Amazon

By | 9 avril 2017

Le passif d’Amazon

En 2016, le CA d’Amazon rattrapait le PNB de la Nouvelle Zélande et il n’est pas exclu qu’il dépasse celui du Maroc en 2018. Tout ceci à coup d’innovations et de développements que nous avons listés dans le précédent numéro de SCM. Et depuis d’autres annonces nous confirment sa prééminence mais ceci à quel prix? Et au détriment de qui? Pays, concurrents, clients, communautés, employés, éthique, environnement, sécurité … . Et avec quelles méthodes ? dumping, discrimination, évasion fiscale, tromperie, chantage, refus de vente … Voici quelques éléments qui vous permettront de répondre à ces questions.

En 1995, pour ne pas payer de taxe sur les ventes, Jeff BEZOS quitte la Californie et s’installe à Seattle.  Première action anti-concurrentielle, bénéficiant de cet avantage, il vend des livres à perte contre Barnes and Noble, Borders, Walmart, Costco, etc. Fin 2015, sur money.cnn.com, vous pouvez lire « B&N has been destroyed by Amazon ».

En 2003, pour ne pas payer des taxes dues aux US et en Europe, Amazon transfère ses activités au Luxembourg, avec la complicité de Jean-Claude JUNCKER. 20 ans plus tard, Amazon ne paye toujours pas de taxes sur les ventes, dans 16 Etats. En 2015, rien que sur deux ans, l’IRS (Internal Revenue Service)  lui réclame un milliard et demi de dollars.

En 2007, Amazon lance le livre électronique sur Kindle et vend à perte jusqu’à s’approprier 90% du marché américain.

En 2009, voulant prendre pied sur le commerce très rentable de la chaussure, Amazon veut racheter Zappos réputé pour son service. Devant son refus, Amazon crée Endless (sic) qui, dans une guerre sans merci, pratique un dumping effréné et perd $150 millions jusqu’à ce que Zappos mette le genou à terre et accepte de se vendre aux conditions d’Amazon.

En 2012, en rachetant Kiva et ses robots de distribution, Jeff BEZOS lui interdit de commercer avec ses précédents clients dont certains n’étaient même pas des concurrents.

En 2013, un intérimaire meurt écrasé dans un entrepôt d’Amazon qui, se protégeant derrière ses avocats et des couches de sous-traitants, réussit à échapper à toutes les condamnations de l’OSHA (l’Agence de Santé US) pour pratiques dangereuses.

Ce ne sont que quelques exemples de la conduite prédatrice d’Amazon, mais qu’en est-il des conséquences sur la communauté ?

Les faillites des détaillants américains se sont traduites par la libération de plus de 12 millions de m² de surface commerciale. D’où une perte de $420 millions pour les villes et les comtés.

Si Jeff BEZOS se flatte devant Donald Trump de vouloir créer 150 000 emplois, il ne dit pas que pour chaque emploi  créé, il en a détruit au moins deux. Et selon le Washington Post, Amazon aura contribué à détruire plus d’emplois que la Chine aux Etats Unis.

Non seulement Amazon contribue massivement à la destruction d’emplois mais en plus  il paie ses employés nettement moins que ceux des communautés où il intervient. Avec des écarts moyens de 15% atteignant 22% à Kenosha.

En 2016, une étude montre qu’Amazon a commencé à augmenter les prix d’une façon sélective et qu’elle dirige souvent les clients vers ses propres produits ou vers les vendeurs qui utilisent ses centres de préparation même quand un autre vendeur propose des prix  moins élevés. Dans « Que choisir » de janvier 2017, une lectrice qui a payé 8,71 € en juin 2016 pour  une coloration la retrouve à 17,72€ en septembre puis à 12,02€ en octobre. Elle l’a finalement obtenue en novembre pour 8,70€ chez Leclerc !

 

Face à ces comportements de prédateur d’Amazon et à leurs conséquences sur nous et notre environnement, que pouvons-nous faire aussi bien individuellement que collectivement ?

A suivre.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *