Au moment où le monde entier ( ?) se félicite du succès de la COP21, est-il opportun de lever quelques lièvres ? Et ceci alors que j’aimerais tant que mes petits enfants puissent bénéficier d’une vie meilleure que celle dans laquelle ils vivent actuellement. C’est pourtant la question que je me suis posée après ma trop courte visite de la Galerie World Efficiency (réservée à la Presse et aux Professionnels) et celle des Espaces Génération Climat qui accompagnaient la COP21 et ses milliers de « décideurs ». Dans l’une comme dans l’autre je m’attachais à quelques aspects que nous retrouvons régulièrement dans SCMag et sur les News.
En sortant du RER au Bourget, j’eus l’agréable surprise d’être dirigé vers un bus électrique. Avec l’accompagnateur j’appris que le matin même il venait de former le chauffeur et que cet unique bus d’une vingtaine de places faisait une rotation toutes les demi-heures et uniquement vers la Galerie. Par contre, au retour, je pouvais prendre un bus tout gazole de la RATP, mais toutes les 3 minutes ! En revanche, sur le parvis de la Galerie, je pus voir trois véhicules électriques mais sans doc ni personne pour en faire la promotion. Un peu déçu je décidai néanmoins d’entrer dans la Galerie proprement dite. Mais, attendez un peu: n’est-ce pas le moyen de transport le plus énergivore par passager transporté que nous voyons se profiler au loin dans la zone d’aviation d’affaire? Quel message faut-il en retenir?
Après avoir passé par les stands des pays les plus producteurs de pollution (et de pétrole), qui apparemment n’avaient rien à dire sur la conservation de l’énergie, je fus attiré par l’immense stand des Etats Unis. Une voiture : Chic, j’allais voir la TESLA et son immense usine de batteries. En fait c’était une voiture de sport, mais un prototype de chez « Prototype LLC » un bolide entièrement réalisé en impression 3D par les Oak Ridge National Laboratories qui avaient dépensé des millions de dollars pour le réaliser. Vraiment écolo ?
Un peu plus loin, on m’expliqua que faute de s’arrêter de décapiter les Appalaches (voir Gray Mountain de John GRISHAM), on continuait à travailler sur la réduction des rejets polluants des centrales à charbon !!! Même la Chine fera mieux. J’eus par ailleurs le temps de voir l’utilisation de petites chutes d’eau (3 à 25 mètres) sans turbines et qui produiraient presqu’autant d’énergie qu’un barrage conventionnel mais en inondant jusqu’à 8 fois moins de terres. Une idée à suivre?
Etais-je vraiment écolo en faisant à pied les près de 1500 mètres qui me séparaient de mon prochain rendez-vous chez Génération Climat, toujours est-il que c’est avec un autre état d’esprit que j’entrai dans le hall de Génération Climat.
Des stands moins grandioses certes mais une ambiance plus conviviale de et quoi satisfaire les plus sceptiques des logisticiens : des palettes partout, des cartons pour Nicolas Hulot, du bois comme si c’était du vrai et encore des véhicules électriques. C’est avec la vision optimiste que nous donne l’arbre à vent électrique de New Wind (une entreprise bien française) que je pris le bus de la RATP tout gazole.
Au moment où en associant « devrait » et « contraignant », en refusant la mise en place d’indicateurs de performance par pays, les Etats-Unis ont une fois encore montré qu’ils n’étaient pas prêts à s’engager sur le réchauffement climatique, mais en apprenant que, sous la pression des associations écologiques américaines, leur plus grand créateur de pollution vient de décider de ne plus araser les Appalaches, mais continuera à les creuser … nous pouvons nous demander si je n’aurais pas dû maintenir le titre que j’avais envisagé à la suite de ma visite : « COP21 : de la poudre aux yeux ? » .
Compte rendu bien anecdotique, j’en conviens aisément, mais en regardant d’un peu plus haut, que seront devenus les « engagements » pris cette année – où les « doivent » ont subrepticement été remplacés par des « devraient », et, lors des COP22 et COP23, qu’en restera-t-il ? Il reste donc à chacun de nous dans notre environnement personnel et professionnel de faire en sorte que COP21 devienne une réalité.